Detherous - Hacked to Death

Chronique CD album (33:18)

chronique Detherous - Hacked to Death

Sauvaaaaaaage! Protoooooo! Rétroooooooo! Beuaaaaaaaaaaaaarh!

 

C’est sur ces cris primaires (ou quasi…) que nous accueillent les Canadiens de Detherous, à peine a-t-on posé le pied sur le paillasson de Hacked to Death – leur tout premier coup de hache discographique. Ah ça, vu la brûlante virulence de l’attaque, on comprend vite qu’il ne va pas être question de Djent progressif ni de roucoulades à large décolleté. Non, seuls pourront se lover confortablement dans le moule dont ce groupe est issu ceux ayant la démarche intellectuelle du crêtu en manque de Valstar, la délicatesse du troll bricolant une brochette de crânes sur un sabre brisé, et le compte-tours dans le rouge d’un bolide madmaxien.

 

C’est que Detherous évolue dans un Death / Thrash fulminant qui, s’il rappelle souvent une version Thrash’n’Punk des balbutiements de Death, doit aussi beaucoup aux débuts pleins de piques de Slayer, à Demolition Hammer et autres formations débordant de testostérone sulfureuse (cf. les débuts de Sepultura, Abomination & co). Vous ne serez donc pas étonnés d’apprendre que sur Hacked to Death le tempo est souvent déraisonnable (« Smouldering Ashes » en donne un bon aperçu), les guitares volettent et vrombissent comme une escadrille de bourdons de feu, les menaces proférées par Damon évoquent un Chuck Schuldiner dans le Yop duquel on aurait craché, et les ralentissements dégoulinent souvent d’un groove poisseux. Alors oui, l’héritage des grands anciens est sensible: on reconnait le riff principal de « Twisted Truth » (Pestilence) sur « Practitioners of Pain », le tourbillon riffé démarrant « NIRC » renvoie à la pochette du From Beyond de Massacre (… chez moi, si si!), le début de « Ridden » rappelle celui de « Infernal Death », tout comme le vol du frelon à 0:32 peut être rapproché, dans l’esprit, du break broussailleux qui revient à plusieurs reprises sur « Land of Tears ». Pour autant, au-delà du plaisir que provoque naturellement cette demi-heure de fièvre métallique en apparence peu canalisée et pleine de références, on se régale de moult passages classiques mais particulièrement efficaces, parmi lesquels l’attente suivie d’un méchant lâcher de chiens, peu après la barre de la minute sur le morceau titre, ou encore tout le début de « Brain Death » qui enchaîne sprints sur accélérations sur courses à bride abattue.

 

Mais pour être en accord avec l’esprit de Hacked to Death, mieux vaut éviter les longs discours. On arrête donc là cette chronique: à vous de prolonger la séance d’UV hautement cancérigènes en écoutant l’objet à volume maximum via votre média préféré (le player ci-dessus, ou directement la page Bandcamp de Redefining Darkness Records).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « C’est dommage, les groupes de Death old school tapent trop systématiquement dans le Swedeath, les vieux Bolt Thrower, Morbid Angel et Incantation ». Eh bien réjouis-toi Bernard: ce n’est pas le cas de Detherous qui, lui, préfère le vieux Death/Thrash cracra qui sent le Demolition Hammer, les débuts de Death et Pestilence, le tout en gardant des réflexes Punk et des riffs slayeriens. Alors Bernard: heureux?

photo de Cglaume
le 10/09/2019

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 11/09/2019 à 13:12:21

La pochette est classe.

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