Malmonde - Malmonde

Chronique CD album (34:51)

chronique Malmonde - Malmonde

Des CDs bradés pour 3 francs 6 sous (paie ton expression de vieux croûton!), des bacs regorgeant de trésors impatients de venir se nicher dans votre lecteur, des pochettes bien typiques du genre, des noms de groupes déjà croisés au détour de mags ou de webzines … On a tous acheté des albums improbables d’occase ou en solde. Core&Co profite de l’occasion (ouarf) pour vous livrer ses impressions sur des CDs qui n’auraient peut-être sinon jamais été chroniqués en ces lieux.

 

Je fais des découvertes grâce aux soldes – épisode 1

 

Aaah Grenoble: ses alentours tous peuplés de blanches crêtes montagneuses, la technologie de ses industries de pointe, ses goths gravitant autour de Horsnorm ou du Dock … Pas étonnant qu’y ait émergé un groupe de cyber-cold-extreme-goth-metal mélancolique finalement! Car c’est à peu de chose – et d’étiquettes – près le créneau de Malmonde, groupe qui a à son actif une démo et deux albums, dont ce « Malmonde », premier effort autoproduit qui bénéficiera dans un premier temps d’une distribution Adipocere, avant de se voir propulser par delà le vaste monde via l’agence de voyage Osmose Productions.

 

Au démarrage de sa carrière, ce qui brûlait dans le moteur du groupe, c’était un carburant raffiné à partir des œuvres de Fear Factory, Rammstein, Samael ou encore Meshuggah (dixit la bio des grenoblois). De ces influences, l’écoute de l’album reflète surtout celle, occasionnelle, de Fear Factory – au travers de certaines rythmiques mariant puissance death et violence mécanique – et surtout celle de Samael, la coloration black electro – notamment apportée par ces semblants de shrieks grésillants – et les ambiances tristement sombres aidant à faire le parallèle. Les compos comportent à la fois une dimension froide, répétitive et primaire qui peut lasser si l’on n’est pas dans le trip, et une dimension plus atmosphérique, reposant sur des nappes de clavier aérées et des mélodies mélancoliques très typées « j’ai-mal-à-la-vie » … Et au monde, manifestement, vu le patronyme de la bête! On peut aussi se représenter Malmonde comme un S.U.P. en plus black, plus electro, et peut-être moins raffiné.

 

Mais si ces références sont relativement prestigieuses, et si les compositions sont finalement assez intéressantes (mention spéciale à « Fear » - mélodique et accrocheur -, ainsi qu'au beau chant clair et aux atmosphères de « Remix W.O.S. 2.0 » et de « World of Silence »), le groupe se traîne quand même quelques boulets. Primo, le son de la guitare est relativement anémique. OK, le visage indus de la musique impose un côté froid, sans âme, mais cela ne veut pas dire non plus tout plat. Et cet aspect ressort particulièrement douloureusement lors des transitions, parfois douloureuses, entre les plages purement electro ouvrant les morceaux et l’arrivée des plans metal portés par la gratte. C’est flagrant au début de « Save Your Soul » ou encore de « Machine », où le passage de relais se fait sans vaseline aucune. Autre point négatif, les séances de croassement de gargouille cybernétique: j’avoue que ce chant me pèse assez vite, notamment sur « C-mal », lors de ces séances où les interventions de Ludovic ont un peu trop la Misanthrope touch (j’aime beaucoup Philippe Courtois, mais plus en tant que label manager qu’en tant que chanteur …).

 

Maintenant, quand on est dans le trip et que l’on s’est accoutumé au chant et au son de la guitare, on voit bien que Malmonde a de très bonnes choses à proposer. D’ailleurs « Eva », l’album suivant, semble avoir convaincu beaucoup de monde. Mais ce premier effort ne s’avale pas comme ça, d’un trait, dans un long frisson de plaisir, les aspérités nombreuses écorchant encore un peu trop les oreilles. Cela ne m’empêchera toutefois pas de prêter attention aux futures productions du groupe, ou d’acquérir « Eva » si un autre bac d’occase m’en fait l’offrande, le potentiel étant bel et bien là.

photo de Cglaume
le 01/08/2010

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