Kataxnia - Νιαούρισμα της Γάτας
Chronique CD album (32:00)

- Style
Neocrust mid-tempo - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
23 juin 2022 - Lieu d'enregistrement Magnanimus Recording Studio, Thessalonique (live)
- écouter via bandcamp
En crust et en Grec, et qui commence par un K, on avait en ces pages évoqué un autre groupe il y a quelques temps.
Quoi ? Kalpa ? Non, vous avez effectivement très bon goût de citer les Athéniens ici (sauf qu'ils sont plutôt dans le hardcore), mais c'était de Kafka (de Patras) et de leur très bon disque éponyme dont on avait causé.
Cette fois, on garde le style et la lettre, et on se dirige vers Thessalonique dans le nord-est du pays pour rendre visite à Kataxnia (évoqués sur la chronique dont je parlais plus haut) et à leur nouvel album Νιαούρισμα της Γάτας (« Le miaulement du chat »), dont la pochette fera probablement plaisir à nos CNTistes sûr·e·s qui fréquentent peut-être ces pages.
Tout comme les paroles, si vous parlez un peu grec. Et si ce n'est pas le cas, en gros, c'est du crust, c'est anar, et voilà (ma compréhension s'arrête là) ! Mais vous avez du bol, vous pouvez trouver toutes les paroles traduites en anglais sur leur bandcamp. Vous y découvrirez des textes plus poétiques que ce à quoi on pourrait initialement s'attendre.
Sur Νιαούρισμα της Γάτας, enregistré live en deux jours en studio, Kataxnia miaulent toutes griffes dehors, et le font d'autant mieux selon moi à partir du second morceau, le premier me laissant toujours un peu déçu malgré de multiples écoutes.
En effet, si « Εσείς οι ζωντανοί » peine un peu à la difficile tâche d'ouvrir un album, son riff de bataille ne faisant pas vraiment mouche par-dessus ce tempo relativement lent, chose qui fonctionne mieux sur le second, qui se trouve être le morceau qui donne son titre à l'album et où le glissement entre parties plus sludgy et le fond crust est mieux articulé à mon sens.
Mais c'est sur le troisième morceau « Στον πηγαιμό για ωραίο θάνατο » que l'on rentre dans le vif du sujet crust, avec cette touche mélodique qui lui donne sa tendance neo. A partir de là et jusqu'à la fin de cette demi-heure de patchs noir et blanc sur fringues noires délavées, tout déroule facilement et agréablement, avec même des violons et une approche folk à la Madame Germen qui sortent sur la pénultième piste « Ετων δέκα έξι » (« à seize ans »), qui semble être une poésie mise en musique, et une préférence personnelle qui ira vers des titres comme le mid-tempo de « Το νεκρό νερό » ou le dernier, « Έρεβος ».
Le chant, lui, est souvent assez peu agressif pour le style, permettant souvent de bien distinguer les paroles (toujours pour peu qu'on comprenne le grec), parfois doublé, ici et là abandonnant l'époumonage systématique pour embrasser des parties plus proches d'un spoken word plus ou moins énervé (le morceau-titre, « Στη μούχλα των καιρών », « Ετων δέκα έξι », etc.), donnant une sensation d'ensemble que le groupe raconte une histoire, ou en tout cas quelque chose qui lui tient vraiment à cœur. Et le style vocal, relativement ancré dans l'éructation presque sloganesque plus que dans les lignes de chant à proprement parler, accentue cette impression.
Dans l'ensemble, malgré son terreau crust inaltérable, Νιαούρισμα της Γάτας est majoritairement constitué de parties plutôt mid-tempo, et on aurait peut-être aimé un peu plus de variations de ce côté-là pour insuffler un peu plus de dynamique à l'album, parfois un peu trop redondant d'un morceau à l'autre.
On appréciera d'un autre côté l'autoproduction et l'éthique DIY portée par Kataxnia, qui n'ont pas de présence sur les réseaux sociaux, laissent leur musique en téléchargement libre et jouent dans des endroits défendant une idée politique similaire à la leur, porteuse d'émancipation et de solidarité collective. Bref, du crust resté ancré dans sa tradition politique.
Νιαούρισμα της Γάτας ne rentrera pas vraiment dans l'histoire du crust mondial. Mais Kataxnia portent le flambeau depuis une bonne dizaine d'années, et leur discographie vaut tout de même une bonne écoute pour celles et ceux qui s'intéressent à ce recoin des musiques sincèrement énervées.
D'où cette bafouille, parce que c'est toujours bien de parler de gens qui font des choses chouettes.
A écouter en rabattant ses manches pour éviter un mauvais coup de griffe.
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 01/04/2023 à 15:38:24
Sympa malgré un chant un peu limite
Pingouins le 01/04/2023 à 18:41:03
Complètement d'accord avec ta chronique en 7 mots, Crom.
J'aurais pu m'arrêter là mais il fallait mettre un peu d'enrobage autour pour faire semblant d'écrire un truc ahah
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