Puteraeon - The Crawling Chaos

Chronique CD album (45:29)

chronique Puteraeon - The Crawling Chaos

Les années se suivent et se ressemblent pour Puteraeon. The Esoteric Order en 2011, Cult Cthulhu en 2012 et aujourd’hui The Crawling Chaos: on pourrait quasiment pondre la même chronique à chaque fois. Blablabla death bourbeux et old school, blablabli Entombed for ever, blablablo la mère de Lovecraft en short, blablablu Andy Laroque au mix et au mastering… A ce niveau-là, ça finit par vous démanger le CTRL+C / CTRL+V à un degré qui confine à l’eczéma.

 

Sauf que malheureusement (notez bien l’utilisation de cet adverbe qui annonce déception, fatalité et nuage de sauterelles), si: il y a bien cette fois quelques différences avec les 2 opus précédents. De quoi donc causé-je vous demandez-vous? Eh bien du fait que sur ce 3e volume des aventures de la pute-rat Eon, on peine à retrouver la flamme d’antan, l’étincelle qui mettait le feu aux poudres revivalistes, bref ce petit plus qui plaçait les suédois dans un recoin un peu à part de notre petit cœur de fans de Dan Seagrave. Certes, je sais bien que, quand on a sa carte de membre du Good ol’ Skogsberg Days Club, la marge de manœuvre créative est aussi étroite qu’une jeune soudanaise fraîchement infibulée. Mais morbleu, cette fois le groupe n’a pas réussi à nous pondre un seul véritable tubounet! Ajoutez à cela un « Welcome Death » qui, à la place du feu d’artifice final attendu, commence une fois de plus (Remember « Shapeshifter » sur l’opus précédent?) comme le « Hellraiser » de Hollow Man, puis progresse paresseusement vers le baisser de rideau final avec l’enthousiasme du vénérable pachyderme mettant le cap vers le cimetière des éléphants. Ajoutez encore un morceau-titre qui, au lieu de constituer l’apogée de ces 3 quarts d’heure de musique, se vautre dans le classicisme le plus plan-plan  bref, qui manque sérieusement d’envergure. Du coup la tracklist est aussi affriolante que le menu « Légumes vapeur » d’un centre de thalasso pour ex-encartés au MRP.

Merde les gars, si vous avez besoin de temps pour retrouver la niaque et l’inspiration, ne vous forcez pas à pondre des albums à la cadence d’une volaille de compète!

 

Mais vu que je suis déception, il est vrai que je noircis peut-être un peu violemment le trait. Car le relativement long « Wrath » (7:10 quand même) répond tout à fait à nos attentes, que ce soit au niveau de la maîtrise des gimmicks du genre ou de la pertinence des enchaînements de plans classiques et classieux. De son côté, sans non plus casser des briques, « Pickmans Model » abime quand même quelques parpaings grâce à son allure de zombie aussi gaillard que mordant. Sur « The Abyssal », Puteraeon fait parler le magma Dismemberien avec une ferveur et une densité sympathiquement étouffante. « Rotten Aeon » sent l’enthousiasme guerrier du jeune Entombed ayant noyé ses Chocapic matinaux sous des flots de Red Bull. Mais le meilleur reste à mon goût « From The Ethereal Vortex » qui frôle le statut de véritable réussite grâce à son mélange futé de changements de tempos, de riffing "metal rouillé & saindoux" et – tout "simplement" – d’accroche durable.

 

Bon alors c’est sûr, si vous êtes tentés de céder à la Puteraeonophilie, mieux vaut vous pencher sur les 2 albums précédents du groupe, histoire d’être sûr de ne pas perdre trop vite en motivation. M’enfin les amateurs seront contents d’apprendre que The Crawling Chaos ne faillit en rien à la tradition du genre en cela qu’il continue avec abnégation et application à faire rissoler le testament swedeath dans le gras de guitares ventripotentes au fond de caveaux où même les plus nécrophiles hésiteraient à honorer un cancéreux aux métastases refroidies (tu la crois cette phrase proustienne!?). Ainsi si ce 3e opus risque d’interdire au groupe de figurer encore dans les bons plans inédits de Death’n’Swag Hebdo, il ne le privera pas non plus de son siège au conseil d’administration de la Stockholm Death Corporation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: avec The Crawling Chaos, Puteraeon continue à pratiquer son culte du death suédois old school sans dévier de cap, mais en perdant le petit plus qui en faisait l’un de nos chouchous. Bref, ce 3e album n’est pas une purge, mais c’est du you-get-what-you-want metal en version « service minimal », sans génie ni tambour ni trompette.

photo de Cglaume
le 29/09/2014

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 29/09/2014 à 20:35:37

Moi j'avais bien aimé Cult Poulpeux mais là bof bof en effet.

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