Electric Eye - Horizons

Chronique CD album (41:40)

chronique Electric Eye - Horizons

En 1991, les écossais de Primal Scream délivraient Screamadelica (Creation). Un album post 80's, camé jusqu'à l'os, mêlant avec le même plaisir Classic Rock et House.

Il s'agit du 3e opus d'un groupe presque anonyme à l'époque,  Bobby Gillespie ayant officié chez The Jesus and Marychain sur leur culte Psychocandy...

De bouts de riffs, d'emprunts à peine habillés et de collages, Screamadelica – vieux d'un jour de sortie de Nevermind – s'avère être imparable et 30 ans plus tard, il est culte.

On ne saura jamais, si l'excellent label Fuzz Club records a senti l'affaire, mais force est de constater que le choix de défendre le 4e album de Electric Eye, est plutôt bien vu ; dans l'idée d'une postérité relative.

 

En 2021, Horizons a quelques arguments à faire valoir. La trame de l'album s'articule autour des épopées de Jacques-Yves Cousteau avec une vision (rétro) futuriste (forcément). Conçu sur la petite île de Utsira par un quatuor bien occupé par les synthés modulaires, les basses énormes et les deck à cassettes ! Rétro, je vous disais.

 

Bien à leur affaire, les norvégiens ont le groove qui voyage et c'est rapidement addictif. Peu de groupes peuvent se permettre de démarrer un morceau-terminus par un véritable feu d'artifice « The Singularity » (bien nommé) sans que cela sonne ridicule.

Si la mer, les vents et les plantes sont conviés dans l'album, c'est aussi pour rappeler que la Nature occupe un espace plus important dans les pensées de chacun d'entre nous. En 2021, difficile d'ignorer les changements climatiques et la surconsommation.

À sa mesure, Horizons est un manifeste politique. Sans évoquer les controverses de l'homme au bonnet rouge, le fait de reprendre son image, d'évoquer les fonds marins, ils parlent d'une nature qu'ils ne reconnaissent plus. Les titres des opus précédents parlent d'eux-mêmes, Different Sun ayant été composé après qu'un ouragan ait ravagé leur ville le jour du nouvel An 2015.

 

Electric Eye est en route depuis une dizaine d'années. On les sent très honnêtes dans leur façon de s'approprier ces sons typés à la Can, Hawkwind, Aphrodite's Child (dont l'immense 666 doit trôner en bonne place dans leur pile de vinyles) et... le Screamadelica pour cette façon de construire des bouts narratifs comme « The Sleeping Sharks ».

 

Honnête aussi lorsqu'ils décident le 30 octobre 2021 – à 5 jours de la sortie de l'album – de rompre le canal de communication qu'est Facebook.

La promo n'étant pas la compromission chez eux.

Si ma carcasse me porte jusque là, voici l'album dont je serais ravi de reparler dans 30 ans. Histoire de voir, si le culte à pris !

 

photo de Eric D-Toorop
le 20/01/2022

1 COMMENTAIRE

MOLAND

MOLAND le 23/01/2022 à 01:00:55

Tu allèches 


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