Askevault - Demo 2017

Finalement, avec la profusion de sous-courants empruntant des éléments à tel ou tel autre sous-courant, d'une façon devenue très courante, le Crustcore, disons «courant» et écoutable aussi, est limite en voix de disparition.

Un peu comme le cerf-cochon de Bawean mais pas seulement en Indonésie.

Il est malaisé, en ce moment, en effet, voui voui, de dénicher un combo à la fois musclé et râblé, qui ne se fout donc pas de nous sur la prod et envoyant également de rustiques et robustes compos en mode D-Beat qui va bien, dans les ratiches.

Outre-Atlantique, ça se fait encore heureusement.

En effet, les Américains d'Askevault (Spokane, Washington DC mudafuckaz) bétonnent le son du gutter pour nous offrir une basse rondelette, agile de la ligne et une batterie sèche et précise comme un coup de matraque électrique dans les roustons. Le batteur ne résiste pas au plaisir de se faire plus malin que Rintintin le chien sur le mid trapu "Marauding Cruelty". Presque 4 min au compteur le bouzin : woah.

Niveau guitare, c'est pléthore aussi. On a le droit à une six cordes fuzzée qui prend bien de la place en vrombisssant du carbu et une autre plus commune et Metal dans la moelle. Très carrée, cette dernière roule bien, accomplissant son labeur avec les honneurs.

Faut pas de leurrer, en musique, le hasard n'existe pas et le pedigree fait tout : Tony (guitare/chant) a été dans les terrifiques et splittés Stormcrow et œuvre actuellement dans les puants et vivants Femacoffin, basés à Oakland. Belle carte de visite donc.

Un moment que ce Ep traîne dans mes fonds d'oreille. Et parfois certaines boozes attendent un peu avant que leur fumet ne soit apprécié à sa juste valeur.

Demandez aux éleveurs de Yaks du Népal si la crotte bien sèche n'allume pas de meilleurs feux.

Crom-Cruach

le 26/03/2018