HELLFEST 2011 - Le week-end de Swarm

HELLFEST 2011 Le week-end de Swarm (dossier)
 

 

Troisième année de Hellfest consécutive pour ma poire, à savoir la seconde avec un pass presse fixé autour du poignet (argenté à paillettes cette année madame) et la première avec un pass photo collé sur le jean… Vous vous en branlez probablement, mais ça aura son importance dans mon ressenti du festival.

 

JOUR 1

 

Arrivée en fanfare le vendredi sur Clisson en début d’après midi : on se perd, on oublie de retirer de la thune avant d’aller sur le site, on fait de mi tour, on pète un essuie glace à cause de la pluie battante, on finit par arriver sur le site, on règle deux trois trucs pour d’hautes instances du hardcore hexagonal autres que Core and Co… Résultat, je  ne me retrouve  un gobelet à la main et des bouchons dans esgourdes qu’à 16h… Le temps de croiser le patron (oui, Pidji pour ceux qui suivent pas) et de tranquillement se diriger vers la Terrorizer Tent pour voir Eye Hate God. Notons déjà que, comme l’année dernière et vu la programmation 2011, on va passer la moitié du fest sous cette tente. Ah ouais, on passe devant Maximum The Hormone, et c’est naze, merci (quelle idée de mélanger du metalcore et de la J-pop aussi). On passe devant Krisiun aussi et ça a l’air de juste être la guerre.

 

Je me faufile donc dans une tente peu remplie encore et me colle dans la file d’attente des photographes à droite de la scène. En fait, c’est ce que je vais faire tout le week end pour quasi chaque concert que je verrai : débarquer en avance au concert, faire la queue, avoir accès à la fosse quelques chansons pour prendre des photos juste entre le groupe et le public puis me retrouver au final sur le coté de la scène d’où il est assez compliqué de bouger pour apprécier la fin du set. Autre dommages collatéraux liés à la possession du pass photo : on finit aussi par plus regarder les concerts que les écouter et j’avoue que quelques groupes m’ont finalement laissé peu d’impressions sur leur prestation musicale tant je me suis concentré sur un con sur la gueule qu’ils faisaient ou sur la qualité du lightshow… Mais bref.

 

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EYEHATEGOD

Grosse ambiance pour les papis du sludge made in NOLA. Les lights sont minimalistes et transforment le quintet en ombres chinoises. Au niveau du son, on est bien dans de l’ultra massif (comme il se doit), le genre de son qui te fait te demander si tu vas pas juste tomber dans les pommes quand tu passes devant le caisson de basse, en façade. N’étant pas un grand connaisseur du groupe, je ne saurai pas me lancer dans une setlist détaillée et commentée mais il me semble que le groupe pioche quand même un peu partout dans sa discographie.

 

Sur scène, Mike Williams semble errer entre ses musiciens quand il n’est pas pendu à son pied de micro pour nous vomir sa bile habituelle. Il marmonne, il balance des « fuck » à tout va et semble osciller entre l’hyper-activité et la catatonie. Autour de lui, ça déroule tranquillement du gros sludge southern avec tout ce qu’il faut de chocoburnes et de sueur calorique très hautement houblonnée. La mise en bouche parfaite même si j’aurais aimé me taper un petit Kruger avant histoire de me roder les tympans.

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Après, on bouge pas trop loin, le concert suivant promet aussi sous la Terrorrizer. Petit détour par la Main 1 pour voir la fin de The Cult tout de même… Bon ok, j’ai jamais écouté ça et suis probablement condamné à ne jamais comprendre pourquoi eux sont plus cools que les autres… Peut être que c’est parce qu’ils flinguent la quasi intégralité de leur backline à la fin du set (en commençant par la batterie), en mode Kurt Cobain des grands jours. Outre le fait qu’il est marrant de voir un groupe faire ça en plein après midi, tout ça reste assez naze (je la voulais bien ta gratte moi avant que tu la fende en deux !).

