Czar - Life Is No Way To Treat An Animal

Chronique mp3 (46:01)

chronique Czar - Life Is No Way To Treat An Animal

Rhââââ, nom de nom: ‘faut vraiment que j’arrête de foncer tête baissée dès qu’un discours promotionnel tente de refourguer sa came en invoquant la mémoire de Mr Bungle et Faith No More! Parce qu'une fois de plus je me suis fait avoir dans les grandes largeurs, Life Is No Way To Treat An Animal – le nouvel album de Czar – étant typique de cette démarche qui finit trop souvent sur un vil traquenard. Remarquez bien, la page Bandcamp du groupe, elle, était suffisamment explicite: « chaotic », « hardcore », « mathcore », « post hardcore », « jazzcore »… Quelle nouillasse je fais tiens! J’aurais dû lire les petites lignes avec plus d'attention… C'est que pour les Américains dont il est ici question, Mr Bungle se résume manifestement au titre « Everyone I Went to Highschool with is Dead » et autres passages étouffe-chrétiens issus de Disco Volante. La fusion funky audacieuse de l’album éponyme? Les accroches ingénieuses de California? Elles n’ont jamais existé! Voilà, c’est ça: on nage en plein négationnisme Nawak Metal!

 

Mais soyons honnête. La vérité c’est que, au coude-à-coude avec les formations pattonniennes, la feuille promo révèle une 3e influence majeure: The Dillinger Escape Plan. Et c’est bien le carburant principal qui semble mouvoir la Czar-mobile, son moteur à explosion ayant sans doute été violemment secoué par Irony is a Dead Scene. Car les excès hystériques de la bande à Ben Weinman et Liam Wilson, les leads Math- stridentes, les poussées noisy à la limite du supportable, ça oui, ça les branche nos zoziaux czariens! Mais pas le côté plus accessible – presque Pop parfois – du géniteur de Miss Machine... Ça non! Si vous kiffez le ponçage de manche au papier de verre, les happenings expérimentalo-bobo torturés, l’art conceptuel qui promeut des cuvettes de WC peintes en vert au rang de chefs d’œuvre questionnant les fondements de notre civilisation, alors là oui, peut-être bien que Life Is No Way To Treat An Animal vous parlera.

 

En ce qui me concerne, arf…

 

Au début pourtant, pendant un court instant, j'ai voulu y croire. Car « Owls, etc » démarre sur une pulsation qui peut rappeler Tub Ring, et continue dans une teinte Rock Théâtral Décalé évoquant également Aspirateur de Langue. Mais déjà émane de cette entame un côté « négligé » qui freine un peu l’enthousiasme. Et dès « Too Many Yetis », la chose vire au poil à gratter Math-schmurtz irritant, aussi peu soucieux des mélodies que du confort auditif des oreilles de passage. Ça, pour balancer des glitcheries inutiles (« Antelope Mask »), de l’exercice de style stérile (le monologue doublé à la guitare sur « Canine: No Eyes. Just Teeth. ») ou de la plage atmo-crispante pleine de vide (« x̌ʷiqʷadiʔ »), ‘y a du monde! Par contre quand il s’agit de proposer ne serait-ce qu’un seul morceau (sur 19, bordel!) qui donne envie d’y revenir ou de tenter l’expérience live, ‘y a plus personne!

 

Si, pour Czar, la vie qu'on leur laisse vivre n’est pas une façon convenable de traiter les animaux (cf. le titre), j’aurais tendance à dire que, dans le même esprit, cet album n’est clairement pas une façon convenable de traiter les fans de Mr Bungle... Crénom!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: le plus chaotique de TDEP allié au moins écoutable des élucubrations Bungliennes (remember « Everyone I Went to Highschool with is Dead »?), le tout saupoudré d'un gros brin de prise de tête experimentalo-noisy-geignarde. Cela résume assez bien le contenu de Life Is No Way To Treat An Animal. A réserver aux auditeurs maso fans d’exercices de style irritants.

photo de Cglaume
le 21/06/2017

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