Marduk - Frontschwein

Évacuons d'entrée tout équivoque qui pourrait naître dans les cerveaux passionnés des gens de mon bord politique :

Marduk ne fait pas de NSBM (National Socialist Black Metal).

Marduk ne fait pas de politique en défendant des thèses nauséabondes dans ses paroles.

Les vilains Suédois pas beaux font juste du BM depuis 25 ans avec un esprit forcément un poil provocateur.

Après un très bon Serpent Sermon, sorti en 2012, et majoritairement centré sur la religion, Marduk revient à sa deuxième mamelle : la guerre. La seconde pour être plus précis.

Et comme les coquinous de Marduk sont des gros méchants, autant voir la Seconde Guerre mondiale du côté des gros méchants de l'histoire, à savoir les Allemands.

Frontschwein (Front Des Porcs, rapport au masque à gaz porté par les soldats allemands) s'attache en effet à parcourir les abominations et les champs de bataille de 39/45 en simple spectateur des horreurs de ce conflit, ayant marqué l'Humanité à jamais.

Que ce soit en causant de Reinhard Heydrich (le bras droit d'Himmler mort dans un attentat organisé par la résistance tchèque en 42, bien fait pour sa gueule) sur "The Blond Beast", du théâtre de la dernière opération de la bataille de Normandie (s'étant déroulé du 12 au 21 août 1944) sur "Falaise : Cauldron Of Blood", ou encore des troupes du gros enfoiré de Rommel sur "Afrika".

N'étant pas fan de la période, je laisserai, à la discrétion de votre curiosité culturelle, les autres thèmes mignons tout plein, développés sur les onze titres de la plaque.

Parlons son donc.

Les détracteurs des Suédois leur reprochent majoritairement le côté kikoolol, de leurs morceaux mid-tempos récents. Disons depuis Wormwood pour schématiser.

Pourtant dans le créneau lourdingue, Marduk terrasse. Pour exemple, le morceau "Watheland" est un monument de férocité rampante et malsaine à la rythmique imparable. "The Blond Beast" martèle également inexorablement son soldat allié sous sa botte cloutée. "Nebelwerfer" écrase l'ennemi sous sa chenillette.

Tire la chenillette et la bombinette chiera comme le disait Charles Von Perrault dans Les Contes De Ma Mère Au Pas de L'Oye.

Des salves d'orgues de Staline sont également bien présentes. Grosso modo, le reste de morceaux ("503" excepté) se concentre sur une furie furieuse, blastant comme le panda puceau moyen.

Les détracteurs de Marduk reprochent encore, au combo, le chant de Mortuus (aka Arioch aka Tchoupi dans l'intimité). Et pourtant, les chanteurs de cet acabit ne sont pas Legion. Les vocaux de Daniel Rosten libère en effet les voix respiratoires, pour un peu qu'on veuille les imiter. C'est simple, à la maison, un simple pastiche du frontman suffit à ma douce pour reconnaître quel groupe j'écoute. Peut-être un des meilleurs « chanteurs » du genre, encore vivant.

Ceux qui conchient le groupe, ne changeront pas leur fusil d'épaule à l'écoute de Frontschwein. De toute façon, il y a aura toujours des truffes pour dire que c'était mieux avant (nia nia Opus Nocturne, prout prout Panzer Division Marduk... miam miam L'Ancien Régime). La France en est plein d'ailleurs... de truffes.

Qu'importe, moi je reprends volontiers de ce peloton d'exécution, en cas de poussée de misanthropie aiguë ou de docu historique sur Arte.

Crom-Cruach

le 19/01/2015