20 Seconds Falling Man - EP #2

Chronique CD album (15:00)

chronique 20 Seconds Falling Man - EP #2

Je crois qu'à ce moment-là je mangeais de BN.
Il était 16h20-16h30 et après avoir montré des gens aux fenêtres de leur tour en feu, un caméraman filmait un mec qui avait fait le grand saut. 
L'image a duré 1 seconde, peut-être 2 avant que le réalisateur ne coupe la séquence par un retour plateau, mais depuis ce 11 septembre 2001, elle est gravée dans ma tête, sans doute aussi à cause de cette troublante photo d'un instant entraînant tout un tas de questions qui demeureront sans réponse.
 


Une photo dont on peut découvrir l'histoire en vidéo
 

Bref, la chute de ce pauvre Jonathan Briley a dû durer approximativement une vingtaine de secondes. Une petite histoire dans l'Histoire qui serre le coeur, noue l'estomac et que le patronyme de 20 seconds falling man est venu rappeler.
Référence ou pas à cet épisode, le nom choisi par les nantais est à l'image de leur musique : pas bien jouasse.
 

Alors que le groupe affiche pas mal d'années au compteur, sa discographie est encore famélique puisqu'il s'agit d'un second EP astucieusement nommé...#2.
Il n'est pas certain que ce #2 reste aussi longtemps gravé dans ma tête que la chute libre de Jon mais ses 20 minutes font leur petit effet. 
Mais, en général, pour marquer les esprits, il faut soigner son intro, son entrée. Ce que le groupe fait avec un orage, une pluie battante et une guitare : il n'y a sans doute pas plus cliché et générique...mais une fois que les instruments occupent tout l'espace sonore, l'ambiance est posée. Lourde, étouffante, dégueulasse.

Dans cette atmosphère aussi réjouissante qu'un dimanche soir, on découvre une forme de post-hardcore hybride. Mélange de Cult of Luna avec Amanda Woodward (voire Envy sur "Mental Slavery") jusque dans le chant (y compris pour les paroles en français), une voix parfois sur la brèche, parfois puissante mais en tout cas lourdement coffrée : 20 seconds falling man fait le lien entre une musique sombre et froide (le post-hardcore) et le trop plein émotif (screamo).
 

Il y a quelque chose de particulièrement douloureux dans les compositions du groupe. Un pessimisme hurlé et hurlant qui tient à être concis. Les titres tournent en moyenne en 5 minutes et marquent là encore la capacité du groupe à marier une énergie hardcore en maintenant l'ambiance du "post-hxc".

20 seconds falling man laisse l'auditeur sur "Sans nuance" avec un finish particulièrement tendu, histoire de rappeler le domaine d'excellence du groupe : le malaise. Un malaise raisonné, organisé et particulièrement sensible lorsqu'on pousse le volume. Nul doute que les auditeurs volontaires apprécieront de se pourrir 20 minutes de leur existence avec cet EP.

photo de Tookie
le 05/12/2018

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025
  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025