Vmo - DEATH RAVE

Depuis de nombreuses années déjà, je suis pourvoyeur de bizarreries en provenance des moindres recoins du globe. En 2016, Catastrophic Anonymous, le premier album du Violent Magic Orchestra, avait bien évidemment attiré mon attention. Ce dernier est né de la rencontre entre la tribu d’Osaka Vampillia et Pete Swanson (ex-Yellow Swans). À l’époque, le groupe proposait un Noise Black plutôt velu. Huit ans se sont écoulés depuis, et les Japonais en ont profité pour tourner de manière intensive et faire évoluer leur formule vers une brutale Techno Gabber teintée de Black Metal. Baptisé Death Rave, ce nouvel opus porte plutôt bien son nom puisque l’un des buts avoués de VMO est de créer un rituel venu d’un futur proche, 2099 : une musique dansante qui incite au moshpit.

Prétendument en provenance de Helvetech, une planète imaginaire dont le nom est un mélange entre le terme helvete (enfer, en norvégien) et techno, VMO présente ici une musique qui penche résolument vers l’électro, avec des gros beats bien grassouillets, propres à faire remuer leur popotin même aux morts, plus que Thriller, par exemple. Death Rave marque les débuts derrière le micro du vocaliste qui se fait appeler Xasthur, tandis qu’Attila Csihar vient l’épauler sur "Song For The Moon" (un titre étonnamment calme et atmosphérique), comme il l’avait déjà fait sur Catastrophic Anonymous.

L’expérience offerte par le sextet est à la fois bluffante et déconcertante, essayant, avec succès, de tracer un pont entre Gabber, art visuel et Black Metal. De ce dernier, VMO emprunte allègrement l’esthétique (en particulier le corpsepaint), les noms de scène de certains de ses membres, ainsi que les ambiances glaciales et nihilistes. Les aspects visuels s’inspirent aussi des Shinigami, les personnifications japonaises de la Mort et de ses différents acolytes. L’utilisation des éléments techno n’est pas sans rappeler, dans sa méthode, celle employée par les Australiens de The Berserker. Quelques touches indus viennent contribuer à alourdir des ambiances déjà bien lugubres, comme sur "WARP", par exemple.

Les auditeurs qui auraient été attirés par les aspects visuels et certains titres de morceaux ("Ecsedi Báthory Erzsébet" ou "Satanic Violence Device"), espérant un nouveau In the Nightside Eclipse, en seront pour leurs frais. On est plus proche de In the Streams of Inferno. Mais rarement un groupe n’avait réussi aussi bien que Violent Magic Orchestra le mariage entre Black Metal et techno, grâce à un équilibre délicat entre les deux.

Xuaterc

le 26/11/2024