Mike Litoris Complot - The Art of Pony Party

Chronique CD album (46:08)

chronique Mike Litoris Complot - The Art of Pony Party

Un logo typé Tech Death, mais orné de licornes démentes arborant des cornes phalliques.

Un patronyme basé sur un jeu de mot dont la cote atteint 38 centimes à la fermeture de la Bourse de St Geneviève des Pieds Bots.

Une couverture rose-muqueuse pleine de sexe, de déviances, de pollution et de Teletubbies.

Un titre délicieusement absurde.

Des morceaux aux intitulés chantant: « Disco Zombie Holocaust », « Harry Potter Is Gay », « Circus SlammyGranny »…

Une origine exotique, le groupe venant tout droit d’Azerbaï… du Nicara… du Luxembourg.

 

Il n’en fallait pas plus pour que la trajectoire de The Art of Pony Party évite de peu la corbeille et finisse dans la pile du courrier en retard que le Gaston Lagaffe de CoreAndCo accumule depuis des années sur son bureau sans jamais en voir la fin.

 

C’était marqué dessus comme le Port-Salut, mais on vous le confirme: Mike Litoris Complot joue bien un GoreGrind débilos plein de glaviots, de slammoshing parts, de « Bruuu-îîîîîîî Gruuu-îîîîîkk » issus des canalisations bouchées de l’abattoir porcin du coin, ainsi que de bouffonneries lourdingues soulignées par des vocaux aigus de tête-à-claques qu’on dirait du Gronibar. Même qu’ils appellent ça du « Trisogrind ». Si l’évocation de ce gang-bang métallique crapuleux vous donne envie de vomir, allez vite vous soulager l’estomac en passant à la chronique suivante. Sinon restez un peu, ‘y a moyen qu’on rigole en violant une peluche de Dora ou en démembrant un témoin de Jéhovah déguisé en Davy Crockett.

 

Forcément, l’aventure commence par un sketch psycho-circus zarbi intitulé « Intro ». Et puis ça enchaîne pendant trois quarts d’heure sur des tonnes de décélérations adipeuses pleines de borborygmes, des séances de ping-pong vocal King Kong vs la chorale des Petits Morveux à la Croix de Bois, des breaks de basse tectonique, des refrains aussi basiques que gras... Et pour renforcer la touche « Nimp’ », le groupe d’inclure de la musique de cirque sur « Circus SlammyGranny », une reprise de « Le Lion Est Mort Ce soir » ainsi que des cris de singes et de Tarzan sur « Ape Rape »… Vous voyez le tableau! De temps en temps on sent un peu d’influences Cannibal Corpse, par moment ça part dans le Carcass de mi-carrière (au milieu de « Harry Potter Is Gay »), mais pas de quoi voir au bout du tunnel autre chose qu’un sphincter aussi fermé que borné.

 

N’empêche, bien que grassement lesté de saindoux, la chose s’écoute plutôt bien. Parce que le côté Sale-Môme Grind n’est présent qu’un petit 20% du temps maxi. Parce qu’au lieu d’écrire 35 titres oubliables de 52 secondes chacun, les Luxembourgeois proposent 12 titres durant entre 3 et 5 minutes – avec, donc, des vrais bouts de musique dedans. Et notamment tout un tas de break punky et de rythmiques D-Beatesques qui, contrastant avec les ralentissements mosheux, dynamisent judicieusement cette épaisse soupe aux borborygmes. Et puis – c’est la fête! – « Disco Zombie Holocaust » rappelle un peu le Superdisco de Not A Br(a)in, tandis que « Municipal AIDS » finit dans le Thrashcore le plus joyeux – semblant confirmer pour l’occasion que le titre est bien un clin d’œil à Municipal Waste (… faudrait vérifier quand même!). Sans compter que le final « Black Metal » (mais si, à partir de 3:00) de « We Hate Fat People » rafraîchit notre bière éventée, et que les « Allahu Akbar » décalés du calembouresque « I-slam » s’avèrent étonnement catchy au bout de quelques écoutes.

 

Alors, bien ou bien frère?

 

Bon, The Art of Pony Party reste quand même une grosse injection de lipides à dose létale. Ça grésille, ça éclabousse, ça se vautre dans la gadoue… Mais en même temps ça reste bon esprit, décalé, et aussi au fait des us moshy que des coutumes punky. Alors au lieu de conclure par l’habituel – en ces circonstances – « Mouaif, crassement vulgaire et musicalement plat. A oublier », on préférera un plus approprié « Sympatoche pour évacuer la vapeur quand la cocotte mentale commence à craquer. Bonne alternative aux jeux sur TF1 ou à la Nième rediff’ des Bronzés ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Gronibar a un petit frère luxembourgeois qui s’appelle Mike Litoris Complot et qui est nettement plus porté sur les mosh parts Slam Death et les breaks crusty que sur les crottes de nez, lui. The Art of Pony Party n’est certes pas fin, mais diffusé dans les toilettes c’est quand même plus frais que la bombe Airwick aux p’tites fleurs des champs.

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 22/10/2018

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements