Year Of The Knife - Internal Incarceration
Chronique CD album (04:38)

- Style
Metalcore - Label(s)
Pure Noise Records - Date de sortie
7 août 2020 - Lieu d'enregistrement GodCity Studio
- écouter via bandcamp
Year Of The Knife est la toute dernière sensation issue de la niche metalcore Américaine. Avec son Ultimate Agression sortie début 2019, le groupe s’est attiré toutes les louanges du middle pour entre autres avoir fait de son premier LP, le symbole du renouveau metalcore 90’. Aux potards et à l’enregistrement du deuxième méfait du groupe Internal Incareration, on retrouve Kurt Ballou, un choix et/ou une proposition nous renseignant sur la première intention du groupe : Prendre bien soin de dérouiller nos tronches !
Ce Internal Incarceration est tout simplement austère dans sa brutalité avec une succession de morceaux qui n'ont que peu d’intérêts pour qui voudrait apprécier la subtilité du groupe. Elle n’existe tout simplement pas ou alors trop peu pour être mentionnée. L’expression du combo est frontale et dézingue tous azimut pour nous proposer un skeud dont l’idée maîtresse est celle de faire copieusement mal. Un mal qui ronge aussi un frontman en proie à la souffrance « Virtual Narcotic » avec pour conséquence une bonne dose de négativité « Premonition of You ». Très raw dans son approche, le chant fait dans un franc parlé des plus massifs et loquaces tout en s’affranchissant des règles de distanciation sociale. T’en prends tout simplement plein la gueule !! En Live, la charge salivaire et poustillonaire des screams du chanteur ne sera surement pas très Covid-responsable. Le phrasé est éructé dans sa véhémence avec la même intensité, toujours sur le même mode et avec des modulations de voix quasi inexistantes. En écoutant ce flow, ce timbre et cette méchanceté farouchement intimidante on pense beaucoup à Corey Taylor « Virtual Narcotic », « Internal Incarceration », « Sick Statistic ».
Certains titres et/ou riffs restent très clairement dans le sillon de formations ayant marquées la fin des années 90. Le riff très Deftonien sur l’entame de « Stay Away » ou encore le titre « Final Tears » et son esprit Convergien, très présent sur Ultimate Agression, nous renvoient toujours à cette scène fin 90’ qui avait aussi pour leitmotiv : le dépouillement et l’efficacité. YOTK semble avoir retenu la leçon de ses aînés en nous proposant un Ultimate Agression sans aucune concession et d’une férocité plutôt binaire. Epurant au possible son jeu, YOTK fait dans la débauche d’énergie avant de faire dans la débauche de techniques. Les Skills des musiciens sont bel et bien là mais toujours déployés au service des idées de puissance, de densité et d’efficacité Hardcore. On sent d’ailleurs que les musiciens en n'ont encore sous la pédale (de Disto exclusivement) mais préfèrent envoyer un riffing bas du front, dans un style où le palm muting est roi. Vitesse d’exécution et costaud Groove sont les deux éléments majeurs d’un style d’avantage préoccupé par les retombées de ses breakdowns sur tes cervicales que par ta capacité à développer ton oreille musicale et ton raffinement auditif. Les salves d’ultra-violence se succèdent sans faire infléchir l’intensité du skeud. De bout en bout, YOTK se donne allègrement dans cette orgie metalcore et délétère qu’est Ultimate Agression.
En live ça devrait en émoustiller plus d’un.e et ça serait largement légitime pour les kids et mérité pour le combo. Le gros souci néanmoins avec le metalcore de YOTK, et le combo est loin d’être une exception, c’est qu’il provoque systématiquement dans les différents pits qu’il créé un déchainement de violence souvent consternant. Tout le répertoire et toute la déchéance masculiniste y est déployée avec pour minable point d’orgue le Crowd killing. Je ne comprends toujours pas comment des groupes arrivent encore à cautionner la loi du plus fort, la déchéance de certaines pratiques et l’injustice testostéronée auxquelles elles renvoient. De l’exclusion sociale dominante, de tous les jours en somme, à celle que tu retrouves dans les marges Hardcore, il n’y a parfois qu’un moulinet en boîte. Bref c’est juste consternant de connerie, d’arbitraire et de ridicule. Les chouineurs diront : Euh oui mais tu ne peux pas dire ça, la liberté de faire ce qu’il te plaît, c’est quand même hyper important non ?? Comme tu es naïf !! La liberté c’est l’Autre ! Mais bref…
Mis à part ce problème de la violence stérile dans cette scène, on aime beaucoup les jeunots de YOTK pour leur méchanceté, leur radicalité (constructive esthétiquement hein !) et l’engagement incroyable de ses membres. Un engagement que l’on ressent viscéralement à l’écoute de cette méchante agression et qui justifie la hype qui entoure le groupe.
5 COMMENTAIRES
daminoux le 06/08/2020 à 17:05:41
il est sur la route. je t'en dirais plus quand il sera posé sur la platine.
Seisachtheion le 06/08/2020 à 18:52:38
Bien percutants ces ptits jeunes !
Freaks le 06/08/2020 à 22:50:21
Jvois qu'on est toujours amateur de galette Daminoux.. C'est d'actualité pour moi aussi car suis ds le Nord Finistère et c'est vrai qu'ils en ont des percutantes aussi
Freaks le 06/08/2020 à 22:51:12
#blagueapapa 😉
Dams le 11/08/2020 à 17:35:14
Très bon oui !
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