 

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KARMA TO BURN

Je les avais raté en 2009 mais visiblement j’avais pas manqué grand chose au vu de leur maigre prestation sur Main Stage (les vidéos en attestent). Quid de Karma To Burn 2011 sous la Terrorrizer alors ? Et bien, les enfants, c’était juste terrible !... En les voyant pour la première fois, je réalise enfin ce que la fameuse pose de Rich Mullins signifie. Cette grande gigue de bassiste se retrouve en effet en station grand écart, fixé devant son retour, et cale sa basse tranquille entre ses maigres cuisses. Très franchement, le voir jouer est déjà un véritable plaisir. Du reste, la playlist est parfaite, n’oublie quasi aucun disque, n’oublie aucun tube non plus (Aaaargh ! Je me lasserai jamais de « 8 »).

 

Du reste, le son est énorme, les lights sont énormes (comme souvent sous cette tente, quelle que soit l’heure de la journée), la setlist est énorme, Karma To Burn est grand, merci.

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VADER

Petit détour hors de la Terrorizer pour vider quelques bières mais aussi pour me faire repousser quelques boutons devant Vader sous la Rock Hard. J’aurais pas mal hésité avec Down, qu’en plus je n’ai jamais vu mais va savoir pourquoi, vraiment envie de revoir les polonais après la merdouille qu’ils nous ont fait la dernière fois. Donc, même si ce n’est que pour quelques morceaux, j’espère que cette fois, je pourrais me réconcilier avec mon adolescence de death metalleux bas du front.

 

Vœu exaucé : non seulement, le set est carré, puissant et foutrement en place, mais en plus j’aurais eu droit aux vieilleries que je voulais : « Sothis », « Wings », « Carnal »… « Vicious Circle » manquait à l’appel mais ils on du la jouer après mon départ à tous les coups.

 

Comble du comble : paraît que Down c’était pourri !

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à la bourre pour les Young Gods parce que bloqué derrière la scène de la Rock Hard… Le temps de me perdre dans les backstage, d’émerger du coté du bar VIP, de retraverser tout le Fest, je vois enfin la Terrorrizer à l’horizon…

 

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YOUNG GODS

J’ai visiblement raté un bon quart d’heure du set des dieux suisses quand j’arrive enfin à me faufiler dans la fosse avec les photographes (peu nombreux) déjà en place. Le faible nombre de ces derniers est pour moi une très bonne nouvelle : je vais pouvoir rester en première ligne pendant tout le set des Gods … Enfin, toute la fin du set, héhé !

 

Toujours pas spécialiste de la discographie du groupe, je reconnais quand même le surpuissant « Kissing The Sun » entre deux autres titres plus trippants et progressifs. Pour rappel, le set des Young Gods l’année dernière (même tente) s’était soldé par un problème technique majeur en plein milieu du concert qui avait interrompu le st au bout de quatre chansons… D’où l’invitation à rejouer cette année (fort bienvenue).

 

Du reste, tout est aussi bon que l’année dernière d’autant plus que le set aura une fin cette fois. La prestation scénique de Franz Treichleir est toujours bluffante… Partagé entre un ultra charisme Reznorien et un androgynisme avéré, il ne cesse de sauter partout, de courir, d’haranguer, d’onduler au rythme des vagues sonores que ses compères déversent sur le public. Les lights, elles aussi, sont incroyables… Franz nous lâchera en interview qu’ils sont très très content de leur lighteux, tu m’étonnes ! Surtout quand t’apprends que les suisses ont pas eu le temps de monter leur propres lights (qu’ils ont pourtant avec eux dans leur camion) et que le dit lighteux en question ne fait avec ce qu’on lui donne, point.

 

Un des grands moments du Hellfest cette année… encore !

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Quelques « notes » de Meshuggah glanées au loin (visiblement assez énorme), et on arrive au moment fatidique de la première interview de cette édition 2011 avec les Young Gods (enfin, me concernant, Mike Williams d’EyeHateGod est déjà passé sous le dictaphone des copains). Par contre, plan moisi : on doit attendre le groupe au cul de la Terrorizer alors que Corrosion of Conformity joue (et pas au point presse). Il s’ensuivra un gros mic-mac fait d’aller-retour et  de coups de fil au manager du groupe pour finalement nous retrouver Pidji et moi même dans les loges artistes (auxquelles nous n’avons normalement pas accès) afin de rencontrer Franz et Bernard, les deux Gods les plus anciens. Après je ne m’étendrai pas là dessus, l’interview sera là pour ça, mais je noterai quand même que les groupes sont plutôt pas mal lotis en loge au Hellfest. L’espace est grand et favorise les rencontres entre musiciens autour d’une bière alors que de mini loges privatives leur permettent de s’envoyer des traces à l’abri des regards… héhé ! (à vous de tabler sur le nombre de musicien cocaïnomanes cette année).

