À Terre - EMBRASSER LA NUIT
Chronique CD album (34:17)

- Style
Post-hardcore dépressif - Label(s)
Autoproduit - Date de sortie
24 January 2025 - Lieu d'enregistrement Studio Shorebreaker
- écouter via bandcamp
Quatre ans de maturation, medley d’influences assumé entre Fange et Balavoine, imagerie sinistre du cadavre giboyeux en artwork à la titraille de tracklist qui ferait chouiner Jotaro Kujo, casting de prod’ 5 étoiles affichant Johannes Buff (Zombie Zombie…) au mixage et Benoît Bel (Mermonte…) au mastering, premières armes assurées en opening de Pilori ou Year Of No Light… Y a pas à chier, si avec un CV pareil la p’tite bande de Gascono-Basques en question échoue à nous faire Embrasser La Nuit, faudra pas s’étonner à ce que leur pitance leur soit glissée sous une grille À Terre.
Et au final, tout cela ne nous dévoile pas plus que ça de quoi relève tout ce confit de neurasthénie visuelle chronique… Alors quoi ? Est-ce que je vais me bouffer une rafale de doom chiantissime qui slammera une pelletée de slogans dépressifs éculés jusqu’à la moelle épinière ?
Bah la question, elle est en fait pas si vite répondue que ça. Tempos, distos, ambiances, tonalités ou encore tessitures ; Embrasser La Nuit se fait un point d’honneur à brouiller les pistes de track en track, aussi bien que dans leurs structures propres. Le post-hardcore dans toute sa sévérité (« L’Appel de la Nuit ») y côtoie aussi bien les modulations les plus ambient des textures industrielles (« ÂCÂB ») que la rugosité instrumentale d’un punk rock débridé (« Nous Sommes La Nuit »). Parfois imprécis, jamais extravagant, le mastering de l’ensemble confère à À Terre une identité sonore unique, fabriquant un post-metal sludgisé dans toute la mélancolie du procédé (au summum de l’abîme de noirceur que constituent les presque 9 minutes de « Prophétie »)
Vocalement parlant, Grégoire Caussèque imprime à l’ensemble une trame émotionnelle d’une profondeur vertigineuse. Tout à la fois agressives et mélancoliques, ses inspirations revendiquées envers le hip hop incisif de PNL (« Tous Morts ») et la poésie désœuvrée d’un Bashung en intérim chez Converge (« Paris Sous Les Tombes ») déroulent une série de textes d’une rare intensité, flirtant avec le screamo (« Presque Morts »). L’omniprésente thématique de la nuit, visible jusque dans le titre de l’album, se dessine au gré d’une puissance évocatrice transpirant par tous les pores de la déréliction sonore que construit À Terre.
Pour authentique que sache se montrer la dynamique d’Embrasser La Nuit, il peut lui arriver de manquer d’épaisseur et d’engluer sa pesanteur dans un excès de zèle un peu forcé. Pour bien entamer une année 2025 s’annonçant si cafardeuse et bordélique, on ne pourra tout de même pas priver À Terre du bénéfice de la conjoncture appropriée pour tirer le meilleur parti de leur écoute !
5 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 06/02/2025 à 10:07:39
Chouette kro !
Seisachtheion le 06/02/2025 à 16:41:56
Chouette album !
Aldorus Berthier le 07/02/2025 à 10:45:57
Chouettes collègues !
Vincent Bouvier le 07/02/2025 à 11:04:57
Chouette 'zine!
Xuaterc le 07/02/2025 à 11:42:24
Chouette hibou!
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