Convocation - Ashes Coalesce
Chronique Vinyle 12" (44:59)

- Style
Funeral doom - Label(s)
Sentient Ruin - Date de sortie
3 juillet 2020 - écouter via bandcamp
« Sinulla ei olisi masennuslääkkeitä, kiitos? Minulla ei ole enempää. Tai oluita. otan myös.»
Retenez bien cette phrase et apprenez-la par coeur. Vous aurez l'air moins con lors du prochain concert de Convocation. Parce que vous irez forcément au prochain live du duo finlandais (qui se trouve être le KillTown Death Fest 2021). Si après l'écoute de Ashes Coalesce, vous n'avez toujours pas décidé d'y aller, vous êtes vraiment nazes (tout autant que cette expression peut l'être). Ou mort. Dans ce cas, vous serez pile dans le thème, et là, on pourra pas vous reprocher votre jusqu'au-boutisme.
Bref, Convocation marque le pas avec ce « sophomore », comme disent les Anglo-Saxons. Un changement de label plus tard, les voilà passés chez les Américains de Sentient Ruin, le duo ne prouve au final qu'une chose : qu'il n'a plus rien à prouver.
Analyse.
L'entrée en matière se fait aisément. On a l'étrange impression de n'avoir, comme unique choix que d'y rentrer (vous noterez l'oxymore en début de chro. Challenge done!). Le ton est donné: tout au long de cette longue piste, (et qui, soit dit en passant, sera le cas sur tout l'album) notre petite âme erre dans un décor musical absolument monumental, tragique, théâtral. Le chant growlé de MN (Dark Budha Rising) y est puissant et imposant, avec toute la contenance du drame. Appuyé par des instrumentations parfois à la limite de l'épique (« The Absence of Grief » par exemple), il (le chant) serpente sournoisement trainant derrière lui un maelström d'immondices malsaines. Puissant et affirmé (le growl final de « Misery Form » résonne encore entre mes murs), il part puiser la noirceur tellurique pour nous plonger dans l'obscurité. Impressionnant. Vraiment. L'apothéose de « The Abscence of Grief », durant laquelle vient se greffer un chant féminin est juste parfaite. MN est à lui tout seul le souffle de tous les spectres que la terre ait pu porter.
LL, pour la partie instrumentale, nous fait valser entre des riffs de death massifs mais atmosphériques (« The Abscence of Grief », toujours) et des grandes lattes de Funeral. Les guitares abrasives nous râpent le cerveau tout autant que la rythmique nous envoie dans les cordes. Pour autant, ces gentils messieurs oeuvrent dans le funeral doom et ce ne serait pas vous mentir de vous dire que l'aura de Skepticism plane au-dessus d'Ashes Coalesce. Période Stormcrowfleet. Les longues nappes de synthés, la rythmique digne d'une pulsation cosmique et stellaire, les arpèges reverbés te laissant seul dans le paysage. « Portal Closed » en est un très bon exemple ; cette dernière piste, fermant l'album, nous laisse en suspens. Sentiment très étrange, notamment dû au fait de la puissance avec lequel il est amené. Voilà bien une belle manière de synthétiser ce que peut être le doom: la dissection d'un moment, d'un instant, d'un sentiment.
Outre le spectre de Skepticism, je ne peux pas m'empêcher de voir un clin d'oeil à Coven et son mythique Witchcraft Destroys Minds & Reaps Souls (1969), notamment sur « Misery Form ». L'ambiance occulte psychédélique (la naïveté en moins) et ces choeurs féminins ainsi que ces chants leads ne sont pas anodins.
Toujours est-il que ça doit guincher sévère dans les cimetières. Convocation fait trembler les murs et nous propose, à grands coups de distorsion, de venir réveiller les morts. La cohérence de l'ensemble pourtant composé de nombreux éléments d'horizons divers, la puissance du chant et des compos nous convainquent sans aucun mal. Et un album de plus au très grand panthéon du doom.
5 COMMENTAIRES
Seisachtheion le 02/07/2020 à 10:41:28
Aaaah la Finlande ! Cette terre bénie par les dieux du Metal !
Xuaterc le 02/07/2020 à 13:04:57
Ce n'est pas bon de mélanger anti dépresseurs et bières.
gulo gulo le 05/07/2020 à 18:46:16
Quel ennui, ceci dit, cet album.
Vincent Bouvier le 05/07/2020 à 21:15:57
Ah! Une petite explication du pourquoi du comment?
gulo gulo le 06/07/2020 à 10:13:26
Je ne sais pas, la platitude extrême de ce mélange bourgeois de brutalité cotelée et de désespoir compassé ?
Dans le genre funeral cossu, que je n'aime guère, je préfère Indesinence ou à la rigueur Inverloch.
Et sinon, en funeral tout court, Evoken ou Thergothon. Colosseum si je veux du sirupeux.
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