Casey Jones - I Hope We're Not The Last

Chronique CD album (24 minutes)

chronique Casey Jones - I Hope We're Not The Last

Il arrive que les musiciens aient besoin d’une échappatoire. Un side project pour retrouver la flamme si difficile à garder quand on ne sait plus trop où l’on va. Et je pense que c’est bel et bien le cas des Evergreen Terrace et Time To Die quand ils ont créé Casey Jones. Je me suis penché sur le cas du groupe à l’occasion de leur participation au dernier Persistance Tour. À l’époque, ils n’avaient pas encore sorti I Hope We’re Not The Last. Dans la même veine hardcore que  leurs précédents efforts, les floridiens sont donc toujours aussi affûtés en 2011.

 

Album entièrement autoproduit, I Hope We’re Not The Last se veut être un retour aux sources pour le combo ricain. Là dessus, pas de tromperie sur la marchandise, beaucoup moins second degré que The Few, The Proud, The Crucial, on voit bien que le disque ne va pas faire dans le  détail et va trancher dans le vif direct. Dès les premières notes de « Harder The Nails », la messe est dite : son dans l’air du temps, prod puissante typée punk hardcore moderne. La pointe de hardcore mélodique ajoutée à du hardcore métallisant, même éculée, accroche tout de suite. Efficacité, quand tu nous tiens ! Difficile de passer à côtés des valeurs sûres du genre telles que Comeback Kid, Have Heart, Down To Nothing, The Carrier et consorts. Malgré cela, les titres se valent tous et il est compliqué de les différencier : gros riffs, beatdowns, mosh parts classiques, two steps, backings au taquet, tout y est, rien ne manque. On a même l’hallucination sonore d’entendre du Tagada Jones sur « Sugar Coated And Deep Fried » et « Birdman Got Hit By A Trolley ». Il reste tout de même à l’avantage du groupe d’avoir eu de superbes trouvailles dans l’appellation de leurs chansons : mention spéciale à « If James Hetfield Can Stay Straight Edge, Anyone Can » et « Fisher Price My First Friends » !

 

En effet, au niveau du discours, Casey Jones est un groupe SxE et le revendique. Des X sur les mains et la casquette vissée sur la tête, il n’invente rien depuis Minor Threat. Le côté moralisateur peut agacer, à la limite du bien pensant mais les valeurs défendues n’en sont pas moins respectables. Un truc genre : « arrête de boire ta bière et écoute papa qui parle ». On a l’impression que le groupe veut s’adresser en tant qu’adulte aux kids du hardcore et les compos s’en ressentent. Casey Jones a moins ce côté déglingue qui avait bien fonctionné sur les précédents opus. C’est carré, ça rentre dans les boîtes et ces boîtes, elles ont des couvercles. En clair, un album propre, bien travaillé, sans mauvais goût mais son classicisme latent n’arrive pas à le faire vraiment décoller. I Hope We’re Not The Last, but not the first, anyway !

photo de Geoffrey Fatbastard
le 29/09/2011

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