Demersal - Death Routines
Chronique CD album (11:31)

- Style
Blackened Skramz chaotique - Label(s)
Zegema Beach Records, DingleBerry Records, Out Of The Thunes Records... - Date de sortie
16 septembre 2021 - Lieu d'enregistrement Angry Music Studios
- écouter via bandcamp
La formation danoise de Demersal a attiré avec Death Routine l’attention de labels aussi illustres que Zegema Beach Records ou encore DingleBerry Records. Il y a des labels comme ça qui t’inspirent totalement confiance et pour lesquels tu irais chroniquer les yeux fermés. Ces deux-là en font partie. Et puis, il y a les autres, les « petits », les singuliers, les galériens, les fauchés ceux qui ne font pas beaucoup parler d’eux mais qui par sens de la solidarité et par amour de la scène hardcore font comme ils le peuvent pour faire vivre les marges (et pas celles que se fait Roadrunner Mouaha !) Out Of The Thunes Records est de ceux-là. Mon adhésion et la plus-value qu’incarne ce label me touchent, j’y trouve de la matière à défendre. Rien n’est musical là-dedans et pourtant mon cœur balance déjà. La musique c’est satisfaisant en soi… même si ce qu’incarne ses acteurs peut tout autant travailler tes affects… C’est le cas pour Demersal et ses soutiens, et c’est tant mieux.
Première impression à chaud… En découdre rapidement ! Avec qui avec quoi ? Peu importe ! L’urgence se veut pressante et irrésistible, l’attente vaine et suicidaire. « The Root Have Grown Too Strong » souffle d’entrée de jeu tout sur son passage. Avec ce titre on a déjà un très bon topo d’ensemble de ce qui devrait nous combler. La charge explosive est concentrée, le riffing est morcelé et décharné lorsque l’acception Hardcore se veut chaotique, il est également passionnel et poignant lorsque le Black et le Screamo s’embrassent allègrement. La fièvre et la virulence de ce titre retombent brutalement pour basculer sur une succession d’arpèges dont la beauté n’a d’égale que sa simplicité et sa contenante mélancolie. Une entame d’EP parfaite nous offrant de manière hyper concentrée un Hardcore tantôt virulent de brutalité, tantôt sensible de vulnérabilité. Les dissonances noisecore s’enchainent à la cadence des nombreux blast-Beat pour ne laisser pourtant in fine qu’un sentiment d’harmonie. L’équilibre Blackened Skramz est vraiment bien trouvé sur ce court EP avec en bonus quelques fulgurances Mathcore qui éventuellement vous perdront dans leurs errances rythmiques « Suffer for each other ».
Les musiciens sont tous dans l’game, aucun n’est mis en retrait ni dans le mix ni dans le riffing. Les membres de Demersal jouent ensemble depuis 2017, de quoi permettre à chacun de trouver sa place. Le batteur compense son manque de techniques par une rapidité me rappelant que la routine est mortelle et paradoxalement participe toujours plus de l’accélération sociale. Death Routine est un EP qui nous évite de tomber dans cet écueil et nous surprend de bout en bout. Le chant est testostéroné au possible donc frontal et binaire, et non sans rappeler le chien fou de Year Of The Knife. Une expressivité hardcore que l’on apprécie d’autant plus que le deuxième chanteur contrebalance vraiment bien ces attaques primaires avec sa signature vocale davantage typée Screamo. Les deux coreux de Demersal se partagent des lignes de chants dont la teneur se veut elle aussi violente et délicate à la fois. Des oppositions qui convergent pour ne laisser en substance que l’émotion brute Hardcore.
Demersal joue sur Death routine la carte de la subtilité et trouve une fois le déluge rythmique et les distorsions hardcore plaquées, le supplément d’âme que les Emo-kids salueront certainement.
1 COMMENTAIRE
Pingouins le 27/09/2021 à 17:15:38
Super skeud !
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