202 Project - Les cendres et le vent
Chronique CD album

- Style
Electro rock sombre minimaliste - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2016 - écouter via bandcamp
Petite mise au point avant de commencer :
Quand on cause musique sur un site, on croise souvent des gens qui ne sont pas d'accord. Visiteurs ou rédacteurs du zine, c'est pareil, certaines choses ne se discutent pas vraiment : les goûts, les couleurs...et la culture.
202 project n'est ni dans mes goûts, ni dans ma culture rock : cet underground n'est pas le mien. Il est plutôt destiné à des mecs comme Eric D-Toorop (qui avait beaucoup aimé la précédente sortie). En bref, cet album est dans un genre qui dépasse ma sensibilité et déborde complètement de ma culture musicale...
J'ai l'impression d'être, avec cette chronique, un curé devant donner un cours d'éducation sexuelle à des acteurs pornos (toi, cher lecteur connaisseur, ouvert et curieux) sous le regard de gynécologues (mes camarades érudits de la team).
Mais il est temps de revenir à 202 project, porté par un bonhomme qui semble avec un CV plus long à lire que le casier judiciaire des Balkany (encore une fois mon collègue Eric en parle mieux que moi).
Tout ce que je peux dire, avec assurance, c'est que c'est de l'electro-rock à la noirceur déprimante et déchirante.
L'aspect déchirant n'est pas porté par des cris ou des riffs acérés, mais par une mélancolie profonde, et lourde, que ce soit par les mots lâchés sur un ton monocorde et le choix de sons cold-wave-transe. La guitare vient se caler pour moisir un peu plus l'ambiance avec ses airs lancinants et déprimants.
Si 202 project a des allures complexes et élitistes lors du dépucelage auditif, c'est parce que se dresse un mur aussi haut que brutal : les choix de l'ambiance sont clairs et limpides.
Le fameux JP Marsal sait ce qu'il fait, ce qu'il aime, ce qu'il veut et l'impose. Pourtant, ce mur, bien que donnant le vertige, est facilement franchissable...à condition d'essayer son escalade.
Au fil des pistes on comprend vite les structures des morceaux (un peu trop répétitives), on s'habitue au champ lexical (et au ton) du bonhomme...et on finirait presque par écouter un pote.
Bon, un ami qui ne te veut pas du bien, puisqu'il souhaite t'enfoncer pèpère dans les recoins les plus pourris de ton âme et de l'humanité toute entière : l'optimisme n'est pas un terme de son vocabulaire. Pourtant, ce pote qui fout une sale ambiance le fait avec brio. Entre ambiant, noise, indus, l'electro-rock du mec s'enrichit de petites touches pour former un album carrément cohérent.
Certes, niveau chant on ne retrouve pas une grande variété (encore qu'il y ait 2-3 tentatives comme "Frapper le premier") , et finalement les sons abrasifs sont limite agressifs (sans jamais être violents) voire carrément désagréables si on est imperméable au truc.
Quand on ne touche pas trop à ce type de musique, c'est le genre de galette qui marque, laissant l'impression d'avoir entendu le McGyver de la musique. 3 ficelles 1 vieux chewing-gum sans goût et une calculatrice Casio : il te sort un album avec un univers et tout le bordel. Un univers irrespirable, dans lequel certains s'adapteront et alors que d'autres exploseront complètement.
2 COMMENTAIRES
gulo gulo le 24/09/2016 à 15:53:48
Tuerie.
Eric D-Toorop le 24/09/2016 à 17:51:00
pas mieux
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