In Demoni - Stupid Jokes for Brutal Folks

Chronique CD album (34:46)

chronique In Demoni - Stupid Jokes for Brutal Folks

« Je ne sais pas ce qu’ils trafiquent, mais la pochette surbute : j’achète ! », épisode #4

 

Cela faisait longtemps que je n’avais pas cédé aux sirènes trompeuses d’un artwork qui tue, mais là vous avouerez : les Tortues Ninjas qui jouent un tour pendable à Chuck Norris himself, ça interpelle rétine et neurones ! Et puis ce titre mazette : Blagues Stupides pour Grosses Brutasses… Ne me dites pas que ça ne parle pas au galopin ricanant qui sommeille derrière votre visage candide de voisin(e) / collègue modèle !

 

Pourtant nul Nawak Cartooncore derrière cette alléchante vitrine : avec les années – le groupe existe depuis 11 ans déjà – In Demoni a certes troqué les textes faisant l’apologie de l’apocalypse nucléaire pour des écrits plus légers (vous apprécierez les « Tales from the Clit », « Michelgangbangelo » et autres « Boobnanza »)… Pour autant ces Allemands continuent de pratiquer un Death metal plus gras et rempli de grumeaux qu’un vomito de chef op’ sur le tournage de 2 Girls 1 Cup. Allez, j’exagère un peu : s’il est vrai que le groupe pratique la gerboulade du Cannibal Corpse baignant dans son jus de mucus, et qu’il accommode cette mixture tantôt de slammoshin’ groove, tantôt de déchaînements blastés quasi-grindy, on le surprend également à gratouiller quelques riffs plus techniques, voire à se laisser aller à des accès mélodiques pas vilains.

 

Mais alors dites-moi : pas le moindre « Mouah Ha Ha » au sein de leur purée musicale, histoire d'aller de pair avec les « brillants traits d’esprits » caractérisant ces titres rabelaisiens ?

 

Bien sûr que si. Mais la chose se cantonne principalement aux sempiternels samples et sketchs que vous connaissez bien pour en avoir déjà entendu l’équivalent sur moults autres albums lourdingues. On notera toutefois une petite originalité, moins fréquente : une voix shriekée qui, si elle complète classiquement le growl et les Brü Brü qui règnent ici en maîtres, évoque moins les démons ancestraux du Grand Nord qu’un super-vilain de dessin animé ayant décidé de transformer les héros en brochette de chamallows cramés. Notez quand même que, du Black pur et dur, on peut en trouver des microtraces sur ce 3e album : matez donc, vers 0:10 sur « Boobnanza », après le début très typé « Tagada-Tagada sur Jolly Jumper », quand s’élève soudain une noire menace mélodique. Et cette dernière de rehausser d’ailleurs agréablement la saveur globale du morceau.

 

Mais si la piste 10 s’avère donc des plus savoureuses – du fait de cette poussée Black, mais également de jolis sprints mélo – on ne peut pas en dire autant de ses consœurs, qui sont parfois « brouillonnantes », parfois un peu fades, et souvent trop peu accrocheuses – à l’exception de quelques plans malheureusement perdus dans la masse. On sauvera également de la corbeille « André and the Stripmunks » avec ses « Round [1] / [2] : Fight ! » et son bel équilibre mélodico-groovy. Ainsi que, dans un pur élan de générosité, « Stalker - Texas Danger », qui s’avère plus rondouillard et focalisé que beaucoup de ses comparses.

 

Alors certes, Stupid Jokes for Brutal Folks nous secoue joyeusement les rognons à la mode de chez Bleuargl, et il nous régale les mirettes sans lésiner sur les clins d’œil fripons. Sauf qu’en termes de plaisirs auriculaires objectifs, celui-ci s’avère beaucoup plus chiche. À essayer avant de l’adopter, donc…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : c’est un peu cruel formulé ainsi, pourtant cela n’est pas loin d’être vrai : si vous vous arrêtez à la pochette et au titre de Stupid Jokes for Brutal Folks, vous aurez goûté à l’essentiel de ce qui s’avère kiffant dans ce 3e album de In Demoni. Car même si cette grosse pochette-surprise de Brutal Death joyeusement gerboulant recèle quelques belles tranches de groove et quelques beaux riffs mélodico-ébouriffants, l’ensemble stagne un peu trop dans les bas-fonds de la 2nde division pour qu’on s’en resserve une Nième fois avant le dessert.

 

 

 

photo de Cglaume
le 12/11/2024

1 COMMENTAIRE

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 12/11/2024 à 10:24:01

La partie du storytelling de la pochette passée sous silence nonobstant c'est que la fameuse "brochette de chamallows cramés" en quatre couleurs c'est dans la mimine de Chuck Norris qu'elle va finir. Juste au-dessus du sac posé au pied de sa porte.

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