Maul - Seraphic Punishment

Maul, c’est un méchant de film quand il est Darth.

To maul, c’est aussi malmener, mettre en pièce ou mutiler un... truc. Et le nom d’un groupe de Death peu connu des States.

L’un des gratteux est un nerd donc le blase du combo est absolument raccord avec ma première phrase. Il voulait, aussi, un nom qui claque sa race. Thanks to Anthony pour les échanges ! Pour finir, ce dernier manie un « Maul Hammer » dans son boulot.

J’écoute peu de Death ricain et surtout celui qui vient d’un bled comme Fargo dans le Dakota du nord. Et puis j’aime pas trop que mon OSDM soit trop bousculé non plus.

Maul, c’est pourtant un solide frontman qui, ne se contentant pas d’un growl puissant à la Ross Dolan, se permet des multiples variations glaireuse et inquiétante. Il pause même un fugace chant clair, tout en faisant baigner continuellement ses vocaux dans le malsain le plus total. Garrett, au mic, est convaincant, un point c’est tout.

Mais la rythmique binaire du premier titre nous pause question... Pour un groupe de Death, ça fait pas bien sérieux.

Cependant, il se passe déjà pas mal de choses en une minute de morceau. Alors, on se redresse sur son siège, en débouchant une roteuse.

Un clavier fantomatique et une pesanteur de grosse bête noire s’invitent aussi en ouvrant la véritable dimension du Death Metal, faite d’infection et d’effrayant.

Les gaziers réclament, cependant, officiellement, un héritage D-Beat, Hardcore, Doom et Thrash.

Le mid tempo régnera en maître même si le Thrash Crossover powertripé pointera parfois le bout de son gros nez crotté comme sur le destructeur "Repulsive Intruder" (avec en guest, Aaron Dudgeon de Phobophilic) et un "Monarchy Of Mold" à dénuquer les corps. Alors oui, le spectre d’Immolation, déjà évoqué par le nom de son leader, se fera aussi présent.

La putréfaction de Tomb Mold et de Gatecripper se reniflera aussi dans les coins les plus insalubres de ce monument aux morts. Mais les gars de Maul ne copient en rien les autres prédateurs de la scène. Maul, c’est, aussi, une paire de guitaristes qui ne nous met pas à terre par leurs plans révolutionnaires mais qui fonctionnent comme des parfaits exécutants des basses œuvres.

Maul conjugue les aspects bien oldschool que j’aime en modernisant juste ce qu’il faut la recette éprouvée, par un mix très astucieux.

Écoutez Maul, c’est lire "Morte Saison" de Jack Ketchum : ça laisse des traces. Mais on y revient, transi d’effroi, de dégoût et de joie.

Crom-Cruach

le 03/11/2022