Valse Noot - So Straight Architecture

Chronique CD album (38:47)

chronique Valse Noot - So Straight Architecture

Pourquoi chronique-t-on des disques?

Parce que l'on aime parler de ce que l'on aime, pour partager, encourager la découverte, je suppose...

Pas spécialement pour donner son avis, mais puisqu'on y est... Un avis ce n'est qu'un avis parmi tous les autres...

Mais je crois qu'à la base la chronique sert à dire : ce disque existe. Ce n'est pas de la publicité, ne soyons pas cyniques. C'est de l'information. Voilà, ce disque existe, vous pouvez l'acheter, le cas échéant vous pouvez l'écouter là-bas ou ici.

Et ainsi on ne parle pas forcément de quelque chose que l'on aime. Mais il faut bien que quelqu'un en parle. Des gens se cassent le cul (ou pas trop, ça dépend, mais bon, théoriquement...) à composer de la musique et à tenter de la diffuser. Alors on essaie d'en parler, à un moment ou à un autre, quand notre agenda personnel nous le permet.

 

Voilà le nouveau disque de Valse Noot, ce disque existe, sachez-le.

C'est un bon début.

J'avais été intéressé par leur démarche de recherche sur leur première demo 3 titres, sans tout aimer pour autant. Mais je saluais leur quête honnête. Et j'avais envie de connaître la suite. Si bien qu'ils m'ont aimablement envoyé leur premier album, So Straight Architecture présenté ici.

Et si on sent une volonté plus rageuse, plus emportée, j'ai dubité tout le long des multiples écoutes. J'ai été un peu déçu, j'espérais me prendre une bonne petite baffe - au moins ça.

Les compositions passent et ne m'accrochent pas. Les répétitions, comme dans le premier titre, font des longueurs et ne créent pas le tournoiement obsessionnel sensitif qui serait apte à les convoyer vers des strates démentes, restant collées à un labeur de musicien terre-à-terre.

Si la section rythmique peut assurer des contreforts solides (hormis le passage jungle interdit qui me tape sur le système, mais ça c'est encore une question de goût), la guitare se joue trop souvent à mon goût de riffs vaguement matheux et asymétriques, qui tricotent un peu à vide, sans amener de furie bouillonnante ou happer l'intellect. "Delta" commence ainsi sur des tourneries qui sonnent assez synthétiques, même dans les cordes, avec toutefois une bonne ligne de basse. Mais on n'atteint pas le côté hymnique introductif qu'on pourrait espérer. On voit bien la recherche du côté rampant, l'attente, le suspense, la tension... Sans y arriver vraiment. "My words only !". On secouera bien un peu la tête les quatre minutes atteintes... Mais en attendant impatiemment le prochain morceau... ou une intervention surprise qui ferait tout exploser.
Dans la globalité de composition de groupe, les constructions avec montée/fausse montée, dérapage psyché moderne comme sables mouvants en plein milieu du pré, tâchant d'éviter le couplet/refrain suranné, font que le tout est imprévisible parfois, mais pas chaleureux, pas généreux, pas entier: le groupe se dérobe, taquine, oui, danse sur le ring et vous tourne autour de façon énervante... sans jamais vraiment vous mettre de coup.

OH! TU VEUX BATTRE OU QUOI?!?

Merde pourquoi sommes-nous là? Pas pour tiger les germinis, hé! Pas pour danser sur de l'architecture !

MAIS VAS-Y BORDEL, TU VAS M'LA METTRE, TA PUTAIN DE DROITE???!?

Non, Valse Noot biaise le tout, de traviole dans le placo, tu fous ta cheville dedans, elle s'écarte mais ne tient pas, tu pourras pas attacher ta tête de caribou à ce mur-là.

Et si les Valse Noot veulent accrocher ma tête sur le mur de leur local de répèt, j'en serais bien désolé mais je tente juste de définir ce que je ressens. Je m'étais engagé à leur écrire une chronique, je le fais (avec du retard, d'ailleurs...).

Quelques autres maladresses me gênent, comme une citation trop appuyée de Tool dans "To Smithereens", lourde, encombrante... avant de s'acoquiner moins abusivement avec Faith No More.

Aussi, le chant, qui ne me plaisait déjà guère à l'époque de leur trois titres, me tracasse toujours ; c'est personnel, bien-sûr. Un peu moins de Pattoneries (l'ensemble fait tout de même souvent beaucoup penser à Tomahawk – "Run Off The Main", flagrant !, notamment les tchac-poum/riffs desséchés/petits sons d'ambiances au clavier), plus du tout de Serjeries, mais un côté hurlé euh... screamo étonnant (dès le début du lancinant "Out Of My Mouth") apparaît parfois, un peu à côté de l'espace de cuisson je dois dire...

Une apparence artificielle, plastique, à laquelle je n'adhère pas.

Le chant, c'est quand-même quelque chose de très spécial... On sent ou on ne sent pas une énergie, une force, une émotion, pourquoi?, pourquoi pas? C'est un peu comme quand on est attiré ou repoussé par quelqu'un, directement, au premier contact, sans forcément réussir à expliquer quoi que ce soit.

 

Après, il y a tout de même des choses intéressantes, CE N'EST PAS NUL!

Un joli thème tout simple dans les passages épurés de "Be A Better Man" et un placement vocal intéressant pour faire monter la sauce, par exemple. Un beau plan groovy au milieu de "The Forbidden Garden". Un beau jeu de batterie en général, qui fait pas son faignant mais qui coule tout seul. Ou encore, on pourra apprécier le débile et décousu "My Eyes Will Not Dry" et son foisonnement de plans parfois audacieux ! Peut-être un de mes préférés, même s'il comporte quelques longueurs à la fin.

Allez écouter là-bas, faites-vous votre propre idée. Et revenez en discuter si vous voulez, y'a pas de mal à ça!

 

Puté, c'est pas facile tous les jours, la musique. N'importe quel trou d'cul peut balancer son avis tranché sur ce que tu as passé des mois, voire des années à construire.

Valse Noot, je continuerai à vous suivre, peut-être le prochain me transcendera, qu'est-ce que j'en sais!?!

Merci pour l'envoi, et peut-être à plus tard.

photo de El Gep
le 27/03/2015

1 COMMENTAIRE

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 30/03/2015 à 16:52:50

Effectivement le côté "synthétique" est un peu trop présent, et les grattes fort bavardes quand même. Le Tout, un peu en trop pour être vraiment attraper... me demande en live...

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