 

A noter aussi un petit passage devant la main 1 pour tendre l’oreille à la soupe servie par Iggy et les Stooges. A tous les copains qui m’ont chanté les louanges de cette « reformation » (recomposition serait plus le mot), je vous dit : ça joue mal, ça veux pas jouer et surtout, c’est pas fichu de jouer ensemble. Résultat, Iggy (le seul qui se bouge un peu la couenne si on excuse le fait qu’il ne chante plus très juste) engueule ses musiciens et ampute le set… Enfin, tout ça sont des propos rapportés et je m’en excuse. Pour ma part, j’ai vu un morceau, ai été relativement ravi d’apercevoir la silhouette à moitié nue de l’icône remuer ses rides devant la foule et ai trouvé tout le reste suffisamment merdique pour partir en courant. Ah si ! il paraît qu’Iggy a montré son cul à la fin, génial ! Au moins ça recadre l’injonction exhibitionniste de fin de concert dans la catégorie blague de beauf… Après à ce compte là, un doigt d’honneur aurait surement pu suffire.

 

A noter ici la présence ininterrompue du plus gros pimp de la variétoche ectoplasmique hexagonale, à savoir M. Philipe Manœuvre himself dans le carré VIP toute la journée. Avec ces airs de « c’est moi qui ai introduit les Stooges en France », il passera sa journée à expliquer la vie à ceux qui voudront bien l’écouter ou à faire semblant d’être cool quand personne ne vient justement lui parler. Après il se mettra à camper littéralement dans le coin presse, probablement pour quémander de l’interview… BREF ! Une fois mes propres errances de « VIP » (tu parles) digérées, direction Morbid Angel pour moi.

 

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MORBID ANGEL

Vous allez dire que je vous rabats les oreilles avec mes histoires de photo mais, pour cette année, c’était la première fois (et surement la dernière) que je faisais la queue pour des photos sur les mainstages. La longueur de la queue, la politique d’accés à la fosse très stricte et très différente de celle des tentes auront raison de ma motivation ainsi que de la moitié du set de l’ange morbide.

 

Cependant, pour ce que j’en aurai finalement vu, le « nouveau » line up fonctionne à merveille. Le plaisir de retrouver Vincent à la basse avec tout ce que ça comporte d’arrogance, de suffisance et de mode vestimentaire douteuse est en soi un petit plaisir masochiste. Dire qua sa voix m’avait manqué est aussi un euphémisme.  Petit bémol cependant sur un batteur qui n’égale pas Sandoval, en tout cas sur ces fameuses compos qui ne sont donc pas les siennes. La setlist, quant à elle, se voit donc bien amputée de trois disques car, contrairement à Yeung qui n’a pas le choix, Vincent refuserait de jouer des titres issus de la glorieuse période pendant laquelle il branlait du sampler avec sa gonzesse.

 

Mis à part ces quelques considérations, le set de Morbid est juste comme j’aurais voulu qu’il soit : massif, carré, ténébreux, possédé et ma foi, plutôt violent aussi. Le son est incroyable, les solis d’Azagtoth se font aisément la part du lion dans le magma sonique des death metalleux et la voix de Vincent, donc, est glaireuse et haineuse comme jamais. Même les nouveaux titres passent pas trop mal l’épreuve de la scène malgré tout le mal que je peux en penser sur disque. Chouette moment avec les chevelus !

 

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Petit détour par le bar le temps de vider un gobelet et de voir le début de Rob Zombie : réellement calamiteux, faux et wanna be malgré une installation scénique hallucinante (voir ce très cher Rob se la jouer Michaël Jackson sur « more human than human » est juste pitoyable) puis sprint vers la Terrorrizer pour être bien placé pour les Melvins ! ! !

