Les Enfants De Dagon - De Profundis

Quand on fait du Metal, il faut avoir du courage à revendre quand on revendique l’influence d’H.P. Lovecraft, le célèbre écrivain américain du début du XXême siècle. Des livres entiers ont été consacrés à ces Lens et l’offre est pléthorique. Pour son premier album, De Profundis, Les Enfants de Dagon, collectif français, veut proposer une œuvre ambitieuse. Pour ce faire il a écrit une histoire originale qui sort via Sliptrick Records (un label américain dont je n'avais jamais entendu parler mais qui semble bien implanté des deux côtés de l'Atlantique). Pour étendre cette histoire, il a également sorti un roman disponible depuis juin 2022 sur leur Bandcamp. Le groupe a pour volonté et mettre en place un concert-spectacle reprenant l'histoire de l'album.

Les Enfants de Dagon propose un Metal protéiforme, à l’image de l’œuvre du reclus de Providence, une sorte de version extrême du Therion du début du millénaire (ça tombe bien, c'est pas ma période préférée des Suédois). Le groupe nous fait naviguer allègrement entre Heavy Metal, Death, Doom, Thrash, le tout mené par un duo de vocalistes, un chant masculin extrême, au registre versatile (chant de cochon, grosse voix d’ours…) et voix féminine dans un registre proche du soprano. L’influence arty de Devil Doll se fait également parfois sentir, lorsque la musique du projet se fait plus cinématographique.

Les cauchemars d’Innsmouth prennent lentement et méticuleusement corps au travers le Metal du groupe. Les cultes innommables aux Profonds, la créature ichtyoïde accrochée à son monolithe, la famille Marsh,

le Rocher du Diable, rien ne manque dans les évocations cauchemardesques proposées par Les Enfants de Dagon. Son projet initial était très ambitieux, et il le fallait dans le contexte que j’évoquais en début de chronique. Fort heureusement, il se montre à la hauteur avec son Metal multidirectionnel, qui se laisse un grand nombre de libertés tout en restant dans un cadre relativement balisé.

Xuaterc

le 12/12/2022