Snail - Blood

Chronique CD album (57:50)

chronique Snail - Blood

Allégorie n°1 : Vous êtes dans un avion, et il n'y a plus de kérosène. L'avion plane lentement vers l'inévitable sol, en vue d'amerrir douloureusement. A bord, les passagers paniquent, il n'y a pas assez de parachutes. Oui, sauf que vous, vous êtes justement un parachute.

Allégorie n°2 : Engagé dans les luttes sociales, vous manifestez de tout votre temps pour défendre les droits des petits salariés, étant donné que vous en êtes un. Oui, sauf que vous êtes aussi fils de, et vous avez un capital héritage suffisant pour devenir rentier et prendre votre retraite à 35 ans.

Allégorie n°3 : Au milieu d'un désert, vous voyez le sable brûler et pas la moindre goutte d'eau à l'horizon, sauf que vous êtes dans votre complexe climatisé, avec un délicieux jus de goyave à la main, et vous contemplez tel un émir les mendiants s'approcher comme des zombies de votre forteresse, mendiant un peu de froid et d'eau.

Ce Blood vous procurera donc cette même sensation, purement insolente, de planer au dessus de tout risque, comme si vous étiez intouchable. Un peu comme si toute contrainte était annihilée avant même le départ des hostilités, comme si, défiant toute morale, vous aviez le privilège de vous laisser aller.

Qualifié par la majorité des chroniques de sirupeux, le grunge de Snail fleure bon l'été, la loose veinarde et assumée. Ceci dit, outre la voix récupérée à Kurt Cobain sous valium, de curieuses influences Doom se font sentir, des riffs plombés à l'acide, sur un son de guitare un poil abrasif sans être agressif. L'escargot poursuit son chemin le long de ces 11 pistes flemmardes mais jamais ennuyeuses ni pénibles pour autant. Les refrains se retiennent aussi bien que les leçons de ta grand mère, Les structures des morceaux sont délicieusement prévisibles, l'originalité fatigante est mise de côté pour un coma heureux, au dessus des soucis quotidiens.

Le titre "Blood" illustrera pour le mieux mes propos. Le batteur un peu trop flemmard pour préciser quelques uns de ses breaks saura tout de même vous abrutir par sa frappe régulière et assommante.

Le groupe quant à lui n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler une récupération d'un style qui appartient désormais au passé (le grunge), mais véritablement un groupe qui date de l'époque en question : 1992, l'heure de gloire de la déchéance désabusée. Déchéance qui ne tarda pas à les faire tomber dans la dilettante du sex drugs and rock'n roll addiction, au point de faire splitter le groupe dans la plus vilaine ambiance. En 2008, la reformation du line up originel a chaleureusement permit cet album plus que réussi. Merci à eux d'avoir persisté.

 

 

Achat ou pas achat ? Achat.

photo de Carcinos
le 14/10/2010

2 COMMENTAIRES

Matt666

Matt666 le 14/10/2010 à 21:43:50

Euh je crois que c'est SNAIL, plutôt !
Ceci dit, bien baveux comme j'aime ! Et assez stoner, je trouve. En tout cas en ce qui concerne le titre présent.
Pas d'avis, puisqu'une seule écoute d'un seul titre !

Pidji

Pidji le 14/10/2010 à 23:13:53

En effet, je viens de corriger !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Seisach' metal night #5 et les 20 ans de COREandCO !
  • Devil's DAY #2 à Barsac (33) les 18 et 19 mai 2024
  • Seisach' metal night #5 et les 20 ans de COREandCO !
  • Bongzilla + Tortuga + Godsleep à Paris, Glazart le 14 mai 2024