Cosmic Putrefaction - At The Threshold Of The Greatest Chasm
Chronique CD album (28:29)

- Style
Death old-school - Label(s)
I, Voidhanger Records - Sortie
2019 - écouter via bandcamp
Cosmic Putrefaction est un nouveau projet réunissant Gabriele Gramaglia (Summit), XN (Hadit) et Brendan Sloan (Convulsing)... On est loin d'un all-stars band – c'est un projet solo en réalité – donc, je ne suis clairement pas assez jusqu'au-boutiste d'un style de prédilection qui me pousserait à bouffer tout ce qui sortirait des garages sombres et humides des banlieues pavillonnaires de tous les pays du monde. Parce que ça ferait quand même beaucoup trop, surtout dans un style aussi pullulant que le death metal qui ne manque pas de prétendants. Et à n'en point douter, At The Threshold Of The Greatest Chasm n'ira clairement pas marquer le style de son empreinte plus que cela. Et ce, même en utilisant un argument tel que « on pratique un death sombre se situant dans les abîmes cosmiques ». On saluera l'oxymore toutefois, même si dans la pratique, la description n'est pas tout à fait vraie.
Parce que si on n'ira pas sourciller sur le côté sombre et abyssal, on pourra quand même tiquer davantage sur le cosmique. Parce que ce n'est pas parce qu'on aère son propos avec des pistes atmosphériques que ça le rend plus aérien. Bon, je cherche la petite bête en jouant sur les mots mais ça n'enlève en rien que ces petites aérations ne sont nullement dérangeantes, et permettent d'ajouter un aspect d'autant plus inquiétant à ce disque qui joue résolument sur la nostalgie caverneuse des premiers Morbid Angel. Sans forcément rajouter quoi que ce soit au schmilblick, hormis de le faire bien. Bien mieux que le maître dans son dernier méfait dont la résolution était clairement de regarder dans le rétro pour mieux renaître. Sauf que l'avance automatique, histoire d'éviter gentiment de se prendre un mur lorsqu'il lorgne derrière lui ne l'a pas rendu forcément marquant. Pour At The Threshold Of The Greatest Chasm, on ne pourra pas dire qu'il marquera significativement, ni même qu'il s'extirpera de la masse grouillante de candidats en terme de death old-school. Pour preuve, cette présente bafouille constituera peut-être la seule en France (en tout cas, lorsque j'écris ces lignes, personne ne semble spécialement s'y intéresser). Mais au moins, pourra-t-on lui reconnaître un capital efficacité qui ne se tarit pas et une exécution pourvue d'assez de conviction pour qu'on en sorte fort content. On se sera pris une bonne petite piquouze de nostalgie. Une dose hyper concentrée qui plus est, tant la plaque ne se perd pas dans les longueurs car uniquement composée de titres courts pour une petite demi-heure de temps total. Au moins, on n'a pas le temps de moufeter, encore moins de s'emmerder. En se permettant d'y aller en douceur, les intermèdes permettant d'éviter de se casser les dents par excès de sauvagerie. Le trou béant de la sécurité sociale appréciera.
Au final, ce premier méfait de Cosmic Putrefaction est un peu comme son patronyme : pas spécialement d'originalité mais dégage un petit truc sympa qui fait qu'on a envie de le déguster avec plaisir. Comme cette vieille VHS de dessins animés enregistrés que tu aimais gober quand tu étais gosse que tu retrouves au fond du grenier parental : tu ne pourras t'empêcher de ressortir le magnétoscope à côté pour la revoir. Peut-être trouveras-tu ça con mais tu apprécieras ce doux moment nostalgique. Après, évidemment que At The Threshold Of The Greatest Chasm n'apportera pas forcément davantage de plaisir qu'un Altars Of Madness. Mais au moins, permet-il de retrouver ce même genre de feeling brut. Et ça, c'est déjà beaucoup. Surtout après un Kingdoms Disdained, pas mauvais sur le forme, mais qu'au fond, j'ai déjà complètement oublié.
2 COMMENTAIRES
cglaume le 18/06/2019 à 12:00:21
Rien que pour le blaze du groupe, l'album méritait sa chronique :)
pidji le 18/06/2019 à 21:05:22
Ahah, et cette pochette...
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