Direwolves - Me From Myself, to Banish
Chronique Maxi-cd / EP (16:05)

- Style
Hardcore, noise, crust, ... - Label(s)
Throatruiner records - Sortie
2012 - écouter via bandcamp
J’ai découvert Direwolves en 2014, dans un troquet de mon bled. Venant par habitude, pour soutenir l’effort de guerre, parce que si personne ne vient, personne n’est là. Je ne m’attendais à rien, et j’ai eu droit ce soir là à tout, le bruit, la fureur, les larmes, la joie de découvrir par surprise un groupe de hardcore qui ne se contente pas de planter des noires en faisant la toupie et en priant pour que quelqu’un se mette à péter des nez au hasard pour chauffer le public. Non, ce soir-là, Direwolves m’a pris par la main, et m’a montré le fond des chiottes en me disant « regarde, ça c’est le monde, c’est triste, c’est dégueulasse, mais on peut en faire quelque chose de beau »
Me from Myself—to banish—
Had I Art—
Impregnable my Fortress
Unto All Heart—
But since Myself—assault Me—
How have I peace
Except by subjugating
Consciousness?
And since We're mutual Monarch
How this be
Except by Abdication—
Me—of Me?
Ces vers d’Emily Dickinson, dans lesquels on sent à la fois la mélancolie, le refus des normes et la profondeur de l’ancrage dans son époque, sont la source d’inspiration revendiquée par Direwolves pour cet enregistrement.
Vous voyez, je sais utiliser un moteur de recherche et lire un article sur wikipedia, mais ça nous mène ou ?
Au coeur de cet EP sensible et sombre, sauvage et désespéré.
L’équilibre entre la fureur de la batterie et de la voix et le lyrisme des mélodies emporte vers des abîmes parcourues de larmes et de bras tailladés, se frayant un chemin dans la vie à coups de coudes, tout en exposant au monde le désespoir d’avoir eu à choisir ce moyen. J’ai le sentiment que ce que ce groupe veut nous dire, c’est que de la vanité du monde, de ce malaise existentiel qui nous habite, on ne peut que faire du beau, c’est même un impératif.
No place for no love, conclut le premier titre ("Growing Defeat"), et non, il n’y pas de place pour l’amour dans la musique de Direwolves, mais semble-t-il, pas pour la haine non plus. Seule l’urgence de cracher à la gueule de la société son mal-être. Cette voix monocorde, obsessionnelle, qui tient l’ensemble, c’est celle d’un besoin sincère, immédiat, de vomir sur le monde un flot de bile élégant.
On trouve ici des élans propres au hardcore, voire au skate punk des 90’s (Reach This Hand), contrebalancés immédiatement par des retombées mélodiques mêlant on ne sait comment lourdeur et légèreté, dans un travail d’écriture des guitares fin, et délicat, une dentelle de mélodies finement posée sur une armature rythmique d’acier rouillé.
Ce mélange bien senti trouve son paroxysme à la fin de Diving and Struggling, étourdissant et entêtant, nous donnant à la fois un hymne hardcore parfait (within my dreams, I will find a way to put an end to suffering), et une construction harmonique sombre et subtile.
Cette œuvre respire, se meut et se débat, incapable de choisir entre la colère et la mélancolie, tiraillée entre la joie de jouer dans un squat puant la bière et le désespoir de finir la soirée en parlant à une canette vide.
Mon barême de notation :
Production : 1
Composition : 2
Interprétation : 2
Originalité :2
Cohérence artistique :2
TOTAL : 9/10
0 = Mauvais
1 = Moyen, comme dans ni excellent ni nul à chier
2 = Bon
8 COMMENTAIRES
cglaume le 07/06/2018 à 09:06:49
Bienvenue Traumy ! :D
Xuaterc le 07/06/2018 à 09:34:49
Bienvenue!
Freaks le 07/06/2018 à 10:03:16
"Parce que si personne ne vient, personne n'est là" il y a du génie là dedans ;)
La bienvenue à toi!
Crom-Cruach le 07/06/2018 à 10:08:52
Salut à toi.
Sinon l'album m'en avait bouché une sans faire loucher l'autre à sa sortie...
Traumax le 09/06/2018 à 21:10:18
Nan mais moi j'y connais rien, je suis facilement impressionnable :D
Merci pour l'accueil
Crom-Cruach le 10/06/2018 à 10:18:34
Rien à voir Dude, simple question d'égout.
Ici, c'est ta nouvelle maison, les chamailleries, les vraies, viendront bientôt, t'inquiètes pas.
Traumax le 10/06/2018 à 12:13:12
J'ai hâte
Eric D-Toorop le 10/06/2018 à 15:28:16
Welcome aan bord, beste collega
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