Noisia - Split the Atom

Chronique CD album (56mn)

chronique Noisia - Split the Atom

Ah ces bataves ! A mon sens, les Pays-Bas sont les dignes représentants du recyclage, musicalement parlant. Inventeurs de rien, ils réussissent genre après genre à nous sortir le groupe, underground par nature, qui va venir nous botter le tdb (je ne sais pas si je peux écrire trou de balle ?) avec force et conviction ; et ce sans avoir l’élémentaire politesse de nous demander notre avis. Tous ces Golden Earring, Shocking Blue, Legendary Pink Dots, Kong, Green Lizard, Urban Dance Squad, Junkie XL, Gorefest, vous voyez ? Ces groupes ont tous surfé sur une vague qu’elle soit Metal, Pop, Psyché, Electro… Généralement en droite ligne de groupes-phares du genre, des Rolling Stones à Prodigy en passant par Rage Against The Machine. Et là où une majorité des suiveurs sombre rapidement dans le surfait ou mieux l’anonymat, les néérlandais deviennent à leur tour des références.  Au hasard le chemin parcouru de Jefferson Airplane à Nirvana en passant par Shocking Blue ! Clairement, les Pays-Bas adoptent depuis toujours un point de vue qualitatif à défaut d’être novateur.

 

En 2010, Noisia, nous la joue Drum’n’Bass plus de vingt ans après que Goldie ait épanché ses premiers balbutiements sur des K7 brinquebalantes. La Drum’n’bass est un genre qui laisse la part belle aux rythmes qui appuient des mélodies minimales, voilà pour la définition. Goldie en est le grand prêcheur incontesté, voilà pour le point de repère.  Split the Atom déboule pour nous revigorer les hanches et secouer nos genoux cagneux à force d’être assis la tronche devant facebook à mater les photos de vacances de la sœur de ton pote ou squatter bandcamp à la recherche du dernier groupe grind-punk bulgare. Parce que c’est un peu ça la marque de fabrique du trio, faire une musique qui parle aux pré-quarantenaires et plaît aux ados über connectés. Pour un premier album, ils font les malins. Vas-y que je te couvre 19 titres, que je secoue les ribs dans des plages Dark, que j’appelle Amon Tobin pour la jouer référence… Que j’hipopise sur Afrika Bambataa.

 

Alors forcément, tout ceci est très jouissif, presque amusant. On se retrouve en 1996 pour le coup à jerker sur Roni Size, les yeux embués de THC… Tout cela est fort bien fait, mais finalement peu emballant. La faute à un effet retard non désiré. Et là où les anglais nous ont sévèrement lattés,  Noisia nous apporte la banane si soudainement que cela passe vite. Vraiment pas sûr que ce pas-vraiment-mauvais disque supporte l’épreuve du temps. D’autant plus que le genre a regagné depuis bien longtemps les caves les plus sombres où il évolue bien plus durement (je vous fais grâce des nouvelles étiquettes improbables dont il se trouve affublé).

photo de Eric D-Toorop
le 23/04/2011

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