In Cauda Venenum - G.O.H.E.
Chronique CD album (43:56)

- Style
Black Metal moderne - Label(s)
Les Acteurs De L'Ombre Productions - Date de sortie
9 octobre 2020 - écouter via bandcamp
Il est à peu près certain que le groupe lyonnais In Cauda Venenum apprécie deux choses pour écrire sa musique: privilégier le temps long quand il compose et les arts de manière générale: la peinture pour illustrer ses sorties, l’audiovisuel en 2016, c’est maintenant au tour de la littérature. Après sa participation remarquée au split album Spectrale / ICV / Heir, avec son interprétation de thèmes composés par Angelo Badalamenti pour la série télévisée Twin Peaks, il a pris son temps pour donner un successeur à son premier album, sorti en 2015.
La forme n’a pas beaucoup évolué, l’auditeur a toujours affaire à un superbe digipak minimaliste, illustré par Jeff Grimal, tandis que l’album est divisé en deux titres d’un peu plus de 21 minutes chacun. ICV aime toujours autant prendre son temps pour mettre en place ses ambiances: « Malédiction » débute par quelques notes éthérées de synthé, suivies par le sample d’un extrait d’une interview de l’écrivain américain James Ellroy, en anglais, rapidement soutenu par un violoncelle lugubre. La charge Black Metal surgit au bout de trois minutes: rythmiques effrénées, cavalcade guitaristiques, hurlements noyés dans le mix... Depuis la sortie de l’éponyme, sa musique a gagné en maturité. Les tempos sont variés, au service d’ambiances encore plus travaillées, très visuelles; cette impression est renforcée par l’intégration dans le line-up du groupe d’un violoncelliste. Son apport est non négligeable, même si il est plutôt discret, surtout sur le premier titre, « Malédiction ». On y retrouve également un piano et une contrebasse sur le pont central.
Le second, « Délivrance », dans le riffing mais aussi dans les tonalités du violoncelle, plus présent que sur « Malédiction », me paraît plus lumineux, un peu moins sombre, avec, assez paradoxalement,un côté Doom prononcé. Les deux titres sont émaillés de nombreux extraits d’interviews de James Ellroy parlant en particulier de l’autopsie de sa mère, un crime odieux resté impuni. Ictus, tête pensante d’ICV, a été très influencé, depuis un long moment par le sujet (examinez en détails les clips du groupe pour vous faire une idée). Je me suis, de ce fait, penché dessus en préparant cette chronique, et je comprends aisément qu’il inspire un groupe de Black Metal.
In Cauda Venenum confirme avec G.O.H.E. (Geneva Odelia Hilliker Ellroy, le nom complet de la mère de James Ellroy) tout le bien que j’avais pensé du titre présent sur le split mentionné plus haut, grâce à un Black Metal épique, évocateur, mélodique.
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