Royal Republic - LoveCop

Je suis parfois un peu trop du genre à l'ouvrir, et pour modéré que soit le rythme de publication de mes billets d'humeur sur CoreAndCo tout mon entourage attend désormais mes prochaines chroniques comme mon chat quand je lui prépare sa poiscaille à 21h30. Et forcément ça se ponctue de sa part de petits gages de merde à la « Tu perds, tu chroniques le dernier Royal Republic et t'y glisses un petit mot sur le kif qu'on se tape dessus en ce moment ;) », le parieur en question se revendiquant de la communauté gay. So, désolé Pidji toi qui relis chaque publi de la team pour la critique à la con qui va en résulter mais roah, j'ai perdu, assumons. Eh, tant que la corvée peut se donner le luxe d'élargir les chakras du lectorat ; les gus en question tournent bien dans les festoches de metal depuis quelques étés après tout.

Attention eh, la "corvée" en question ne signifie pas que Royal Republic ou plus spécifiquement LoveCop seraient nuls. Pour avoir pris un pied fou devant leur presta au Motocultor 2023 autant qu'un collégien du Tennessee devant celles d'Andrew W.K. dans ses jeunes années, l'hypocrisie me boufferait de l'intérieur. Vraiment et exclusivement parce que les chantres suédois du « power disco » (wah, ça swingue !) gagnent à demeurer dans le roaster des groupes à apprécier au-delà du goût purement subjectif. Honnêtement ? Royal Repu, musicalement parlant je trouve ça franchement assez pauvre et trop sensationnaliste sur les accords entraînants à la base de leurs tubes. Et après ? Après tout, pourquoi ne pas se laisser complètement aller aux plus extrêmes putasseries marketing de la scène hard rock tant qu'elles titillent notre défouloir intérieur jusque dans ses recoins les plus enfouis et que la prod' des œuvres en question ne fait mourir aucun enfant ?

En l'occurrence, le nouveau skeud de Royal Repu se maintient sur la politique qui anime chacun de leurs concerts : faire la fiesta. Si peu de "tioubes" saillent de la tracklist par rapport à leurs habitudes discographiques, « Boots » et « Wow! Wow! Wow! » en tête, LoveCop satisfait intégralement les promesses inhérentes au groupe. Riches dans leur économie, sensuelles dans leur rugosité, les gammes structurant « Freakshow » ou « Lazerlove » retravaillent ce groove dans une formule plus orgiaque sans la départir de son dynamisme. Sur son petit nuage de bête de scène, Royal Repu exalte le plus infime atome de frénésie hard rock dans des compos taillées pour le show à un niveau Mötley Crüe rajeuni, esthétique cuir-moustache et lunettes de soleil en prime comme autant d'électrochocs à la mesure de leur énergie.

Du coup me voilà comme un con à ne pas avoir d'autre vraie note à attribuer à LoveCop que celle du relâchement cathartique absolu ressenti sur le dancefloor en compagnie de l'ami sus-cité. Il est donc le moment de rendre hommage à ses géniteurs pour leur éloignement caractérisé des canons qualitatifs de la scène rock que lui aurait envié Lou Reed à la sortie de Metal Machine Music. Le genre à fédérer un public fêtard aux multiples facettes, avide d'une vraie plualité de genres musicaux sans distinction d'orientation sexuelle ni de style vestimentaire.

Voilà donc payée ma dette envers ce parieur invétéré de mes amis m'ayant fait vendre mon âme au diable, au nez duquel je ris par ailleurs de m'être épargné une vraie notation, et qui m'excusera volontiers de ne pas avoir fait valider cette chronique avant la marche des fiertés de Paris. On verra ça le jour de sa publication mais au vu de ma prédisposition naturelle à tout faire au dernier moment j'ai des doutes, et de toute manière avec le Hellfest en même temps, c'est hélas perdu d'avance pour la portée médiatique... Je fais malgré tout confiance à son char pour diffuser les accords de « Lovecop » à plein volume au passage du boulevard de Magenta ; en attendant, paix et amour dans le monde et, surtout, kiffez bien Royal Repu et aimez-vous les uns les autres, bordel !

Aldorus Berthier

le 13/07/2024