The Algorithm - Compiler Optimization Techniques

Chronique CD album (42:48)

chronique The Algorithm - Compiler Optimization Techniques

Allez, puisqu’on se dit tout (quoique tu ne sois pas très bavard*e* de ton côté de l’écran…), autant être honnête: cela fait quelques années déjà que le lapin qui te cause n’est plus tellement branché Djent. Ni même « sonorités synthétiques » d’ailleurs, pour élargir la cible – les élucubrations d’Igorrr restant la seule exception notable à cette récente règle. Sans compter que la Synthwave m’a toujours chatouillé une oreille sans faire frémir l’autre. Du coup, bien que Brute Force ait redressé la barre d’un Octopus4 un peu "mi-molle", je n’étais pas plus émoustillé que cela par la perspective de découvrir la 4e sortie longue durée de l’algorithme musical de Mr Rémi Gallego. D’autant que – laisse tomber! –, 5 morceaux pour presque trois quarts d’heure de musique, ça sentait la purée Electro-Prog bien étirée en longueur, façon Zelda au pays d’Animals as Dream Theaders!

 

Mais c’est bien connu, c’est quand on se trouve dans les moins bonnes dispositions que peuvent arriver les surprises les plus agréables…

 

Et c’est pile-poil ce qui s’est produit avec ce nouvel opus au titre plus nerd que jamais. Car, figurez-vous, ces longues compos passent toutes seules, les titres coulent naturellement, les épisodes cyber-metalliques variés s’enchaînent comme lors d’un plan de l’Agence Tout Risque, et sans se dénaturer aucunement – le micro-processeur reste ici l’instrument le plus largement utilisé – The Algorithm réussit l’exploit de convaincre une nouvelle fois le vieux ronchon que j’étais devenu.

 

Le secret de cette force de conviction renouvelée? Eh bien c’est un secret vous dit-on, donc on ne peut qu’émettre des hypothèses… Sans doute un dosage [Metal djenteux / Electro pure] au quart de poil. De belles accroches (on détaille ça plus loin). Une tension et un enthousiasme constants (parce que les siestes de Pierrot dans le « cloud », ça engourdit les sens). De belles variations entre Synthwave, Djent, Prog, Trance, sonorités 8bits… Et une aptitude à dérouler les tableaux sans temps morts, tel le plus inspiré des scénaristes de Game of Thrones.

 

Le film Compiler Optimization Techniques commence donc sur un long « Cluster » qui alterne séances de "Happy Fitness Synthwave", passages furieusement zébrés de saccades, du bon gros headbang (on s’en dévisse les boulons cervicaux vers 8:58), du zboïïïng en veux-tu en voilà, et un sentiment épique qui porte le regard plus loin que ce à quoi on était habitué. « Fragmentation » est un peu moins flashy, avec ses 2 premières minutes rappelant Vangelis et ses Chariots de Feu, ainsi que sa fin encore une fois bien imprégnée de "Youpi-1-2-3-4-On-Passe-A-l’Autre-Jambe Synthwave". « Superscalar » démarre quant à lui au firmament des morceaux dont le démarrage surbute, sur une effervescence mélodique qui – allez savoir pourquoi – m’évoque une mise en musique de la Théorie des Cordes, puis, après un milieu moins ébouriffant, retourne piqueter d’étoiles le plafond céleste sur sa dernière minute. « Binary Space » joue les gros durs en démarrant sur des saveurs Black Metal, avant de glisser progressivement dans un trip narco’ / Trance qui invite aux expériences sensorielles. Et « Sentinal Node » de terminer sur un bouquet final mêlant les nappes rétro-vaporeuses des vieilles compils Synthétiseur, des vapeurs New Age et le pop-corn des années 80s, tel qu’il a été récemment exhumé par Spielberg dans Ready Player One (les Gremlins, Buckaroo Banzai… ‘voyez le genre?).

 

Alors certes, parfois on regrette un peu que certains morceaux n’aient pas une structure plus Pop, histoire que les thèmes sympas (au hasard: celui qui démarre « Superscalar ») soient repris à intervalles réguliers au sein des morceaux. Mais globalement on se retrouve à kiffer bien plus que ce qui était prévu ce gros morceau de musique faisant un beau trait d’union entre les néons et les consoles des années 80s et le monde dominé par les IA… Du futur? On n’est pas devin, mais une chose est sûre: si Alan Turing étant encore de ce monde, il aurait adoré Compiler Optimization Techniques!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: seulement 5 morceaux pour plus de 40 minutes de musique… Aïe aïe, on risque de se faire suer! Oui mais non, grosse erreur Christopher: Compiler Optimization Techniques est un bloc fluide et polymorphe de Metal électronifié qui prolonge l’œuvre de The Algorithm sans s’enliser, se répéter ni tourner en rond. Pour peu, on aurait l’impression d’avoir trouvé la B.O. alternative de Ready Player One!

photo de Cglaume
le 04/02/2019

2 COMMENTAIRES

sepulturastaman

sepulturastaman le 04/02/2019 à 14:27:15

électronifié toi même !

cglaume

cglaume le 04/02/2019 à 18:32:03

Electroïzifié, pour le dire dans un patois percheron irréprochable :P

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