 

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MELVINS

Même si je ne suis pas fin connaisseur de la discographie du groupe, autant dire que la venue des Melvins au Hellfest était pour moi un des principaux arguments de ce festival… Juste voir ce qu’énormément de gens considèrent comme un des plus grand groupe de scène de leur génération.

 

Pour ceux qui ont pas suivi donc, je recommence mon cirque habituel, à savoir faire la queue avec les photographes sauf que le ton a bien changé ici aussi : maintenant, on trépigne, on double, on bouscule quitte à pigner les reflex déjà brandis en bandoulière et une fois devant la scène, festival ! Tous ces connards (oui, désolé) de journaleux avec leur gros appareils qui se tassent autour de Buzz pour décrocher LA photo, c’est un peu pathétique, surtout quand tu réalises que t’en fais partie. Ça bouscule, ça se fout dans ton champ, ça occupe une bonne place sans jamais la céder. Résultat : énervement, photos à chier et gâchis du premier tiers du set.

 

C’est fort dommage parce qu’effectivement, les Melvins ne vont pas nous rater quant à eux. Tout dans le set, en passant par le jeu de scène, le son, les costumes, l’attitude et les compos elles même est juste parfait. Les quatre diables nous en foutent plein la mouille et alternent malicieusement leur gros stoner gras et enlevé avec des compos plus sludgy et instrumentales. Quelques délires expérimentaux me conforteront dans le fait que les Melvins jouent le jeu et nous livrent un très chouette pot pourri de ce qu’ils savent faire… Et croyez moi, ils le font comme personne ! Le duo de batterie quant à lui est juste redoutable et me réconcilie d’emblée avec cette nouvelle mode très souvent inutile (et très souvent détestable) de caler deux grosses batteuses sur scène (voir dimanche avec Kylesa). Peut être le concert du Hellfest, oui madame !

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Littéralement sonné et ivre de son après la claque précédente (les deux bières enfilées en vitesse au bar n’y sont probablement pas pour rien non plus), je cours vers la Rock Hard en réalisant que Rob Zombie a visiblement du écourter son set avec une très mauvaise exécution de Dragula (visiblement, ça aurait pas mal couillé sur scène).  In Flames ensuite, je peux pas piffrer leur guimauve mais bordel, quel son ! … Destination : the True Mayhem.

 

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MAYHEM

La fatigue aidant, je me retrouve complètement fasciné par la mise en scène orchestrée par les norvégiens. D’habitude, les jets de flammes, les grands drapeaux et autres accessoires autres que des instruments de musique me collent des boutons. Mais là, ça fonctionne : un grand autel, des ossements partout (dont un crane brandi en permanence par Attila… De vrais ossements humains paraît-il), un chouilla de pyrotechnie, pas de doute, on a droit au grand jeu là.

 

Je tiens à préciser ici que si ça fonctionne bien, c’est précisément parce que la musique de Mayhem sera totalement effrayante ce soir. Piochant dans toute la discographie du groupe, la setlist est diabolique et enchaine parfaitement de vieux tubes comme « deathcrush », « freezing moon » ou « I am thy labyrinth » avec des trucs plus expérimentaux issus de Ordo ab chao ou de Grand Declaration oh War. Outre le son de batterie triggé à l’extrême (c’est à dire beaucoup trop, merci Hellhammer), le son est plus qu’acceptable avec une mention spéciale concernant le chant, bien en avant. Ce fameux chant d’Atilla est d’ailleurs l’élément central du malaise qu’occasionne Mayhem sur scène ce soir… Dégueulasse, furieux, rampant, habité, sarcastique, incantatoire… On passe par tous les stades de l’épouvante auditive et c’est chouette. Ravi aussi de voir que ce très cher Attila défonce gentiment les parties de Maniac, héhé ! Bref, très chouette concert auquel je repense en fermant les yeux sous ma tente quelques minutes plus tard… Premier jour plus que concluant si l’on oublie le temps de chiotte !

