Frankenstein Rooster - The Nerdvrotic Sounds' Escape
Chronique mp3 (54:38)

- Style
Happy Sunny'n'Funny Shred - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2015
écouter "The Spirit of Shawn"
Vieux nanars loués en VHS au vidéo club du coin. Pop-corn abandonné sous les sièges rouges d’une salle fraîchement vidée, tel une offrande au dieu Générique qui, indifférent, n'en finit plus de dérouler son homélie verticale. Pilote à Ray-Ban effectuant l’essai de la GranCabrio Sport sur un extrait de Surfing With The Alien. Guitare à gros nez rouge se dandinant sur la piste du Frantic Freddy’s Friday Nights… Voilà les images qui risquent de venir s’imprimer sur l’écran de vos paupières closes à l’écoute de The Nerdvrotic Sounds' Escape, joyeuse compilation de guitar-heroteries à la fois fun et funky.
Alors non, Frankenstein Rooster n’est pas un mix de La Prière Du Poulet et de The Monster Klub. A la limite, le groupe serait plus proche de la guitare experte et joyeusement déconnante d’un Emiliano Sicilia (en moins déluré quand même) reconverti dans des délires cinématographiques à la Serrabulho (... en pas franchement Porn Grind par contre). D’autant que, tout comme le père Emiliano, le Coq de Frankenstein n’est pas gaulois, mais bien italien. Sauf que le terme de « groupe » n’est ici pas parfaitement adapté, la chose nous étant décrite comme le side-project de Raffaello Indri (Elvenking et Harduo) et Camillo Colleluori (Hollow Haze)… Voilà voilà, non, moi non plus je ne connaissais pas ces formations. Quoiqu'il en soit, les 2 loustics nous proposent un album instrumental très axé sur le shred, mais avec tout plein de références cinématographiques dedans, et surtout – c'est là que ça devient Top Swag – un gros sourire en coin. En même temps, vus le patronyme, la pochette et le nom de certains titres (« The Walking Shred », « Flying In A Yoda’s Dream »…), vous auriez pu le deviner tous seuls!
Première information importante: non, on ne s’emmerde pas le moins du monde sur cet album de pourtant près de 55 minutes garanties sans une once de chant. C’est que le ton varie énormément ici, de parties classiques, optimistes et ensoleillées à la Satriani (« Chtulhu Racing », le très câlin « Mullog », le bien funky « Beastly Dancing », ainsi que le merveilleusement déhanché « The Spirit of Shawn » – qui s’abreuve également à la fontaine Carlos Santana) en morceaux plus touffus, plus exigeants-mais-pourtant-lisibles à la Scale The Summit (… sur « The Phantom Of The 13th Orange », sans le côté Modern/Djent des américains), en passant par quelques détours remarqués vers des sonorités électroniques (qui atteignent leur apogée sur un « Sevean Argagn Dance » uniformément synthétique… Hum, mouaif).
Deuxième information: en dehors du morceau final, la grande majorité des titres possèdent une colonne vertébrale Metal bien solide, ce qui fait que si les petites fleurs ne sont pas toujours absentes des séances de grattage de manche, la moyenne reste quand même relativement couillue. Et quand ce n’est pas le cas, c’est souvent que le ton est plus au remuage de popotin groovy ou à la gentille déconne… Jusqu'à atteindre les limites du Nawak parfois, comme à 1:12 sur « The Walking Shred » où la guitare vient se faire prêter main forte par un kazoo!
Du coup, à quelques exceptions près (le dernier morceau, trop Dance/Synthétiseur, et « Mullog », trop roudoudou) on prend un vrai panard à l’écoute de cet album plein de punch, de soleil et de bonne humeur musclée. Le plus best du meilleur youpi est cependant à mettre au compte de l’euphorisant, puissant et cheveux-au-vent « The Spirit of Shawn », ainsi qu’à celui de « The Walking Shred », speed, evil et quasi-Nawak.
Alors s’il fait beau, que vous avez la patate ainsi que l'envie de mettre un album stimulant sur l’autoradio, malgré le petit cercle de vos co-voituriers qui craint les cordes vocales growleuses, l’album à faire tourner s’appelle définitivement The Nerdvrotic Sounds' Escape. Il devrait électriser tout ce petit monde sans lui faire trop de mal, tout en réussissant à vous refiler la banane des grands jours. Allez zou!
La chronique, version courte: décidément, après Emiliano Sicilia, l’Italie a décidé de prendre le leadership du marché très restreint du Metal Instrumental pour Guitar Hero déluré. Car ce que The Nerdvrotic Sounds' Escape offre, c’est un voyage dans le monde de Joe Satriani, mais revu et corrigé par un journaliste de Mad Movies … Voire même plutôt du regretté Metaluna, étant donné l’ouverture d’esprit et le niveau de déconnographie franchement élevé de la chose!
0 COMMENTAIRE
AJOUTER UN COMMENTAIRE