The Global Warming Extravaganza - Debaucherous Adventure

Chronique CD album (01:41:36)

chronique The Global Warming Extravaganza - Debaucherous Adventure

On savait bien que la mise en équation de la musique était vouée à l'échec (cf. les lamentables flops des algorithmes générateurs de "hits"). On pouvait par contre raisonnablement imaginer possible une approche rigoureusement cartésienne de l’exercice chroniquatoire, genre [bon niveau technique] – [inspiration faiblarde] + [grosse prod’] – [compromis mercantiles douteux] = « mouaif, pas un album génial malgré des atours séduisants ».

Pas si simple en fait, même si la formule pourrait sembler marquée au coin du bon sens.

 

Pas si simple en effet, notamment lorsqu'on commence à faire tourner régulièrement le Debaucherous Adventure de The Global Warming Extravaganza (on optera pour GWEX par la suite). Evidemment, d'entrée la vitrine a de quoi faire saliver le cglaume moyen, entre un patronyme joyeusement décalé et des influences déliro-fusionnesques à chercher principalement du côté de Crotchduster, mais aussi chez Circus Of Dead Squirrels, avec à la clé un melting pot extrême nawak / country / hiphop / musette / … * colle ici le nom d’un style improbable * … sur fond de grosses blagounettes assaisonnées à la mode cartoon.

Chronique d’une idylle musicale annoncée quoi…

 

Sauf que:

 

Debaucherous Adventure souffre de gros problèmes de son, enfin principalement sur les parties bleuargleuses qui semblent parfois avoir été enregistrées à travers un combiné téléphonique

 

⇒ L’album propose pas moins de 5 pistes s'étirant sur 6 minutes ou plus (quasiment 19 minutes pour « Evolution »!), celles-ci n'étant ni plus ni moins que de longues suites de parties complètement indépendantes les unes des autres, à l’impact plus ou moins heureux, jouées une fois puis enterrées à tout jamais. Cette absence de répétition a entre autre conséquences fâcheuses de ne pas œuvrer franchement pour la création d’une structure cohérente – ou au moins d’un fil conducteur – qui permettrait à l’ensemble de prétendre au titre de « chanson ». Un peu dommage...

 

⇒ Les américains (je ne vous l'avais pas dit?) blablatent plus souvent qu’ils ne chantent au long de cette quasi-heure et quart d'hyperactivité discographique. Et au final les titres sont plus des histoires, des successions de saynètes loufoques musicalement illustrées que de véritables morceaux au sens rock’n’roll du terme. D'ailleurs mieux vaut avoir dépassé le stade de la leçon n°3 de la méthode Assimil Grenouille/Rosbeef pour profiter de leurs délires, les non anglicistes ayant pour le coup assez peu à se mettre sous la dent lors de ces longs sketchs loufoques.

 

Bref, en gros il y aurait moyen que des critiques mal lunés taillent un joli costard 3 pièces à nos joyeux lascars…

 

Et pourtant non. Sans qu’aucune raison sentimentale ni aucun lien d’amitié particulier ne lie le chroniqueur qui vous cause à GWEX, et malgré les faiblesses objectives énoncées ci-avant, inexplicablement Debaucherous Adventure se réécoute encore et encore avec toujours le même plaisir renouvelé. Peut-être est-ce dû à l'état de béatitude mystique résultant de nombreuses séances de prières au dieu Dadipida Doom Badapadoom. Peut-être est-ce l’apesanteur funky de la « Planète Dance ». Peut-être est-ce l’hommage final à John McCain – qui rappelle un peu le D’jacques Chiwac d’Ultra Vomit. Ou plus probablement est-ce l’enthousiasme cartoonesque de ces barjots et le gros level des gratteux – qui ne font pas semblant quand ils shreddent – qui m’auront touché en plein dans la partie molle du palpitant. Ça et l’énorme « A Capella Metal » qui, comme son nom l’indique, joue dans la cour de Van Canto, mais avec la classe délirante des Voca People.

 

Je n’essaierai pas de décrire plus avant ce joyeux bordel festif, vous avez saisi le truc. Ne vous laissez pas décourager par les longueurs et imperfections mentionnées plus haut. Certes, il serait malhonnête de tenter de vous faire croire que tout est parfait sur Debaucherous Adventure – d’ailleurs la note est là pour sanctionner les malencontreuses sorties de route qu'on évoquait plus haut – mais il serait également bien dommage de se priver d'au moins une visite dans l’univers complètement berzingue de ces drôles de loustics. Allez donc vous dégeler le fessier à la chaleur globale de cet extravagant réchauffement climatique en téléchargeant la bête ici.

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: du nawak metal qui blablate beaucoup, qui sonne des fois un peu creux, mais qui réussit à gratter juste là où ça démange...

photo de Cglaume
le 17/11/2011

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