 

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JOUR 2

 

 

Réveil rude à 9 :30 pour ne pas rater les Lyzanxia qui ouvrent le bal juste après Headcharger sur la Main 2… Faut dire que je vais devoir me les gérer en interview dans la soirée.

 

Un café à 2 euros dégueulasses, quelques compos d’Headcharger en fond. La matinée commence assez mal en fait, mais bon, je finis quand même par me retrouver dans la fosse avec mes copains photographes lève tôt pour manger mon premier set de la journée.

 

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LYZANXIA

Les angevins ont beau trépigner d’impatience sur les cotés de la scène avant le départ officiel de leur set, c’est bien quatre lascars détendus et joviaux qui vont nous déballer un très chouette set de trash death core (RLMI) de bon matin.

 

N’étant vraiment pas très fan de la musique de Lyzanxia (j’avoue), je me contenterai de dire qu’à son correct, sourire, plaisir de jouer et public très réceptif, bon concert, non ? Déjà, j’ai presque envie d’applaudir les responsables des deux premiers circle pits de la journée (va savoir si c’est grâce au groupe ou aux acharnés de 10 :30). Ensuite, j’avouerai également avoir été surpris par ce set catchy, direct et assez jouissif. Les frères Potvin s’éclatent sur scène, la section rythmique de Perdi et Clément pilonne poliment nos tympans et, au final, c’est avec un petit sourire que la journée commence… En plus, il pleut pas.

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Les samedis à Clisson on toujours été une journée de détente ou de repos pour moi… Comprenez par là que, généralement, la programmation de ce second jour me laisse souvent complètement indifférent. C’est donc dans ce mode que je me cale dans l’espace VIP en attendant poliment les quelques pépites de l’après midi… Erreur ! Car c’est bien mignon tout ça, mais on boit des coups avec les gars de Core & Co, on boit des coups avec les gars de Lyzanxia, on boit des coups avec le gars dont on comprend pas la langue mais qui sont sympas et marrants avec leur chapeau de cowboy et on fini tout bourré avec la désagréable sensation d’avoir raté Raw Power, Exhumed ou encore Hammerfall (pour se marrer). Je finis quand même par me décider à tituber vers la Terrorrizer sous laquelle Shai Hulud s’apprête à envoyer la sauce.

 

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SHAI HULUD

Visiblement, je ne suis pas le seul à avoir « décidé » de me coller une mine aujourd’hui… La tente n’est qu’à moitié remplie sans parler de la fosse à photographe qui est quasi vide. Bonne nouvelle pour moi cependant : je vais pouvoir camper en première ligne pendant tout le set, et même si je ne suis pas un véritable fan de Shai Hulud, ça reste sacrément cool, ça.

 

A part ça, pas de surprise : on porte des chemises à carreaux (ou des maillots de basketteurs), on a des croix noire gribouillées au marqueur sur les mains, on fait des bains de foule régulier, on parle d’amour, de famille et d’autres trucs ronflants et on transpire beaucoup. Mais au delà des clichés purement hxc, le set des ricains est super solide, passionné et bourré d’énergie atomique. Le son est cool, les lights aussi. Le public quant à lui s’est bien tassé sur les barrières et se retrouve en mode chaud bouillant, en particulier quand Mike Moynihan (brailleur de son état) se paye le luxe de se jeter dans le public avec son micro… Il y passera d’ailleurs une petite moitié du set total délaissant ses copains sur scènes qui redoubleront donc d’effort pour faire le show.

 

Incapable de commenter la setlist du groupe par contre… Je dirai juste qu’il y avait ce qu’il faut où il faut… Parfait pour se chauffer en attendant les canadiens de Comeback Kid en somme.

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On profite des deux heures de battement pour courir au coin VIP pour pécher le patron et Roderic de Knut que l’on doit interviewer ensemble. Roderic est un mec très chouette. On boit des bières.

 

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COMEBACK KID

Toujours sous la Terrorrizer, toujours en première ligne avec ma photocopieuse dans les mains, je suis fin prêt pour le set de Comeback Kid et, de toute évidence, je suis pas le seul à en juger l’enthousiasme du public à l’instant où Andrew Neufeld et sa bande entrent en scène… Et Vlan ! Trois quart d’heure de gros punk/hardcore dans les dents !

