Solace - Further

Chronique CD album (59:55)

chronique Solace - Further

Il est temps de parler de Solace. Il s'agit d'un groupe dont la maxime pourrait se résumer à quelque chose du genre : "tu fais du rock et tu poses tes couilles sur l'ampli". Des guitares lourdes, une voix de débauché qui chante faux (à l'arrache, pas super calé, mais puissant, tout en étant clair)... Ceux là se disent fils du heavy metal. On n'en attendait pas moins de la part des anciens de Godspeed. Cet album Further constitue à mes yeux un des premiers opus qu'il m'ait été donné d'écouter dans des circonstances particulières. C'est cet album là qui a vectorisé mon goût vers des musiques toujours plus lourdes, sombres et enfumées. Inutile de préciser qu'il s'agit là d'une source de bon goût et de feeling irréprochable.


Car cette sensation, quand on l'a, on ne la quitte plus jamais. Mais la première fois que j'ai écouté ça, l'effet était équivalent à un tonnerre de headbang ! C'est la première piste qui me prend toujours autant aux tripes, avec ce son étrange, telle une bulle remontant des limbes accompagnée d'une voix de femme qui me rapelle celle d'une hôtesse de l'air... "Attachez vos ceintures, on part pour un trip géant"... Et puis ce minuscule moment de flottement où l'on sent les grosses guitares se préparer à donner le ton... Tout cela ne voudrait rien dire pour moi, si derrière une introduction aussi longue ne se cachait pas un un riff de tueur, une véritable descente dans les sous-sols du rock'n'roll. Et ce déchaînement, cette rage de Jason (voix), frustrée...

 

Et devinez quoi, le tout est à l'avenant. Certains feront la moue en sous-qualifiant un tel album de sous-genre réutilisé (je rêve!), alors qu'en cette année 2000 il restait encore tellement de piliers du genre (réutilisé ?) à naître ! Mais enfin non, on ne dit pas des choses comme ça ! Là, on a affaire à un heavy rock burné, nourri de fuzz mais surtout de riffs au feeling Sabbathien, avec un plus que l'on doit sans doute à Tommy Sothard, qui fait que n'importe quel riff de cet album est une tuerie exemplaire.

 

Le rythme de la batterie, comme pour le reste de l'album, a un sévère penchant pour le Doom. Ca ne tourne pas non plus à 20 bpm, mais ça alterne entre mid tempos telluriques et down tempos plombés, accompagnant (encore une fois) des riffs en or massif. Exemple : le morceau "Further" et sa montée lente après une introduction acoustique extraite d'un Unplugged pour tirer sur un putain de Doom graisseux et sudiste. Autre exemple : "Black unholy ground", ou le morceau qui est selon moi le plus destructeur de l'univers heavy. Ce morceau nous révèle une furie de passionnés du riff obsessif, celui qu'on retient sans le vouloir.

 

Les accalmies ne laissent pas de place aux fleurs ni aux sentiments d'amourettes. Ici, on fait face à du fatalisme, à une tristesse décharnée. Adouci, oui, mais pas putassier pour autant. Toujours dans le bon goût je vous dis !


Pour conclure, c'est là un album culte, pleins de riffs géniaux, aux influences telles que Cathedral, Black Sabbath, mais Soundgarden aussi, et Alice in Chains. Et du bon goût du fait qu'il n'y ait aucun moment de flottement tout du long de l'écoute. Ca nous prends les tripes, et ça nous les enfoncent au plus profond de notre âme. Quelques frasques psychédéliques donnent une atmosphère qui remplit bien mieux ce disque que ne le ferait Down par exemple. Ce qui reste incroyable, c'est que les auteurs de cet album disent ne pas avoir eu le temps nécessaire pour le terminer correctement.

 

 

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photo de Carcinos
le 01/05/2011

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