One Eye Dollar - The Life and Death of the Sheriff Bufford R. Callahan

Usé. Usé de chroniquer du stoner.
Lorsque ma boîte aux lettres accueille une enveloppe à bulles j'en viens presque à souffler et deviner le genre sans même la déchirer.

Par contre je ne suis pas encore devin et les qualités ne se déballent qu'une fois la galette avalée par le mange-disque de la toukenemobile.

Avec One eye dollar c'était facile.

Déjà par subjectivité régionale.
C'est bien simple, si j'étais invité, je pénètrerai dans ma petite asiatique (je parle de ma voiture) et j'irai tout droit pendant 30kms pour atterrir entre les chips et la bière belge de l'apéro-répete du groupe.

Il faut avoir une sacrée imagination pour monter un groupe de stoner dans une région où on pointe des tétons 9 mois par an.
Sauf que pour réchauffer l'atmosphère, les mecs se sont payés un vrai son bien chaud, bien stoner, et un peu metal quand même.

Pourquoi metal ? Parce qu'on ne se refait pas. Ces messieurs ont des petites habitudes dans le vilain monde de gueulard où on porte du noir, égorge des poussins ou écrase des boucs (ou alors c'est l'inverse).
Le son est donc chaud mais aussi très lourd : voilà qui fait du bien et qui colle au genre. Puis niveau nom, les mecs ne peuvent avoir plus belle référence : "One eye dollar"...de Clutch. On ne peut pas louper le rapprochement patronymique et sonore. Puis des metalleux qui font du stoner, ça fait penser à Down. Tout de suite c'est encore plus cool.

Sans compter qu'il y a aussi du lancinant, des lourdeurs à la Kyuss / Fu Manchu / Red Fang et des soli bien classes au milieu de ces influences riffing.

Et parce qu'il y a un chanteur qui colle très bien au style.
Un joli timbre rockailleux, pas trop grave, et de vraies qualités de chanteurs : bonnes lignes de chant, de belles tenues (bien que certaines trainent un peu) et j'en passe....

Mais (oui, il y a toujours un mais), putain c'qu'il est bavard ! Le genre de mec qui en CE2 perdait tous ses bons points pour bavardage.
L'intro de "Lincoln is dead" est un des rares moments où l'on peut respirer et profiter de l'instrumental.
Comme dirait mon père : "il a eun' belle gamelle et n'est bin fier !"
Certes, il y a de quoi, mais il y a aussi des limites.
 

Que One eye dollar se félicite, dans les fondamentaux et dans l'instrumental, même ma mauvaise foi ne trouve rien à redire.
Enfin, si tous les groupes se jettent sur le même style, j'vois pas pourquoi j'me péterai la rondelle à faire dans l'originalité. J'ai donc envie de finir dans une phrase du même style que tous les chroniqueurs peu inspirés de la webzinosphère.
"C'est du bon, ça groove : ça fait du bien par où ça passe." (mais c'est sincère).

Tookie

le 13/02/2015