General Lee - Knives out, everybody !

Résumons cet album en onomatopées : 

Vroum vroum
(larsen)
Boom boom boom
(larsen)
Rha rha rha
(larsen)
Boom boom boom
(larsen)
(larsen) Booom (larsen)
Pan Pan Pan PAAAANNNNNN !
(larsen)
BOUAHHHH
(larsen)
La la la. BOOM.

Bon, c'est un tout petit peu plus compliqué que ça.
Les membres de General Lee doivent être la descendance cachée de Jacques Ducrez, le bourreau de Bethune.
C'est massif, méchant, hyper violent, ça part dans tous les sens et ça ne fait pas semblant. 
Ils en font parfois un peu "trop". Le "trop" tient dans un mot : "larsen".

Ce "trop" couplé à un pétage de plomb qui touche au génie dans cette superbe pochette de cramé ?! Ou encore le cadeau de contribution Ulele : Une roulette à pizza (best contrepartie ever).

Ce craquage est evidemment musical, ça tombe bien : j'attends plutôt du groupe qu'il me terrasse, pas qu'il m'en foute plein les mirettes ou m'aide à découper ma Sodebo 4 fromages. Sauf que là aussi GL va un peu trop loin. 
Je torche tout de suite la question problématique du sifflement des guitares.

Pourquoi ? Pas de problème pour l'idée, c'est assez courant dans le genre, mais les larsens reviennent ici environ 2 à 3 fois par morceau. C'est éreintant et irritant...

Que l'on fasse un album de hardcore chaotique pour mettre à mal ludiquement les oreilles est une chose, qu'on les agresse vraiment en est une autre...
C'est con parce qu'autour de ces larsens...c'est d'la bonne ! 

Hardcore chaotique : sombre, noir, malsain (peut-être pas assez poussé ce point soit dit en passant), agressif, surexcité, rapide, concis...
Je comprends d'ailleurs mieux pourquoi ça me semblait aussi bordélique lors de ma dernière expérience GL en live. 
Une croisé entre Converge et le 1er Norma Jean ("The nameless six") ou The chariot (pour les larsens / copyright Sam): pas d'la musique de tapette (je me décharge de ma propre expression).

La première écoute a d'ailleurs peu de chances d'être la plus agréable. Ouais, les larsens, tu m'as compris. C'est aussi, qu'EN APPARENCE c'est le bordel.
Si j'ai écrit "EN APPARENCE" en majuscule, c'est pour qu'on ne me fasse pas de reproche par la suite.
Ouais, c'est un bordel pour l'oreille inattentive ou ayant peu goutée à cette musique de ronchon...

Les chaoteux (si si ça existe...depuis..MAINTENANT) sont en réalité de fins mélomanes qui laissent les instruments s'exprimer en toute violence.
A ce sujet : il y a beaucoup trop de guitares. 3. Dans une musique naturellement un peu bordélique, il s'agit de décomposer tout ça. Pas facile lorsque c'est étouffé derrière des sifflements (j'avoue, j'fais un blocage).
Mais pourtant s'y cache un travail "mélodique" et de profondeur.

Il y a de vraies structures derrière ces moteurs à cris, une perf' et une construction pour mettre des mandales en live.
Se dessinent aussi, de manière progressive, les contours d'un album qui va tantôt à toute vitesse ou s'exprime avec un peu de lenteur. Les changements de rythme sont aussi l'occasion que ce bordel est le résultat d'un putain de calcul uniquement décomposable par un mathématicien Bac+8.

J'peux aussi vous causer de l'ambiance, qui va bien au delà de la pochette et du pétage de cordes vocales. Le groupe s'est amusé à lancer son album avec le moteur vrombissant d'une General Lee, un interlude à la Sergio Leone, des trompettes apocalyptiques.
Ils ont aussi invité le chanteur de The Prestige (la bonne idée!), celui d'Aqme / The butcher's rodeo et une chanteuse pour "Night Chaser" qui vient poser un peu de féminité et de clarté pour une clôture tout en violence, puissance ET volupté.

Il y a donc des tas de choses à dire sur cet album. Ce General Lee n'est pas le meilleur, mais le groupe s'est efforcé d'aller un peu plus loin dans son style...et n'a pas failli de ce côté là, sauf que...le rendu n'est pas à la hauteur de l'ambition (ou de mes attentes). Puis si les mots ne vous suffisent pas, vous cliquez à gauche de la page pour vérifier au cas où leur hardcore du chaos ne vous mettrait pas vraiment K.O. Ok ?

Tookie

le 04/08/2015