Farflung - 5

Chronique CD album (43:38)

chronique Farflung - 5

Ah la Californie, ses plages huilées, ses muscles cars, ses bimbos, ... ses crimes et sa « power » musique. Evoquez le nom et une kyrielle d'images se bousculent dans la tête, des couleurs aussi du bleu moite des chambres des porn stars à l'orange mécanique du ciel électrique.
Aujourd'hui, on s'attarde à Los Angeles, L.A pour les intimes. Près de 4 millions d'habitants, théâtre des polars les plus noirs, podium érigé pour tous les freaks de la planète, la pollution en seconde peau, où vivent 144 nationalités.

C'est dans ce mini-monde qu'a pris racine l'entité Farflung !

 

Farflung, c'est une quinzaine de sorties/splits/ep en 25 ans de carrière. À moins d'avoir traîner dans les travées de White Hills, Soft Moon, ces dernières années, peu de chances d'avoir pu avoir des nouvelles de ce groupe de -déjà- vétérans. Ce groupe-fétiche d'Henri Rollins, qui déclare que Farflung fait partie de son top 5 de tous les temps – proposerait-il une musique trop marquée à défaut d'être marquante ? Pour entrer de plein pied dans le grand barnum du rock music, on nous annonce des guests de choix pour ce nouvel opus ; à savoir, Dave Catching et Gene Trautman des Eagles of Death Metal et/ou Queens of the Stone Age. Bon.

J'allais partir d'un rire gras à la lecture de la promo et puis, je me suis mis à écouter l'affaire.

 

Effectivement, la chaleur du désert est présente, le vent aussi. La formation propose dès « Hive » l'une des belles intro-rétro à l'ancienne qui fait tomber derechef les murs d'idées reçues de complaisance, érigés à l'annonce de ce genre d'exercice. Oui, ça sonne psyché, ça grésille, ça lézarde et putain, c'est bon. On sent les gaillards bien occupés à construire un édifice.

 

En jouant l'expérimentation proto-punk dès l'entame du deuxième titre « Proterozoic » - hommage à Protomartyr ? -, le band s'offre une voie royale pour entamer les shows. C'est du solide, tout en optant pour une voie assez expérimentale.
« 044MPZ » nous plonge dans le heavy space-rock qui définit Farflung. Hawkwind ! On se demandait, à quel moment, on allait en parler. Hawkwind et ses rejetons en spectateurs du théâtre noir, une nuit d'été sur la plage.

Par le passé, 2 membres de Farflung ont participé à des travaux du Grand Faucon et pour le coup, Nik Turner donne un coup de main à ses protégés.

 

La voix de Tommy Grenas a quelque chose d'hypnotisant et un titre comme « 27th Sun » en fait parfaitement l'office le temps de 4 minutes. « Lupine » offre un surprenant mélange entre Thee O Sees et Ministry... le fantôme de Al n'est pas loin.

« Being bolled » renvoie aux années 80 (cover de The Human League), toujours cette noirceur (et un décalque du « Eisbaer » de Grauzone dans la basse et la guitare!).
« We are » et « Dismal Jimmy » offrent la face la plus prog du groupe et pas forcément la plus inintéressante.

En terminus, « The Retreat » durcit le ton et convoque une dernière fois la dépouille de ce bon vieux Al...

 

5 est le premier album depuis 8 ans, pour un groupe affirmé, méconnu en passe d'entrer de plein pied dans le culte !

photo de Eric D-Toorop
le 20/08/2016

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