Ahna - Crimson Dawn

Chronique K7

chronique Ahna - Crimson Dawn

Quoi de mieux qu’un skeud de Stenchcore pour symboliser notre Terre actuelle ?

 

Le terme, souvent synonyme de Crustpunk/core, a été inventé par les vétérans de Deviated Instinct et désigne historiquement, la première vague de Crust bouffant allégrement au râtelier de l’anarcho-punk, du HxC, et du Metal.

Une musique sans espoir, sombre, exposant les horreurs du monde moderne.

Ahna se pose, depuis déjà douze ans, en tant que parfait représentant du mouvement, par sa mixité et les ambiance terrifiantes que le combo déploient. Mené depuis le début par la batteuse et brailleuse Anju Singh, les Canadiens ont leur propre vision du style en montrant une imagerie classique, guerrière et absolument morbide.

 

Pandémie, intoxication médiatique, manipulation des opinions, appauvrissement généralisé des consciences, culture de la peur, meurtres de masse à Hanau, incendies géants en Australie, la folie de Trump, de Bolsonaro, émeutes raciales aux USA, catastrophe chimique de Beyrouth, embrasement indentitaire en Inde,… 2020 a été, plus que toutes autres années, synonyme de fléaux en tout genre.

Dès le mois de mars, Ahna avait pondu sa bande son en faisant entendre alors une grosse base de Death doomy pétrit de fulgurance keuponne.

 

C’est lourd ou hystérique, grésillant, oppressant, un peu bordélique certes aussi.

Pourtant le premier titre, approchant les 7 minutes, se montrent d’une cohérence sans faille. Il débute ainsi par un sample de cavalcade où on distingue Conquête, Guerre, Famine et Mort. Voyez le tableau à la moyenâgeuse ?

En deuxième ligne, "In Death’s grip" est un cauchemar de Death Crust où le chant masculin de GC s’impose sans pitié. L’ensemble basse/guitares, sous accordé évidemment, n’est pas là pour flatter la musicalité mais pour vaporiser le moindre soupçon de félicité.

Le titre éponyme fait mal aussi, variant entre le D-Beat et le mid tempo écrasant. GC vomit ses "myaaaaargh" comme un Johnny Hedlund produit à la fin des 80’s.

Sur "Sick Waste", le timbre d’Anju renvoie immédiatement aussi à celui d’Amy Miret de Nausea, noyé dans un bordel électrique de fin du monde.

Les titres suivants proviendront du même charnier post-apo. Celui qui a vu naître les premiers groupes putrides de Black Metal (Cf l'intro de "Dead Gods").

 

Primitive, totalement furieuse et infiniment inquiétante, Crimson Dawn est bien une peinture de notre temps.

photo de Crom-Cruach
le 13/10/2020

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