Nephren-ka - Revenge and Supremacy

Chronique Maxi-cd / EP (26:45)

chronique Nephren-ka - Revenge and Supremacy

Quand on a découvert le plus pharaonique des groupes de death metal ricains (Nile pour les incultes qui se mettent les doigts dans le nez au fond de la classe) avec son 1er véritable album, forcément Nephren-Ka ça fait tilt. Et même si l’on n’est pas ceinture noire en égyptologie, à l’évocation de ce nom, des images de pyramides cyclopéennes, de caveaux humides et de momies mal embaumées émergent rapidement des brumes de nos caboches embièrées. D’ailleurs, bien que mettant plutôt l’accent sur le monde de Dune – qui fournit le contexte thématique aux titres de cet EP – l'artwork de Revenge And Supremacy ne nous pousse pas dans une autre direction, celui-ci faisant figurer à maintes reprise (par exemple au niveau du tiret reliant la charrue Ka aux bœufs Nephren) une symbolique qui semblera familière aux habitués du Sexy Nefertiti Night Club. Pour les autres, le patronyme de ce groupe auvergnat leur évoquera peut-être le célèbre adage du père François qui, habité par l’esprit de Bison Futé, nous rappelle que « Si Nephren-Ka dans les virages, Né va finir par emboutir un Klatane ». Voilà. Ça, c’est fait. Bon, on efface tout, on passe à la ligne: ça vous dit?

 

La 1e impression que nous aura communiquée le patronyme de ces petits français s’avèrera finalement relativement pertinente. En effet Nephren-Ka fait preuve – par moment hein, ne nous emballons pas non plus – de cette ampleur imposante et de cette aura mystico-lugubre propres au gang de Karl Sanders. Sauf que nos amis poussent le curseur de l’ivôl-ité et de la touche « Mes-créatures-infernales-croupissent-dans-des-profondeurs-plus-méphitiques-que-les-tiennes » encore plus loin dans le rouge, rappelant en cela les tous premiers Morbid Angel. Sauf que non, ces comparaisons ne reflètent toujours pas fidèlement l’aspect chaotique et haineux des charges données par le groupe. C’est que Nephren-Ka pratique le tempo échevelé, la cavalcade über-blastée à la limite de la perte de contrôle, la course folle dominée par un concert de goules growlant et shriekant à la gloire d’entités sans nom qu’on imagine bien plus terribles encore que le Grand Cornu. Et par moments, ce mélange houleux de la force de frappe d’un brutal death vilain comme un pou et d’un black metal furieusement teigneux révèle même un petit arrière-goût d’Angel Corpse. En même temps cette approche retorse, ces guitares tortueuses et ce sombre voile de poussière apocalyptique rappellent d’autres français, ceux de Drowning, période Apocalypse Unsealed.

 

Vous voulez que le guide approfondisse la visite? Eh bien laissez-lui vous montrer le paysage de désolation que laisse derrière lui Thibaud, pilote de bombardier dont la batterie pilonne de façon impressionnante un auditoire qu’il laisse aussi ravagé que les Ardennes en 40. Côté gorges profondes et arcs à 6 cordes, ça lamine dans les règles (ne voyez rien de menstruel là-dedans), dans l’esprit des gangs de brutasses susmentionnées. On appréciera également les brèves mises en avant de la basse d’Alexandre, qui fait notamment des siennes sur « Gob Jabbar's Trial » et « Revenge and Supremacy ». Du côté de la prod’, vous pourrez laisser roupiller les permanents du service après vente: pas de friture sur la ligne – ou alors c’est qu’elle est voulue, histoire d’encanailler le propos. Enfin côté compos, vous vous serez déjà fait une idée du style pratiqué, donc je passe. Sachez quand même que la marmite bout de façon uniforme le long des 26 minutes et des lampions que dure l’album, à part peut-être sur « Centerpiece of the Universe », un rien plus fluide, plus immédiat, et doté d’un finish en forme de saut de l’ange en apesanteur dans la salle des machines d’une navette lancée plein gaz dans les froids espaces interstellaires.

 

Le problème c'est que cette tempête barbare ne laissant que peu de répit, elle s'avère au final un peu too much pour les vieilles épaules de votre serviteur, qui se fatigue rapidement au contact de ces incessants et impitoyables assauts sonores. Un Cobra Commander aurait certainement mis plus d’enthousiasme et de métaphores rabelaisiennes dans sa version chroniquatoire des aventures de Nephren-Ka. Il aurait causé Incantation, Hate Eternal, Brasilian Blasting Brutality (d’autant que Laurent arbore un joli Tshirt Krisiun dans le livret) et bonheur indicible de l’oreille bovine qui se rend à l’abattoir décibélique. Pour ma part je salue la performance et les quelques passages qui m’auront brossé dans le sens du poil, mais je n’en abuserai pas plus que cela.

Geneviève, ma camomille!!

 

 

La chronique, version court: dark brutal death metal pour astro-égyptologue au taquet.   

 

 

photo de Cglaume
le 10/08/2011

2 COMMENTAIRES

Keyser

Keyser le 31/08/2011 à 13:34:34

C'est surtout à Origin que ça m'a fait penser moi. EP très prometteur en tout cas!

cglaume

cglaume le 31/08/2011 à 15:41:37

Sans doute, mais je ne maîtrise pas bien Origin, n'ayant que "I.I.I." et ne l'ayant pas écouté depuis .... Ouh là !!!!!

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