 

Son correct, braillard en forme, chemises à carreau, marcels et T-shirt rétro à la gloire de Death sur le dos, les 5 canadiens remplissent le cahier des charges de leur show les doigts dans le nez. Par contre, je trouve quand même que leur presta demeurera tiédasse si on la compare à l’énergie et à l’enthousiasme de Shai Hulud, quelques heures plus tôt.

 

Pourtant, ça se démène sur scène… Le quintet déballe une setlist qui va taper dans toute la disco, joue droit et n’oublie aucun tube (de « Wake the dead » à « Broadcasting » en passant par « Because of all »). M. Neufeld ne se privera, lui non plus, de sa petite visite de politesse à la lisière du pit et ce dernier empile les figures de styles inhérentes au style pratiqué sur scène. En clair, ouais, un show super honnête mais qui ne manquera pas de légèrement décevoir mes envies de voir les canadiens tout déchirer… bah, d’autres le feront à leur place d’ici la fin du fest.

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Taux d’alcoolémie record, pic d’affluence avéré, soirée riche en perspective, ce Hellfest prend des atours assommants quand je zigzague à 19 :00 vers le coin presse pour interviewer les Lyzanxia avec M. Cglaume. Par chance, ces derniers se révèleront être au moins aussi attaqué que moi et la petite heure passée en leur compagnie sera définitivement poilante… Le souci, c’est qu’après une chouette interview comme ça, on boit (encore) des bières (et des Jäger aussi tiens). N’étant pas tout à fait certain que le récit d’un pilonnage éthylique en règle entre grattes-merde, musiciens et poilus de passage vous passionne, je vais passer directement à ma rédemption : set de Converge sous la Terrorrizer (décidément) à 23 :30.

 

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CONVERGE

Bien sûr, la tente est blindée 2000 dans l’attente d’une des quasi-têtes d’affiche du samedi sur la plus petite scène du festival. Pendant que le groupe réalise lui même son linecheck, peinard, les gens se tassent progressivement (les photographes aussi putain, sans compter ceux qui tentent pathétiquement de doubler tout le monde). Quelques dizaines de minutes et c’est parti pour les montagnes russes.

 

Converge c’est une valeur sûre sur scène… Mis à part un chant à deux vitesses (ce soir là, Jacob avait son mojo cela dit), le groupe ne m’a jamais déçu sur les cinq ou six fois où j’ai eu le plaisir de les voir. Et même si leur dernier disque m’en fait bouger une sans toucher l’autre, je ne pensais pas vraiment pouvoir être déçu ce soir là.

 

Déçu, je ne l’ai donc pas vraiment été. Mais je trouve quand même que la formule festival qui, pour Converge, semble se résumer à empiler les pire brulôts de la discographie et de les jouer à la vitesse de la lumière nuit un peu à la classe habituelle du groupe sur scène. En gros, les bostonniens vont nous aligner pendant plus d’une heure à coup de « Concubine », « the broken vow », « Black cloud », « Lonewolves », « Dark Horse », « On my shield » ainsi que la petite dernière du split avec Dropdead : « Runaway » (très brutale pour ceux qui connaissent pas). En résumé,  Converge s’est visiblement fixé comme objectif ce soir de nous mettre à genoux et de nous poser leur grosses burnes sur la tête.

 

Bannon est déchaîné 2000, Newton et Ballou sont plus que dedans et Koller enchaine les pires mimiques démoniaques derrière ses fûts. Je parle pas du son démentiel ni de l’attitude hyper positive du groupe (si on oublie qu’en première lecture, le quatuor fait plutôt peur). Mais bon, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il manque quelques titres plus posés et/ou plus lourds pour faire de ce set  le réel point d’orgue dans cette seconde journée (« cruel bloom » était probablement sensée jouer ce rôle mais bon, je suis pas fan de ce titre et je vous merde).  Frustration aussi de na pas avoir pu entendre « the saddest day » ce soir alors que Ballou et Newton s’amusaient à la jouer au soundcheck (sic).

