Doom Beach - Copperhead

Doom Beach, ce sont deux mots et un foutu cauchemar à écouter, 28 minutes de noise, punk, sludge et de hardcore abrasives et rugueuses, jouées pied au plancher et les compteurs dans le rouge, la rage en bandoulière et la volonté d’en finir le plus vite possible, en broyant et concassant jusqu’au dernier millimètre carré d’espoir qu’il vous reste encore, comme lorsque vous pensiez qu’à un moment ça allait se calmer, qu’il y aurait une ouverture et une pause, mais rien, inexorablement ce disque vous pousse dans vos retranchements pour vous rattraper par la nuque et vous appuyer la joue contre le béton froid et vous faire sentir son haleine dégueulasse de fin du monde, la vraie, sale et méchante, avec rien à sauver et pas de héros pour venir nous tirer d’affaire, vous hurler ses histoires sordides et vous rappeler que vous êtes foutu, complètement foutu, qu’après la violence de "Copperhead" viendra encore celle de "Self", "How To Love an Insect" ou le terrifiant "Every Building A Prison" pour vous achever, il n’y aura pas de répit, pas de cessez-le-feu, mais des coups de boutoir de plus en plus violents, jusqu’à ce que vous n’en puissiez plus et n’attendiez plus que d’être délivrés de ce cataclysme sonore, somme de rancoeurs rances, d’humiliation ravalées et de colère macérée, qu’il vous laisse sonnés, mais soulagés que cette furie noire se termine enfin après 28 minutes exténuantes. 

Marc

le 19/12/2022