Pharmacopolis - City Of Sinners

Chronique CD album (38:12)

chronique Pharmacopolis - City Of Sinners

« Il s'agit d'un concept album qui raconte l'histoire du Professeur Pharmacole et sa prise de pouvoir d’une ville fictive; c’est inspiré du Comte de Monte-Cristo, arrangé dans un univers influencé steampunk avec beaucoup de visuels » (tiré d'une interview pour Voltbass.fr).

 

Clermont-Ferrand, c'est peut-être paumé dans les froides montagnes mais on ne pourra pas retirer le fait que les mecs de Pharmacopolis visent haut dès son premier album, City Of Sinners. Là n'est pas un reproche, il faut bien un minimum d'ambition pour réussir à se faire valoir, encore plus lorsqu'on tente de s'incruster dans des sphères un brin fantasques. Voilà pour le concept qu'on ne développera pas forcément davantage ici. Et pour la mise en musique alors ? Eh bien, pour y aller grosso merdo, il y a un peu de Stolen Babies dans le fond. Qu'on aurait émasculé un bon gros coup puisque bien ancré dans le rock, tendance caramel tendre. D'où le fait que Lapinou m'a cédé cette-dite chronique, ses grandes dents étant bien assez solides pour ne trouver satisfaction que dans la gamme « metal pur et dur » de Werther's Original.

 

Là, encore, n'y voyez nul reproche, je suppose que je suis encore bien trop jeune pour faire tremper mon dentier tous les soirs dans un verre de nettoyant Polident. Juste que le rock est ici doucereux, pas si loin du pop/rock d'ailleurs, simple car visant avant tout sur l'accroche immédiate (le refrain de « How To Raise An Army » tout particulièrement, franchement entêtant) que sur des structures sophistiquées. Ce qui ne l'empêche pas de se la péter un peu dans le classieux avec cette petite dimension rétro-billy – le chant y étant pour beaucoup – qui fait qu'on imagine très aisément City Of Sinners – et ses auteurs se produire dans des conditions réelles – comme une bonne bande-son parfaite pour vieux piano-bar concert d'une autre époque, voire même dans le cadre d'échauffement sonore dans un cabaret bar. Parce que d'aspect cabaret, il y en a dans la musique de Pharmacopolis. Que ce soit dans certaines rythmiques (« Midnight Surgeon », la nappe de piano dans « Trust Me », « My Bible ») ou carrément dans les sonorités et autres samples (le clavecin de « How To Raise An Army », la boîte à musique en début de « Until Dawn » voire sa fin partant dans un côté un peu sympho et plus banalement les intermèdes « Pharmacopolis » et « The Storm »...). En cela les Auvergnats ne déconnaient pas dans leur discours. Malheureusement, leurs moyens n'arrivant clairement pas au niveau de leur ambition, on pestera sur la production raplaplaplate de City Of Sinners qui aurait mérité davantage de relief et d'aspect multi-couches afin de réellement afin de pleinement rendre honneur à la dimension visuelle recherchée.

 

Pas toujours très adroite d'ailleurs (« Reset Me », « Potions »), même si les moments plus creux sont rares. Et à mon goût, pas assez foutraque. Car Pharmacopolis renvoie dans sa musique cette image de jeune premier un brin sérieux qui essaierait de quitter sa zone de confort pour rallier le clan des déglingos excentriques. City Of Sinners représente le premier pas vers cette évasion et se montre donc encore un trop timide à ce niveau pour pouvoir prétendre arriver à ce niveau. Mais il faut reconnaître que les Auvergnats nous montrent dans cette présente carte de visite qu'ils détiennent le potentiel pour la nawakerie. Il leur faut juste prendre davantage confiance afin de se lâcher pleinement.

photo de Margoth
le 08/01/2018

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 08/01/2018 à 11:17:33

Merci du coup de patte Margoth !!!

Margoth

Margoth le 08/01/2018 à 17:18:44

De rien ;)

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