 

Après, ok, j’arrête de faire mon gamin qui a pas eu la setlist qu’il a demandé à Noël. D’autant plus que deux suprises nous attendaient durant ce set, à savoir « The high cost of playing god », tirée de When Forever comes crashing (semi antiquité) ainsi qu’un VRAI rappel avec un « last light » toujours aussi merveilleux et poignant.

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Lessivé par ce set, je m’enfuie du fest vers ma très chère tente et rate donc un Bolt Thrower (paraît-il) en grande forme et un Bad Brains (paraît-il) en dessous de tout. Nuit très peu réparatrice pour cause de tente piétinée et de couchage à l’arrache dans la voiture, mais oui, comme d’habitude, on s’en fout. J’ai raté l’hommage à Patrick Roy aussi, vous vous en foutez aussi j’imagine mais de loin, le feu d’artifice était mieux que celui de Kiss l’an dernier, merci Patrick !

 

 

JOUR 3

 

 

Pour les raisons évoquées ci dessus, je n’arrive à n’être frais et dispo qu’à 13 :00 et rate donc Ken Mode et Red Fang (grossière erreur visiblement). Je zappe The Ocean dans la foulée (j’aime ni sur disque, ni sur scène) et passe donc direct à Knut, sans préliminaire. Je sens que ça va piquer un peu quand même. Ah si, quand même, je vois un bout de S.U.P dont l’ordre de passage a visiblement été retardé.

 

Vieux fan du groupe, ça me fait plaisir d’entendre quelques morceaux. Ça sonne toujours assez bien mais le show est tout sauf sexy et rock n’roll. Je constate même la présence de plusieurs pains bien flagrants ainsi qu’une froideur scénique qui colle difficilement avec l’horaire, la météo et le fait de jouer en plein air.

 

On enchaine avec un café et Knut. Voilà.

 

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KNUT

Knut c’est beau, c’est bien, c’est grand. Knut, ça écorche la gueule aussi un peu. Je crois que j’avais oublié la sauvagerie des suisses sur disque (la bonhommie du Roderic de la veille ne doit pas y être pour rien)… Et bien les 5 lascars vont cruellement me la rappeller en deux temps, trois mouvements. Dès les premières minutes de la setlist, on se prend des quintaux de syncopes, de breaks et de  dissonances. Et, pour pas un rond de plus, on se mange le line up le plus solide et le plus patate que Knut n’ai jamais eu (dixit Roderic la veille et bel et bien vérifié depuis). A noter aussi que ce brailleur de Didier est particulièrement remonté contre son microphone aujourd’hui.

 

Un peu à la manière de Converge la veille, les suisses commencent leur set avec des envies flagrantes de nous envoyer le top 10 de leur titres les plus violents. Mais très vite ralentissent la cadence sans pour autant aérer et nous déballent donc aussi des pépites de lourdeurs (« Stealth camping » et « if we can’t fly, we’ll take the damn boat » passent très très bien sur scène)… L’occasion pour Didier de souffler et de se planquer derrière son petit sampler posé au centre de la scène. Les samples d’ailleurs, seront la seule chose sur j’aurais à redire : souvent peu utiles voire assez grossière (genre je monte les potards à fond pour introduire l’explosion introductive d’un nouveau titre), les bidouilles électroniques de Knut sur scène ne sont clairement pas à la hauteur des textures riches de Terraformer, dommage.

 

Après, je chipote parce que pour le reste, c’est un carton plein. Le set est monstrueux, le public est à donf’, l’ambiance est au rendez vous elle aussi et chaque silence se fait presque aussi lourd que la musique des suisses. Si on rajoute à tout ça un final tout juste magistral (« H/Armless », monstrueux), voilà que Knut se hisse tout peinard dans les meilleurs sets qu’il m’aura été donné d’entendre ce week end. Encore, s’il vous plait, plein !

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Nouvelle pause fraicheur, remplissage de batteries et binouzette au bar, et je repars pour m’envoyer un petit Kylesa tranquille (Terrorizer tent, encore et toujours).

 

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KYLESA

Attention, effet vieux  con : Kylesa, c’était vraiment mieux avant ! Avec le recul, les tout premiers albums m’ont beaucoup plus botté que les derniers et je me rends aussi compte que des deux fois où j’ai vu le groupe, j’ai largement préféré la première.

