Yakuza - Transmutations

Au début de l'écoute de ce nouvel album de Yakuza, on se dit que le groupe a décidé de ralentir la cadence. Mais finalement, on se reprends vite du hardcore puissant et rapide dans la figure. Bref, le groupe est de retour, seulement un an après l'excellent "Samsara".

Mais ma première impression n'était pas si mauvaise que ça, car même si le groupe accélère toujours autant certaines parties, les autres -plus "lentes"- sont encore plus présentes qu'avant. Le saxophone est toujours là, évidemment, sinon ce ne serait plus Yakuza : on a désormais l'habitude mais celui-ci se marie de mieux en mieux ; comme si le groupe peaufinait sa recette au fil des chansons afin d'avoir le résultat absolu. Attention, je ne dis pas que sur les anciens albums le saxo ne faisait pas mouche, c'est juste qu'au bout de 4 albums, on aurait pû ressentir une certaine lassitude : et c'est là que le groupe fait fort, en variant encore plus ses ambiances et délires schysophréniques, en atteste le très death "Steal the fire" par exemple, style de chanson qu'on n'avait pas encore entendu du combo américain; ou encore "The blinding", titre totalement expérimental, avec une excellente utilisation des saxos et des rires de malades qui foutent la chair de poule.

Afin d'amplifier certains passages déjà bien violents, le groupe fait recours à des doubles voix lors des hurlements, alors que lors des passages plus calmes, certains effets déjà bien connus repointent le bout de leur nez (délai, reverb, etc...). Les passages jazzy sont également toujours là (sur le très calme et fantastique "Raus", ou encore sur le plus puissant "Existence into oblivion"), on sent que le batteur affectionne particulièrement ce style de jeu.

Je parlais d'évolution, le premier titre en dit long à ce sujet : des passages limite grind alors que l'intro est très doomesque, le groupe a voulu aller encore plus loin dans l'expérimentation avec cet album, et c'est un régal pour les fans. Les non-habitués au groupe pourraient par contre être rebutés de prime abord, pour cela je vous conseille d'écouter les 2 précédents opus ("Way of the dead" et "samsara") avant celui-ci.

Pidji

le 21/10/2007