Cette fois-ci, c'est un portrait d'une figure mythique de la scène et de sa musique qui sera dressé. Une figure morte. De suite, c'est moins sexy.

Au programme :

- Peinture d'un furieux absolu : Hideki KAWAKAMI

- Us et coutumes

- DISCLOSE “Nightmare Or Reality” // Kawakami 4 ever

Peinture d'un furieux absolu : Hideki KAWAKAMI

Hideki KAWAKAMI fut le chanteur/guitariste et seul membre permanent du groupe japonais Disclose.

Il mourut d'une OD d'alcool et de somnifères le 5 juin 2007 à 36 ans.

Disclose naquit en 1992, à Köchi dans le sud de l'île de Shikoku. Oui je sais...

Le groupe est responsable d'un nombre incalculable de sorties au nombre desquelles figurent des splits avec Totalitär, Homomilitia, Framtid, Hakuchi, Besthöven, Cluster Bomb Unit et bien d'autres.

En plus d’être brailleur/grésilleur, KAWAKAMI fut tatoueur en ayant ouvert un studio nommé Bones Tattoo. Son style s'inspira de celui de Paul booth et du crachou crust style syndical.

Le musique de Disclose répond au doux nom de raw punk ou encore de dis-punk, amoureux que fut son maître d’œuvres du bruit inventé par les rosbifs de Discharge et surtout de leur Ep Why ?.

Elle est caractérisée par une extrême saturation, principalement née de l'utilisation excessive des pédales fuzz et disto ainsi que de productions plus underground, tu bois l’eau de l’égout par le nez, à la paille, la tête à l'envers, en sautant à cloque-pied.

Grand prêtre du chaos sonore et des acouphènes en série, KAWAKAMI braillait d'un timbre éraillé et saccadé en parfait accord avec la démence de sa musique, d'une crudité sans nom.

Sa vision de la sincérité.

Répétitif, aliénant et parfois à la limite de l'écoutable, le son de Disclose refusa tout semblant d'once de compromission, inspirant, ainsi un paquet de formations à travers le monde au rang desquelles on trouve, encore, les Américains de Tragedy qui tirèrent leur nom de l'album éponyme de 1994.

En 2010, en Ukraine se forma aussi un combo nommé Kawakami Nighmares en l’honneur du grand maître des Gospel Fuckers. Deux exemples, parmi tant d'autres, de l’héritage encore vivace du Japonais.

Le groupe en lui-même ne survécut pas à sa mort.

KAWAKAMI ne fut pas un punk de salon : pour lui le D-beat était tout et les excès une fin en soi. Beaucoup d'artistes radicaux, ont tenté d'effacer la ligne pouvant exister entre art et style de vie. KAWAKAMI n'avait pas cette prétention. Il vivait sa musique et à travers elle, il vit encore.

RESPECT !

Us et coutumes

La majeur partie des crusties est insupportable même à jeun. Discuter avec eux présente souvent autant d'intérêt que jouer à la pétanque avec des petits pois.

Mais leurs fringues reflètent toutefois une certaine patience et créativité.

Ainsi, quand ça commence à « geler velu d'chez Georges » (comme dit l'adage bien connu), le crusty doit se prémunir contre le froid.

Pour ça, comme tout le monde, il porte, le plus souvent, un blouson. Bon, le blouson du «  sage de la rue » (en général un clodo de 40 piges) ou de l'illettré moitié moins vieux, change quelque peu de la doudoune avec col en fourrure ridicule qu'on croise parfois dans un bar branché. On ne dit plus « branché ? Moi si.

En cuir, pour les bouffeurs de steaks, il est symbole, lui aussi, de l'amour du gazier pour la mode DIY.

Parfois, une belle photo vaut mieux qu'un long discours...

Bon, le ceintre n'est pas une obligation mais ça évite de s'assoir sur la veste et ainsi de s'empaller le derrière, si d'aventure, on est distrait. Comme pour le reste de la panoplie, il n'y a pas de réelle règle établie.

Bon, à part la profusion de clous. C'est important les clous hein, surtout en musique !

C'est d'ailleurs pour ça qu'on dit : le clou du spectacle.

Non ? Bon.

KAWAKAMI 4 EVER...

DISCLOSE “Nightmare Or Reality”

Si vous ne devez avoir qu'une seule plaque de Disclose ou si vous voulez découvrir le groupe : que ce soit avec celle-ci.  Avec Once The War Started ... aussi, déjà chroniqué par mon groin. Ce qui fait deux, en effet. Les compétences en maths, c'est super important dans la vie.

Comment vous la procurer ? A part sur Discog à un prix plus ou moins indécent, vois pas... Ou alors c'est pas légal. Plus simple. Mais pas légal.

Le style de groupe, je l'ai déjà décrit, du coup plus grand chose à dire, me rétorquerez-vous.

Et bien essayons toute de même d'éviter les répétitions.

Chaud.

Dix titres absolument génialissimes ! Quelle belle preuve d'objectivité...

Bien sûr  qu'évidemment que forcément que la ressemblance avec les premiers Discharge est frappante. Le mimétisme serait parfait si les Anglais avaient rajouté encore une couche de grésillement sur leur prod. Cette plaque est donc un arrêt dans le temps, malgré sa sortie finalement assez récente : 1999.  Dix titres placés sous le signe du Punk absolu. Un morceau comme “Future Extinction” flaire tellement l'hymen, oups, l'hymne total que ça en devient indécent.

Pour les maboules du genre, Disclose, c'est juste la panacée. Vous consommerez les plantes que vous voulez en écoutant le combo : ce n'est pas mon problème.

Et puis en soirée, en citant le groupe, pire encore, en le faisant écouter, vous passerez pour un alien absolu. Pas celui qui pointe l'espace avec son doigt tout caca mais celui qui bouffe la gueule à tout le monde en bavant de l'acide.

Et ça c'est cool : pouvoir baver sans qu'on vienne vous le reprocher.

Lu et approuvé (j'espère)

Crom-Cruach

le 26/07/2016