Tagada Jones - Descente aux enfers

Chronique CD album (38 min)

chronique Tagada Jones - Descente aux enfers

Tagada Jones nous annonce que cette descente aux enfers est un album concept. J'étais vraiment, mais vraiment sceptique (punk + album concept ???). Après réflexion et à la vue de la quatrième page des Compteurs à zéro (ou l'on voit un enfant revêtu de la camisole et le masque du personnage qui a accompagné les Tagada Jones depuis le manipulé) j'étais persuadé que nous allions avoir le droit à une préquelle, perdu !

Pour continuer dans le graphisme Tagada Jones nous surprend, pas en faisant appelle à Felix Laflamme (artiste québecois, qui à déjà illustré le Bal Des Enragés) ; mais en mettant en avant un thème comics inferno sauce street-art tout rouge et croix renversée, flamme et tête de mort ; cette charte graphique renforce ma perplexité sur mon appréciation finale du disque.

 

Enfin bref, ils nous annoncent un album concept, donc je creuse un peu.

 

Je regarde les paroles, étant persuadé qu'elles vont raconter l'histoire d'un gars sur le chemin de la folie ( mon histoire de préquelle suce vraiment le pavé)... Bah non, c'est du pur Tagada Jones.

Les nantis intra-muros trouveront les paroles ultra-démago. En quoi leur avis est important, vu qu'ils ne mettront jamais une cage à miel dessus... Quand à leur TRV3 R3b3l de descendance je ne préfère même pas les évoquer, ça évitera tout débat ; de toute façon dans 3-4 ans ils ne seront déjà plus parmi nous mais évoqueront sur les réseaux sociaux leur adolescence trop rebelle quand papa v'nait les chercher avec la Daimler payée cash à la fin des concerts où ils ont même trop tiré sur un joint planqué dans les chiottes, des vrais rebelles je vous dis.

La presse metal continuera d'évoquer des textes révoltés et contestataires.

Les fanzines punk (les vrais hein, ceux qu'on peux chopper en prix libre ou contre trois timbres) parleront peut être même pas de ce disque.

La presse bobo-rock chaussera ses lunettes "que dans les années 80 on n'était pas très fiers de porter", mais là tu vois c'est moi qui comprend pas, c'est "rétro-fashion". Ok mais c'est toujours aussi moche le design Derrick touch. Pour nous dire que de toute façon si c'est pas Biaffra qui le dit c'est naze, je tire la chasse d'eau tout de suite.

Ok leur discours ne changera sûrement pas le monde, soyons réalistes, mais qu'est-ce que ça défoule.

Moi le seul truc que je reproche à Nico c'est de réussir à nous faire chanter des niaiseries du style « Elle me dit toujours qu'il nous reste l'amour,  Qu'on n'a qu'à tout laisser couler, Partir ensemble et s'évader ». Sincèrement Nico du haut de la scène tu nous vois chanter ça ? Un tas de mecs plantés dans leurs Docs, chanter un truc d'hipster ? Moi non, et pourtant qu'est-ce que c'est entraînant ! Le pire c'est que je te vois déjà avec la banane, content de nous faire passer pour des chochottes, et comme je suis moins con que le fan de Morbid Angel, je chanterai aussi. Faux, mais j'ai le droit, c'est du punk.

Pour finir avec les paroles, je pense que Nico apprécie réellement notre petit dignitaire car il lui donne de jolis p'tits surnoms.

 

Même si Nico monte moins haut dans les aigus, son chant reste reconnaissable entre mille, pourtant il a tendance à moins scander les paroles et s'aventure dans des contrées carrément mélodiques, tout en restant bien punk, voir même punk hardcore des années 80.

 

A l'écoute de la musique de cette Descente aux enfers, je me dis que mon trip sur une prequelle colle au bitume puisque les machines sont aux abonnées absentes (comme avant l'arrivée de Gus). Les leads ont des mélodies beaucoup plus agressives que sur Les compteur à zéro et moins mises en avant. La batterie a clairement vu le ton (elle tabasse parfois carrément hardcore) se durcir, que ce soit niveau production que pattern joué par leur nouveau batteur ancien.

À l'écoute du myspace de Right for life je me dit que si cet album sonne punk harcore, Joby n'y est certainement pas pour rien.

Même si la Descente aux enfers est beaucoup plus proche d'un Nevrotic Explosion (avec moins de roulettes) que des tough guy à bandeau et marcel de Right for Life (avec plus de doh-doh). Ce dernier effort des Tagada Jones est beaucoup plus compact que le précédent. Le tempos est plus rapide sur l'ensemble de l'album, les rythmiques et les riffs sont plus roots (pas 77's, plutôt Washington district) avec toujours ce petit côté mélodique que l'on connaît des Tagada Jones depuis la retraite indienne de Gus.

Et comme la rage reste, Tagada Jones nous offre un bon petit disque de punk hardcore, avec juste ce qu'il faut de mélodie pour nous enchanter.

 

Bonus : deux titres electro-punk. Sans avis pour "la traque", par contre le remue popotin "De retour" avec voix un peu dub et rythmique trigguée à mort période guitare-synthé fait carrément "dub system viens danser avec nous dans les champs", les guitares sont tellement en arrière que ça dénote dans cet album.

 

Et à part le livret imaginé comme un roman avec chapitrage et quatrième de couverture, je ne vois pas du tout où est le concept ; ou alors c'est dans l'ordre des chansons, le mec se rend compte de l'état de la société et on a le droit à sa déchéance jusqu'au la dépendance, et décide de se relever ??? Si c'est le cas, c'est pas probant. Deuxième moins : on va dire que les Tagada Jones sont écolo car ils recyclent leurs idées (parole et musique)... Est-ce bien grave pour un groupe qui a déjà presque vingt ans de carrière ?

photo de Sepulturastaman
le 17/10/2011

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 17/10/2011 à 12:39:44

Vas-y l'ôt' comment il balance sur les fans de Morbid angel !! :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/11/2011 à 21:34:40

Les Tagada sont revenus à un son "dans ta face" après le pénible "Les compteurs à zéro".
La voix toujours aussi agressive est de nouveau soutenue par du riffs qui tachent.
Miam en live bientôt en Savoie !!

Xim Axinn

Xim Axinn le 18/11/2011 à 00:33:01

Vu en live à Paris à l'instant.
Je ne les avais pas revus depuis l'album Le Feu Aux Poudres.
Moi qui avait moins aimé Les Compteurs A Zéro, je dois dire que j'ai pris une putain de claque.
Même la chanson électro La Traque (de ce nouveau album), plus risquée, envoie sévèrement du pâté: on voit que le duo avec Punish Yourself sur 6.6.6. n'était clairement pas dû au hasard.

Zack

Zack le 18/11/2011 à 15:16:53

Je trouve que les textes manquent un peu de saveur. Thématiques redondantes, dommage pour un groupe qui compose en Français.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/11/2011 à 16:17:38

Vu en live à Albertville le 19 avec Lofo, son pourri et des espèces de trucs infames sur scène pour faire les lights: dommage. Rester punks les Tagada vous êtes pas un putain de barnum !!

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