Frontierer - The Skull Burned Wearing Hell Like A Life Vest As The Night Wept

Alors résumons-nous : si je me fie au calcul bullshit fait à la va-vite dans ma chronique d’Unloved, depuis Oxydized ça a dû faire quelque chose comme 1200 ans et quelque que j’attendais une nouvelle sortie de Frontierer un de mes trois groupes préférés de tous les temps, au moment de la sortie de The Skull Burned Wearing Hell Like A Life Vest As The Night Wept (putain c'est long).

Et alors là impossible de ne pas me plaindre à absolument tous les niveaux à la simple écoute du produit fini. Déjà parce qu’un titre pareil, j’ai beau essayer, quasi impossible de le restituer fidèlement dans la moindre conversation où j'essaye d'en vanter les mérites (alors que je te récite de tête sans erreur ni la moindre difficulté le titre de « La notion de chiralité de spin et d'oscillation de saveur des particules supersymétriques définissant un champs scalaire lors d'une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modèle ekpyrotique » de Pryapisme, va comprendre…). Ensuite, paske les loustics en un délai pareil ils ont osé ne sortir qu’un EP d’à peine 12 minutes ; ça valait bien la peine de me laisser pousser une barbe aussi longue… Et surtout, enfin, du fait que c’t’EP mais il est NUL !

Évidemment qu’avec un 8/10 et une place dans mon top 2024 vous ne me croirez pas quand je me fends de ce genre de commentaire… Comparez tout de même avec le classement des albums de vos propres groupes préférés et osez nier l’écart stratosphérique séparant le n°1 avec le quatrième voire le sixième de la discographie à laquelle vous pensez.

 Certes, en cette fin d’année 2024, Frontierer conservait toute l’énergie chaotique de ses compos (« As The Night Wept »)… J’approuve même toujours autant l’audace des nappes atmo enserrant ses breakdowns (« Like A Life Vest »). Sans jamais prétendre me plaindre de la hargne redoutable avec laquelle surgissent ses sursauts électroniques (ils amènent le tempo de « Wearing Hell » avec brio tout en le rythmant avec panache). Et je continuerai sans relâche à me régaler de mosh parts saillant brillamment de la cacophonie ambiante, autant grâce à la profondeur des distos qu’à la foultitude de ses enchaînements d’arpèges colorés (« The Skull Burned »).

Bien évidemment.

Soutenez simplement la comparaison avec la relation symbiotique unifiant chacun de ces éléments dans l’alchimie chaotique d’Orange Mathematics, au sein de l’entropie millimétrée d’Unloved ou en surplomb de la pesanteur apocalyptique d’Oxydized. Voire avec la viralité de l’exécution des compos d’Exhaust (Pyrrhon), pour rester dans le même genre la même année et ce même si l'album en question restera toujours moins bon…

The Skull Burned Wearing Vest Like A Fucking J’m’y Perd Fais Iéch demeure un édifice ouvragé de mathcore violent, jouissif et étrangement lénifiant. Question de durée, de densité et de radicalité, il demeurera hélas anecdotique entouré des monuments jalonnant la discographie de Frontierer. Frustrant malgré toute l’ampleur du kiff dont il est à l’origine ; on en espère une suite, voire un DLC ou même une nouvelle tournée pour en parachever les contours...

_____

La chronique, version courte© et en vidéo, disponible sur Instagram et TikTok !

Aldorus Berthier

le 04/03/2025