Swain - The Long Dark Blue

Chronique CD album (30:50)

chronique Swain - The Long Dark Blue

C’est sans transition que je passe du Glauquissime Freibad de Contwig au plus reluisant The Long Dark Blue de Swain. Il m’a semblé raisonnable de changer radicalement d'orientation au vu des états psychiques dans lesquels peuvent vous mettre le Hardcore abrasif de Contwig. Me mettre au vert, voilà ce dont j’avais besoin après le terrassement mental que je venais de subir. Mais mes états d’âme vous allez me dire à raison qu’on s’en tape au moins autant que du Cirque électoral qui rythme le temps mort politique du moment. Embrayons donc sur le dernier Swain sortie l’année dernière chez End It Records The Long Dark Blue ; et profitons-en pour prendre au passage un bon bol d’air frais.

Pour celles et ceux qui ne connaîtrais pas encore Swain, il faut rappeler qu’à ces débuts ce groupe, dénommé à l’origine This Routine is Hell, se forme sur des bases Punk-Hardcore, avec comme référence majeure à l’époque le très bon Howl sortie en 2013 sous la direction de Kurt Ballou. De retour vers le futur, Swain revient avec un The Long Dark Blue très marqué rock 90’ et balaye radicalement au passage l’ancienne identité musicale qu'il s'était forgé, notamment par l’usage de répété et nonchalant « Ouh-Ouh ». Indignes de la culture Punk-Hardcore les sales jaunes de Swain. Comment peut-on jouer la carte du revival Grunge ces temps-ci ? Avarié qu'ils sont!! Et pourtant, malgré l’aspect et l'esprit a priori retro juvénile du dernier Swain, The Long Dark Blue arrivera pourtant à vous replonger dans une époque et des ambiances que vous pensiez révolus.

Les Darwinistes musicaux devront revoir, après l'écoute de The Long Dark Blue, leur compréhension de ce que peut être l’histoire d’un groupe. Les parcours musicaux ne sont pas linéaires et il me semble que la course en avant musico-radicale dont certains/es se revendiquent ne reflété en réalité qu'un acharnement vain pour satisfaire une esthétique faussement subversive « Calmez-vous les gens !! » comme dirait la « Mélench ». Ce n’est que de la musique après tout, vous ne renverserez rien avec vos amplis Orange, et surtout par l’ordre dominant. Vous conforterez tout au plus vos scènes cultivant souvent l’entre soi et se pensant naïvement à l’avant-garde de la "Vérité Véritable !".

 

Pour Swain, il n’y a donc pas de quoi rougir à l'idée de faire un détour sur ce qui a pu être au fondement et à l’origine de son engagement musical. Cet Album est une réussite à mon sens, tant sur la forme que sur le fond. Au-delà des flatteries que nous offre Swain sur The Long Dark Blue, et de son côté hyper accessible, ce skeud (Oui moi aussi j'me la joue retro) et la démarche qui l'accompagne transpirent l'intégrité musicale et l'insolence Punk. J'en veux pour preuve, l'Artwork même de The Long Dark Blue. Moins dégradé, le rose de la cover n'est pas sans rappeler celui du controversé Sunbather de Deafheaven. Album qui à sa sortie a suscité une levée de bouclier de la part de tous les réacs bouffeurs de Hypsters car n'ayant pas retrouvés sur la jaquette de Sunbather les codes couleurs de leurs groupes préférés. Sortez de l'obscurité de vos chapelles les Gens ! ( n'y voyez aucun message subliminal la dedans, voyez y plutôt un léger détournement). Ce que nous démontre des groupes comme Swain ou encore Deafheaven, c'est qu'à accorder trop d'importance aux stéréotypes, aux modes et aux normes musicales, on passe à coté de pas mal de choses et surtout de l'authenticité de certains groupes.

 

Très décalé par rapport à ce qui se fait actuellement dans la scène Punk-Hardcore, Swain nous met en joie tellement son revival Grunge est réussi. Un album qui sait être catchy "Half Asleep/Half Awake" "Kiss me Hard" (après tout pourquoi faire les choses à moitié), avec une bonne dose d'agressivité hérité du défunt This Routine Is Hell "Faze Me". Assez confidentiel par moment "It's Hard To Make Friends" "You're Not Special", certains morceaux traduisent un attachement pour les ambiances BritPop. Des ballades rocks agrémentent également cet LP qui pullule d'ambiances; "Never Clean My Room"  en tête, un titre grave malgré son appellation, traitant du nécessaire non-assainissement de certaines de nos relations sociales, un point de vue que l'excellent chanteur de Swain défend plutôt bien. Sa voix mi rauque/mi claire passe d'émotions en émotions, toutes plus réels les unes que les autres Le chanteur nous donne une vrai leçon lyrico-affective autant sur l'album qu'en live. Les compos sont dans l'ensemble très réussies, de supers plans mélodiques à la gratt soutenus par une Basse amplement singulière "Hold my Head" "Seen A Good Man (In A Bad Moon)"  nous replongent le sourire généreux dans le bon vieux temps. Ce temps perdu qu'arrive pourtant à réactualiser avec du Feeling et beaucoup de sincérité les Punks Retros-Futuristes Hypers-Stylés de Swain.

 

L'évaluation colorée : Un rose saturé et gourmand pour compenser avec la noirceur du dernier Contwig.

photo de Freaks
le 14/04/2017

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