Prevail - War Will Reign
Chronique CD album (45:37)

- Style
Death metal - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2016 - Lieu d'enregistrement Hansen Studios
- écouter via bandcamp
La chronique en 3 mots, le paroxysme du je-m’en-foutisme critique?
A priori, oui. Autant monter un webzine sur Twitter en pondant uniquement des articles en 140 caractères maxi si c’est pour accorder aussi peu d’importance au contenu des albums sur lesquels on prétend donner son avis.
La chronique en 3 mots, un fantasme humide…
Car les albums reçus sont parfois aussi remarquables et contrastés qu’un petit suisse écrasé au milieu d'une piste rouge. Et que cette porte de sortie est sacrément séduisante quand on déprime face à la feuille blanche!
La chronique en 3 mots, demain sur CoreAndCo?
Ce n’est théoriquement pas prévu. Quoique, avec War Will Reign, cela aurait été amplement justifié. Et cela aurait donné quelque chose comme:
« Clone d’Illdisposed sympa. »
Je sais que vous allez pinailler sur le « d’ » pour contester le comptage. Et dénoncer la description non pas d’un album, mais d’un groupe. Vous êtes impitoyables les copains…
Et pourtant…
Pour commencer, Prevail est danois. Comme la bande à Bo Summer. Constituée d’illustres inconnus – exception faite de 2 ex-Svartsot – la formation cumule toutes ces caractéristiques qui donnent l’impression d’écouter le successeur de Grey Sky over Black Town: « Subwoofing » (petit nom donné au growling abyssal du frontman d’Illdisposed) profondément broussailleux, attitude de légion blindée en marche, bonnes grosses rythmiques slow/mid tempo au groove de moissonneuse-batteuse infernale, mélodies et accents épiques qui titillent la proue du drakkar… Bref, des compos de barbares au cœur tendre, quelque-part entre Bolt Thrower et Amon Amarth: autrement dit en plein cœur du registre du géniteur de Submit. Ne manque que la versatilité vocale du père Bo – qui, lui, sait émettre autre chose que des infrabasses plantigrades quand les morceaux l’exigent.
Qui dit clone dit a priori manque d'inspiration. Et sur « Seven Deadly Sins », « Tyrant » ou « Face What Remains », c'est vrai qu'on n’est pas loin du bâillement. Ça laboure, ça danse la bourrée auvergnate version panzer, ça traînaille de la chenille… Mouairf, ça valait pas le coup de singer ainsi les aînés si c’était pour nous pondre un brouet aussi fade. Heureusement, sur la majorité des autres titres c’est quand même bien mieux. On a l’impression d’entendre ce genre de morceaux sympatoches, ni minables ni révolutionnaires, avec bons gros refrains de gorilles et parties moshy, dont Illdisposed a truffé ses derniers albums. Pas de quoi poser une nouvelle pierre angulaire au sein de leur discographie, c’est sûr, mais c’est autant de nouvelles munitions qui apportent la quantité syndicale de sourires satisfaits. Et là où Prevail réussit presque son pari, c’est qu’il arrive également à proposer quelques morceaux qu’on aurait bien aimé voir signés par leur modèle. Comme l’héroïque « Smiting Your Enemy », le plus thrashy « F.B.M. », ainsi que les 2 petits tubes « Parasite » et « Voices ».
Alors si pour vous l’artillerie n’est jamais assez lourde, si une escadrille ne contient jamais trop de bombardiers, et si vous n'êtes pas loin de penser que la bande à Bo Summer commence à avoir besoin d’un peu de soutien, l’arrivée du premier album de Prevail arrive à pique. A vos sulfateuses… Prêts?... Taïaut!!!!
La chronique, version courte: Ah mais tiens, dites: ici j’ai le droit d’être concis. Donc: « Clone d’Illdisposed sympa ».
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