Rolo Tomassi - Hysterics

Chronique CD album (44:00)

chronique Rolo Tomassi - Hysterics

Ah, ces Anglais ! Ils roulent à gauche, ils mangent des trucs vraiment louches, ils ont peur des renards, ils inventent des sports pour se faire battre, ils se mettent en tee-shirt dès qu’il fait 10°C et ils sont dans l’Europe sans vouloir en faire partie… Bref, ils ne font rien comme les autres et en musique, ils ont la fâcheuse tendance à tout faire avant les autres... Je vous dis, ils sont é-ner-vants, surtout quand ils sont doués !

Posée depuis une semaine sur mon bureau, la pochette au visuel quasi-enfantin de Hysterics m’interpelle. Difficile d’imaginer ce à quoi il faut s’attendre par la suite.

Il me semble vraiment compliqué de décrire la musique de Rolo Tomassi, tant le groupe pioche avec insolence dans tous les styles. Si vous ne connaissez pas, fermez les yeux (bon c’est pour de la fausse, sinon vous ne pourrez plus lire la review) et imaginez un rejeton de The Dillinger Escape Plan et Siouxsie And The Banshees nourri au noise rock. Vous y êtes ? Alors vous n’êtes plus très loin du compte. Quoique…

 

Sceptique ? Je l’étais aussi, mais force est de constater qu’en plus de faire figure d’ovni, Hysterics est un album qui a quelque chose d’assez envoûtant. Envoûtant par son ambition de vouloir franchir pas mal de frontières. Déroutant également. Aussi bien capable de sortir des mélodies electro pop lofi (damned, on a retrouvé le synthétiseur Bontempi de ma sœur !) que des fulgurances dignes de Converge, Mike Patton ou Ron Thal (sur « I Love Turbulence », « Scabs » ou « Nine »), Rolo Tomassi s’amuse à brouiller les cartes à chaque instant. Le contenu peut paraître hermétique. Cela peut paraître facile aussi, en théorie, de mélanger trois ou quatre influences-clé qui n’ont rien à voir et de le jouer façon virtuose qui part dans tous les sens. Vous saupoudrez d’un album concept, clapclap de la part des gens « in » et puis on rentre à la maison. Mais l’album prend une toute autre dimension avec l’envergure vocale de la chanteuse, aussi bien pop que hardcore (sur « Macabre Charade » ou le grand final post rock « Fantasia » par exemple) et avec quelques petites trouvailles électronisantes inspirées (sur « An Apology To The Universe » et « Everything Went Grey » notamment).

 

Comme ça, vous me direz que c’est un sacré grand écart, du post-punk-electro-grind-jazz-core progressif. Et en effet ! L’écoute d’Hysterics relève de la gymnastique musicale. Et comme de bons sportifs que vous êtes, plusieurs écoutes vont devoir vous être nécessaires avant de considérer ce disque et d’en cerner tous les aspects. Mais à aucun moment le groupe n’en fait trop. Juste ce qu’il faut d’originalité pour exister, juste ce qu’il faut de virtuosité pour impressionner, juste ce qu’il faut d’étrangeté pour s’y intéresser. Espérons juste qu’il leur reste encore quelques riffs bien sentis en plus des 857 joués sur l’album.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 17/01/2011

2 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 17/01/2011 à 10:19:49

J'avais trouvé ce disque sympa à l'époque de sa sortie, mais pas mémorable. Un peu trop fou-fou justement ?

Geoff Le Fat

Geoff Le Fat le 17/01/2011 à 15:33:18

Oui, un peu fou fou, c'est clair... Ça sent le truc un peu jeune, pas encore abouti... Mais c'est hyper frais dans un style de musique qui a tendance à partir dans des choses plus dark...

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