Bind Torture Kill - Viscères

Chronique CD album

chronique Bind Torture Kill - Viscères

Dennis Lynn Rader, alias BTK, est un tueur en série américain qui a assassiné dix personnes dans le Comté de Sedgwick, entre 1974 et 1991. "BTK" signifie "Bind, Torture, Kill" soit "ligoter, torturer, tuer". Il envoyait des lettres signées de ce sigle et décrivant les détails des mises à mort à la police et aux journalistes.

Bind Torture Kill, c'est aussi un trio lyonnais né en 2007. En découvrant leur second album Viscères, on comprend un peu mieux le choix de ce nom. Si on oublie le côté un peu racoleur de la chose.

 

La superbe pochette Coyote vs Vautour impose d'emblée un visuel brutal et sauvage allant comme un gant clouté du Seigneur Humungus au groupe.

Ensuite, même si on y pige que dalle, il faut souligner que le chant est en français. Émeute, addiction à la dope, ravage du colonialisme, un bourreau au boulot, autant de thèmes, entre autres, qui nourrissent les paroles de l'album comme une plongée dans la crasse de l'âme humaine. Surtout qu'elles sont portées par un chant d'une crédibilité parfaite.

 

L'intro menaçante que constitue "Fléau" n'annonce rien de bien poilant, sur la forme, également. Le HxC chaotique du trio nous éclate ensuite rapidement à la tronche.

Ah faut r'connaître... C'est du brutal, comme le dirait Raoul.

Une seule guitare branchée sur trois amplis dont un ampli basse suffit amplement à nous démastiquer la pulpe des grelots. On pense forcément aux vieux Converge. Mais aussi un peu à Young And In The Way pour le côté "j'aime pas du tout les gens, les petits comme les grands".

Toutefois, les tics convergiens ne sont pas trop présents sauf sur le morceau "Sanguinaire", alors qu'on en attendait beaucoup plus au regard du genre pratiqué.

"Pestilence", qui suit ce titre, ralentit la donne. Et nous écrase la face sur le carrelage de la douche du zonzon, en mettant nos nerfs à vif. Surtout que le crescendo du morceau se termine dans une chambre bien capitonnée et saturée à outrance. Le canapé douillet de la brutalité est donc abandonné au profit d'une touffe de prise de risque. Cool.

La suite sera à l'avenant. L’instru "Maelstrom" nous écorche alors délicatement les nerfs avant que "Chacal" sonne la curée.

 

Viscères n'est pas une plaque qui met à l'aise. Elle agresse, brutalise et laisse un goût de fiel dans la bouche.

Un bien bel objet de masochisme sonore en résumé.

photo de Crom-Cruach
le 17/07/2018

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