Early Graves - Goner

En 2010, juste après la sortie de ce deuxième album, Makh Daniels, frontman du groupe, passait l’arme à gauche dans un accident de la route alors que le combo voyageait de l’Oregon au Nevada. Mais ce n’est pas à cause de ce tragique fait divers que ce skeud restera gravé dans tes oreilles.

Pourtant, il m’est apparu important d’inscrire Goner dans sa propre histoire tragique.

Car, les gars de Californie ont pondu un monstre à l’authenticité absolue et qui ravira tous les ignorants fans de musique sauvage. Ceux qui ne connaissent pas encore ce skeud donc.

Certains citeront des combos de post-HxC, d’autres des groupes de Neocrust. Les fans de Grind dresseront ce qui leur reste d’oreilles et les thrashers trouveront de quoi assouvir leurs vices.

Car Goner est, en réalité, un exercice de brutalité bâtarde totale. Chacun des titres de Goner renifle en effet la folie, le mal-être et la bestialité.

Tu veux de la dissonance ? T’en as. Tu veux du groove de vélociraptor ? Goner en est gavé. Tu veux un chant à l’arraché où le gazier a dû faire qu’une seule prise ? Makh va te tabasser.

On est l’hybridité absolu,e mec. Car le sludge s’invitera aussi dans le marécage boueux des gars vraiment pas nets.

Goner se ressent. Goner se prend en pleine face. Goner se passe et se repasse, épuisant et galvanisant à la fois.

25 minutes et 46 secondes de dévastation sonore a déferlé sur ta pauvre petite vie de bouse, vouée à rien. Sorti de nulle part trois ans plus tôt et retournant à l’oubli six ans plus tard, Early Graves sera la bande son de celle-ci, à jamais.

Crom-Cruach

le 18/12/2022