8-uneven - The others

 

Avec un line-up stable depuis près de 5 ans, une démo et deux ep's, le groupe se présente comme une cellule créative qui mérite un peu plus de notoriété, malgré une absence de relais dans les zines en tout genre.

Peut-être cela changera t-il avec ce 3e ep intitulé : "The others" ?

 

A vrai dire cet ep est sans doute le moins fouillé de ceux déjà sortis. Là où les précédents créaient une ambiance parfois sombre et lourde avant de se lancer, cette fois-ci, 8-uneven entre dans le vif du sujet dès la première seconde (hormis "Subversive K" qui explose à la 30e seconde ou l'intrus aux accents indus de "Bad bad bad").

 

Mais si le travail sur l'atmosphère est délaissé (hormis sur la piste cachée avec un clavier qui pose le son, une guitare lancinante, une autre répétitive, un chant torturé et un rythme très lent) c'est au profit de l'explosivité qui doit avoir un certain retentissement sur scène. Ainsi l'excellent "F!" doit avoir le même effet qu'un cocktail de boissons énergisantes entre ses cris, sa hargne, ses riffs jumpisants, et son rythme qui prennent le corps jusqu'au bout.

Avec des morceaux très directs, on atteint malheureusement, et assez rapidement, certaines limites.

 

Cela se concentre principalement  sur le chant qui n'a plus sa variété passée, cédant à la facilité de la surutilisation des cris. Ce ne sont pas quelques rares passages posés ("Subversive K" et "yhTB" agrémentés d'un clavier) qui masquent une certaine linéarité. Elle n'en demeure pas moins "puissante" du début à la fin de cet ep. 

 

On notera qu'avec un chant parfois saturé, on tombe également sur des effets grésillants (l’intro de « Subversive K », "Bad bad Bad" ou "yhTB" pour les plus audibles) dont les crépitements accentuent la pesanteur ambiante et concentrent le son sur nos oreilles. (L’effet est encore plus saisissant au casque, et sera sans doute sensible en live).

 

Avec des rythmiques plutôt simples, une irrémédiable envie de bouger s'empare de nous à l'écoute de cet ep. Comme dit ci-dessus, ce désir est paradoxal, étant donné qu'il est le moins recherché, le moins poussé dans l'expérimentation sonore du groupe. Mais il est aussi clairement le plus efficace entre des finishs agressifs ("yhTB" ou "F!") qui déroulent la batterie, explosent les cordes vocales du chanteur et font brûler les amplis.

 

Ceux qui découvriront 8-uneven avec « The others » seront malgré tout troublés et tomberont face à un groupe dont la personnalité s’affirme un peu plus encore. Quant à ceux qui étaient déjà fans des picards, ils ne pourront bouder leur plaisir face au raz-de-marée de décibels servi sur cette galette.

L’impatience d’un véritable album se fait alors de plus en plus ressentir...