Pest Control - Year of the Pest
Chronique Maxi-cd / EP (10:27)
- Style
Crossover Thrash - Label(s)
Quality Control & Triple B records - Date de sortie
25 October 2024 - Lieu d'enregistrement Millwright Street Studios
- écouter via bandcamp
« Bordel, elle n'a pas changé : elle est toujours aussi méchamment vénère, Leah !
- Qui donc ?
- La peste qui, hors de tout contrôle, vocifère dans le micro – histoire de faire mentir le patronyme de son gang de vauriens, sans doute. Tu as déjà oublié ? C’était l’année dernière. Don’t Test the Pest, qu’il s’appelait, leur premier opus. Il nous avait balancé une méchante beigne, malgré une formule ne révolutionnant a priori pas vraiment le landerneau Mosh / Thrash / Punk / Core… Sauf que, quand tu mets autant d’énergie dans tes compos, c’est comme quand tu remplis le réservoir de ta 2CV de kérosène : elle pète carrément plus le feu !
- Toi, ça m’étonnerait que tu bosses dans un garage…
- Pourquoi tu dis ça ?
- Laisse-tomber. Si je comprends bien, il s’agit de Grosses Ovaires Thrash ?
- Pas vraiment : Leah est la seule de la bande affublée de paires de chromosomes X. Mais honnêtement, on se fout complètement de ce qui se passe dans les sous-vêtements de ces zozos quand Year of the Pest prend ses quartiers au sein de nos enceintes.
- Je suppose qu’après seulement un an, vu le style pratiqué, les quatre compos nouvelles ne proposent rien de violemment inédit ?
- Ah c’est sûr qu’ici on est plus dans le savateur que le novateur ! Mais est-ce qu’un crochet dans la trogne fait moins d’effet quand on s’est déjà pris un uppercut au menton la veille ? Que nenni mon zami ! D’ailleurs, si tu veux tester ta capacité à encaisser de grosses mornifles avant de te lancer dans une compétition de Power Slap, visse bien profond tes écouteurs dans tes cavités à cérumen, et lance le morceau-titre. Après vingt petites secondes à tester l’eau du bout des orteils, histoire de te mettre en confiance, Bam, la méga-baffe riffée t’est servie en travers de la mouille, sans gants blancs ni message d’avertissement préalable. Puis, dans la foulée, ça alterne entre grosses suées et méchants sprints, jusqu’à une décélération moshy finale qui glisse inexorablement vers un bon vieux breakdown de mammouth. Mammouth sous les pattes duquel on se fait broyer avec délice.
- Classique, mais tonique !
- Tu l’as dit Freddie. Et le groupe n’attend pas que tu lui tendes l’autre joue pour y claquer « Time Bomb », grosse bise pleine de phalanges qui cette fois crépite impatiemment dès son entame, avant de foncer comme Alphonse un jour de défonce, puis de reprendre la farandole moshi-thrashou jusqu’à un « Time – Is – Ouuuut ! » annonçant le chute de la masse break-it-downesque et le début de la slowmosherie grassouillette…
- Arrête, tu m’excites ! Bon, si je comprends bien c’est plus ou moins tout le temps la même formule quoi…
- Pas tout à fait. Prends « P.M.C. » par exemple : il fait nettement moins dans la course folle thrashisante. Ou en tous cas il le fait en respectant beaucoup plus à la lettre l’orthodoxie slayerienne, et en portant un uniforme plus classiquement Hardcore. Parce qu’après tout, le mid-tempo c’est pas que pour les crapauds : ça permet également de créer une petite ambiance « Mon troupeau d’hippos va te faire la peau » pas crado !
- En effet ! Et « Good Grief » continue d'ailleurs dans cette voie : plus de coups de poing américains et de kicks dans le groin, moins de cavalcades et de cordes brossées poignée en coin.
- Voilà. C’est l’occasion de faire barbeler la basse, de balancer des caillasses et de jouer la menace. Parce que cavaler sans cesse, c’est fuir un peu. Or, chez Pest Control, on préfère le contact et le groove adipeux. »
Mouais… Ça cause, ça tente des bons mots, des calembours… Mais ce dialogue factice zappe plusieurs points importants. Il oublie notamment :
* de dire que les guitaristes n'aiment rien tant que s'aérer le manche lors des pauses entre deux rounds.
* de constater que toute la thune investie par le groupe dans son art ne part manifestement pas dans les artworks, la parodie fauchée de Oggy et les Cafards ici utilisée ne renseignant que peu le chaland sur le style pratiqué.
* d’indiquer que, malgré le peu de sérieux suggéré par ce dessin quasi enfantin, Pest Control ne fait pas, comme d’autres célèbres acteurs de la même scène (Municipal Waste pour ne citer que lui), dans le fun. Du moins pas si l’on se contente d’aborder cet EP uniquement avec les oreilles.
* de confirmer enfin qu’ainsi que le suggère le titre, 2024 pourrait bien être l’année de la consécration pour les Anglais. Ou au moins celle du Top EP de fin d’année, dans lequel Year of the Pest risque bien de se trouver une place au chaud.
La chronique, version courte : sur les quatre titres de Year of the Pest, Pest Control confirme 1) qu’il ne plaisante pas, 2) qu’il aime autant exploser les limitations de vitesse à dos de missile Metal que la tronche de ses adversaires à coups de torgnoles Core, et 3) qu’il suffit au Crossover Thrash d’une grosse quantité de rage et de conviction – plutôt que d’originalité – pour tout retourner dans les environs.
3 COMMENTAIRES
el gep le 05/12/2024 à 23:36:29
Ahahah ''Mais est-ce qu’un crochet dans la trogne fait moins d’effet quand on s’est déjà pris un uppercut au menton la veille ?'', PUNCHline !
el gep le 05/12/2024 à 23:39:53
Ah mais c'est que c'est presque toute la chro' comme ça FINALEMENT !
ACH !
N'en cheuhpftez flus!
cglaume le 06/12/2024 à 06:29:16
V'là un EP qui cogne, un poing c'est tout !!
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