 

Et bien mon attitude de réactionnaire sera confronté cette fois encore : je n’ai pas du tout aimé le set de Kylesa. Dès le début, les cinq de Savannah déboulent sur scène et nous jouent un « Don’t Look Back » avec des lignes de chant revues une quinte à la hausse… Et là, je suis désolé, quand on est pas foutu de jouer un titre sur scène convenablement, on s’abstient. De toute manière, Kylesa, au chant (sur scène), c’est un sketch. Généralement fausses, les parties claires vont jusqu’à rendre les trucs plus hurlés bancals. Et le fait de voir Corey Barhost amputé de son micro (et donc de sa grosse voix death) me rend également tout chagrin… Ouais, maintenant il a un tout moche clavier que le groupe a eu la bonne idée de coller sur le devant de la scène, au centre… Non, ça ne nuit pas du tout au jeu scénique ça !

 

Du reste, la setlist, elle aussi est assez nase. Ça tape dans les gros tubes faciles et fait la part belle aux derniers efforts studio du groupe en omettant soigneusement les petites pépites que ces disques renferment néanmoins (ou en les massacrant, c’est selon). Le son est bof, pas équilibré et je me demande encore aujourd’hui à quoi sert cette paire de batteurs autistes… En voilà deux qui mériteraient de faire un stage chez les Melvins pour voir ce que deux batteries peuvent produire en terme de rock n’roll.

 

Le show est statique, la patate n’y est pas et même quand Phil Cope se laisse aller à marteler le fût qui est posé à coté de lui (oui, ça fait deux batteurs et une percu supplémentaire), rien n’y fait… C’est mou, et ça donne envie de voir du vrai sludge qui tâche, comme ils savaient si bien le faire, avant.

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Extraction express de la Terrorrizer pour rejoindre Pidji et Carcinos… Au programme, la grosse interview de Kyuss ! On en reparlera plus en détail plus tard mais je peux au moins dire que cette dernière aura eu raison de moi en terme de décompensation (oui j’avais un gros trac et je vous merde). Du coup, je ne le sais pas encore, le concert suivant, celui de Goatsnake, sera mon dernier tant je me retrouve épuisé… De toute manière, les Kyuss, je les ai vu l’année dernière et au dire de tout le monde, c’était mieux que cette année et surtout bien bien moins hype.

 

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GOATSNAKE

Je ne connais pas bien Goatsnake mais je sais au moins que c’est une grosse référence du doom… Réflexe de base : je me mate deux morceaux et je me tire. Sauf qu’en fait je me suis pas tiré. Et pourtant je me suis retrouvé bien au fond d’une tente surblindée sans voir un broque de ce qu’il se passe sur scène. Pour quelqu’un qui a pris la luxueuse habitude de se taper la moitié des concerts en première ligne cette année, ça fait un peu mal mais bon, le set est tellement mortel que je m’en contente amplement.

 

Avec un son incroyable, des riffs imparables, un chant qui plane tranquille au dessus  du bourbier et une ambiance à la fois lourde et sacrément hypnotique, les ricains m’enfoncent sans le savoir dans la plus agréable des fatigues et me vengent par la même de ne pas voir le Mage Electrique qui passe derrière.

 

Rien que le premier titre, « flower of disease » prend des allures de rouleau compresseur psychédélique avec son riff lancinant… Et je parle même pas de l’harmonica diabolique qui vient parachever le voyage. Une véritable surprise pour moi même si j’ai cru comprendre que le groupe était particulièrement attendu.

 

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Et voilà, le Hellfest, c’est fini en ce qui me concerne… Rétrospectivement, je me sens un peu mal d’avoir raté Electric Wizard, Kyuss ou encore Opeth mais bon, je vais pas me chercher une justification maintenant hein. Rendez vous l’année prochaine sur un nouveau site avec une jauge qui devrait passer à 100.000 (diantre) !

 

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 29/07/2011 à 11:54:03

Bien bon report Swarm ! C'est fou ce que l'on a souvent les mêmes avis haha !

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